Discussion avec un ami qui me confiait que ça allait pu fort fort avec sa blonde. La rupture s’en venait plus vite que David Saint-Jacques à bord de Soyouz pour regagner la terre. Réflexe de célibataire, j’y ai dit au moins qu’il avait quelqu’un dans sa vie qu’il cherchait peut-être trop la perfection pis que c’était inatteignable. Réponse poche de ma part, je le sais. Regard lancé vers moi lourd de sous-entendus. Je ferme ma trappe, mais je pense: T’es solo tu veux être avec quelqu’un pis quand tu trouves quelqu’un ça prend une fin de semaine complète ensemble pis tu veux t’en débarrasser. Long silence. axville « Toi Merl, le problème, c’est que tu viens entourée de graines. T’as une arène à pen. » J’pensais qu’il insinuait que j’avais un sex appeal du cal* et un pouvoir d’attraction foudroyant sur les hommes. Hélas non. T’as tellement de gars dans ta vie, comment tu veux qu’un nouveau se fasse une place là-dedans. Toutes tes vieilles dates qui sont devenues tes amis, ça constitue le ¾ de tes fréquentations masculines. T’auras beau pogner le gars le plus sain d’esprit, c’est sûr que ça va lui trotter dans la tête de savoir que sa blonde va souper avec le même gars qui lui a grignoté la féminité y’a quelques années. N’importe qui serait intimidé. Y’a pas tort là-dessus. Il est bien placé pour le savoir, il fait partie de ladite catégorie des garçons qui ont refusé de me passer la bague au doigt. Il a mis ses doigts autre part, mais ça c’est une autre histoire. Ce qui nous ramène à la question; l’amitié gars-fille, c’est possible? Moi je dis oui, sans hésiter. Pourquoi? Parce que je trimballe une quantité impressionnante d’amis du sexe opposé. Et mes amis de gars sont pratiquement toutes des vieilles dates avec qui ça n’a pas fonctionné. On était incompatibles, on voulait pas la même chose, toutes les raisons qui font que tu t’embarques pas en couple avec quelqu’un. Mais on avait trop de fun et d’affinités pour se flusher. Solution? Rester des amis. Constat? C’est le meilleur des deux mondes. On a eu une relation accélérée pis on a réalisé que c’était vraiment de la marde de penser que ça pourrait fonctionner. Donc, il n'y a plus aucune tension sexuelle, on a déjà couché ensemble, on s’est vu tout nus, pis on s’est touché le pipi. On s’est tapé sur les nerfs. On s’est turné off. On a allumé qu’on était pas faits pour vivre heureux pour l’éternité soudés par les liens du mariage. On a allumé qu’on avait ben trop de fun pis qu’on s’aimait trop pour s’infliger ça. On s’aime tellement, de manière plus fraternelle que charnelle, qu’on veut pas se perdre. S'avouer que ça marche pas mais qu'on veut pas se perdre, c'est beau quand même. sarah_nolter C’est une réflexion commune, alors on dirait qu'il n'y a plus aucun sous-entendu et désirs sous-jacents à la relation. C’est simple et sans tracas. On se raconte tout, on a juste du fun, pas de chicane ou de prise de bec, aucune tension sexuelle et aucun désir. C’est tout sauf compliqué. Et non, je ne pense pas qu’il y a à tout coup du potentiel amoureux dans les amitiés garçons filles. Mes amitiés masculines n'ont pas de limite. C'est pareil qu’avec mes amies de fille. J'les texte 14x par jour. Je les appelle en pleine nuit quand je suis trop pétée pour leur jaser en oubliant l'heure, et leur douce couchée à leur côté qui me trouve lourde. J’leur partage mes insécurités, mes peines, mes joies, mes bons coups pis mes mauvais. J’leur demande des conseils de litière et de technique pour mettre mon frigo de niveau. ambroz On va bruncher au Café Cherrier. On part une fin de semaine à Chicago. On va à l’Aire commune. On va à buanderie. On se meet up dans une place nowhere pour boire un café 15 minutes et on repart. On se rejoint au bureau de l’un pour foutre la pagaille et déguerpir. On va au yoga. On est jamais seuls, on a toujours notre +1. L’amitié gars-fille, j’y crois profondément. Un gars va te dire la vérité. Et non ce que tu veux entendre. Même si ça fait chier pis que t’as envie de le puncher dans trachée. Il va dédramatiser quand tu te la joues théâtrale pis qu’une maille dans ton bas-culotte est la fin du monde. Il va t’apporter une vision différente de la tienne, la vision slack tes ovaires un brin. Mes amies de filles me laissent être débile sans que ça les dérange, mes amis de gars me secouent pour me faire prendre conscience que des fois, j’t’un peu débile. Les hommes dans ma vie équilibrent mon quotidien. Une friendzone mutuelle le fun où personne a de peine. Pis là j’te parle pas de coucher avec ton ex, j’te parle d’une vraie amitié. Personne a de peine. Mais ça dérange. Je sais que certaines blondes de mes amis me détestent. Ou m’acceptent par obligation. Ou détestent m’accepter par obligation. Je les comprends un peu. Le plus beau moment de leur été à date? Quand je suis partie en voyage pis que le wifi pognait comme le cul. Et étonnamment, quand je suis revenue avec des taches pigmentaires du calvaire juste dans la moustache, je les entendais se faire des high five que j’étais même pas encore sortie de l’aéroport. J’ai fait des heureuses en devenant défigurée. J’peux comprendre la rivalité. Ou la jalousie. J’pas leur ennemie. Sauf que j’serai sûrement jamais leur amie non plus. En fait, je pense pas que c’est une jalousie liée à ma personne. C’est plutôt une jalousie orientée vers la relation que j’ai avec ces gars-là. La complicité, la chimie qui s’est installée et qui traverse bien les années. Alors oui, je viens entourée de graines. De vieilles dates foireuses. Des camarades du secondaire. Des compagnons de voyage. Mais ces gars-là font partie de ma vie depuis longtemps. Et mes sentiments pour eux sont là pour rester et on va traverser nos vies en se textant à toute heure du jour et de la nuit. Je comparerais ça au film Les Boys, en remplaçant Stan par Merlin. Pour lire toutes les chroniques Célib-à-terre de Merlin Pinpin, c'est ici. Les opinions exprimées dans cet article sont celles de la collaboratrice et ne reflètent pas nécessairement la position de Narcity Media sur le sujet.