Quand tu penses aux villes fantômes du Québec, quelles sont les images qui te viennent à l'esprit? Des villages sombres et déserts? Les restes de quelques bâtiments tombés en ruine, même en décomposition? Il ne faut pas oublier les quelques corbeaux épeurants bien installés sur les pierres tombales restantes qui crient en trame de fond. Par contre, en effectuant mes recherches sur ces villes, mon regard sur le sujet a complètement changé. Ces villages fantômes sont des reliques de notre histoire du Québec. Ces villages ont été construits par les mains de nombreux de nos ancêtres avec des buts bien précis. La plupart de ces villages étaient construits dans une optique économique. On découvrait un atout à exploiter à cet endroit souvent éloigné. Le travail n'étant pas ce qu'il est aujourd'hui, la vie des travailleurs tournait principalement autour de leur boulot physique. On devait donc permettre aux travailleurs de vivre un semblant de vie près de leur lieu de travail pour les attirer. Ces villes ont permis à des centaines, voire des milliers, de personnes de travailler, mais aussi de vivre leurs propres histoires. La sélection de l'éditeur : 9 « memes » d'OD qui parodient sans pitié les meilleurs moments de la semaine 7 Bien qu'aujourd'hui, on n'y trouve que quelques restes de ces villages, l'âme de ces habitants y est certainement imprégnée. Comme toi et moi, ils ont vécu l'amour, des fous rires, le travail acharné, l'amitié, des moments plus rough! Certains y sont morts, d'autres ont quitté. Ces villes conservent un souvenir d'innombrables anecdotes et de moments chers. Bien sûr, ces lieux remplis d'histoires peuvent faire peur. Ce sont des villages abandonnés où circule une grande énergie, pas nécessairement des plus joyeuses. Est-ce qu'ils sont hantés? Certains, probablement! Je t'informe que ce n'est pas tous les lieux qui sont encore accessibles aujourd'hui. Par contre, quelques lieux peuvent encore être visités de nos jours, si tu as envie de vivre une expérience unique ou de vivre une petite peur. Je te présente donc, onze villes fantômes du Québec : 1. Saint-Nil La ville de Saint-Nil se trouve dans la région du Bas-Saint-Laurent. Durant la crise des années 1930, afin que les chômeurs puissent subvenir à leur besoin par l'agriculture et l'élevage, le ministère de la colonisation a créé des terres. Saint-Nil est une de ces terres qui disons, a été bâtie de façon assez rudimentaire. De plus, ce ne sont pas tous les terrains qui sont fertiles ni tous les colons qui connaissent le milieu agricole. Petit à petit, les colons quittent le village, faute de satisfaction quant à la qualité de la terre. La survie du village devient précaire, et cela fait en sorte que les habitants quittent peu à peu. En 1974, la paroisse du village ferme officiellement, ce qui conclut principalement la vie de ce village. View this post on Instagram A post shared by Steeve Sirois (@stsirois) on Jun 6, 2014 at 3:33pm PDT Aujourd'hui, on y retrouve des maisons transformées en chalet, un cimetière et les rangs de l'époque. 2. Saint-Jean-Vianney View this post on Instagram Photo avec drone et filleul! #stjeanvianney #saguenay #regram de @rentherep A post shared by Andréanne|Andie (@dreannee) on Oct 23, 2015 at 6:52pm PDT La perte de ce village du Saguenay est une grande tragédie. Le 4 mai 1971, une partie du village s'est effondrée dans un immense glissement de terrain. Plus de quarante maisons ont terminé leur sort dans un énorme trou de boue. Des routes, des ponts et des structures ont aussi été emportés par l'intempérie. On ne peut pas passer sous silence les 31 personnes qui ont perdu la vie dans ce drame. Depuis le 27 mai 1971, le village est officiellement fermé et il restera considéré comme une zone sinistrée. Saint-Jean-Vianney est maintenant un grand terrain vague où il reste quelques morceaux des vestiges de cette tragédie. View this post on Instagram #jeepliberty #jeeplifestyle #jeepkj #jeeps #jeeplibertyrenegade #jeeplife #jeepjeep #jeepin #jeepporn #jeeplove #jeepliberty2004 #jeeplibertykj #jeep #offroad #4x4 #stjeanvianney #quebec @united_libertys A post shared by dany (@dany.g.p) on Jun 22, 2019 at 6:13pm PDT 3. Rivière-La Guerre View this post on Instagram Singing hallelujah with the fear in your heart #made_in_mtl #rivierelaguerre #godmanchester #abandonedplaces #abandonedchurch #abandonment_issues #abandoned #aband0n_all_h0pe #cemetery A post shared by Catherine (@catherine.sauve) on Nov 5, 2014 at 9:12am PST En 1820, les premiers colons écossais sont venus s'installer dans ce village de la Montérégie. Peu à peu, une école de rang ouvre ses portes, des magasins, un cordonnier, une église et un presbytère. Le village commence à s'organiser. Par contre, sa durée de vie sera limitée à environ trente ans. On a construit un canal qui a causé des crues, ce qui a fait fuir les habitants. De plus, les bateaux qui s'occupaient du ravitaillement du village n'ont pas pu continuer leur travail, car les nouveaux modèles de bateaux à vapeur n'étaient plus en mesure de se rendre au village. Aujourd'hui, il ne reste que des vestiges du presbytère, de l'église et du cimetière. De plus, on dit que le village donne froid dans le dos et qu'il serait très hanté. View this post on Instagram Rivière la guerre.ou godmanchester Village abandonné en 1857 #laguerre #abandoned #abandonado #abandonné #450 #oldvollage #drone #dronestagrams #aerialphotography #aerialpic #rivierelaguerre #godmanchesternaturereserve #village #hystory #histoire #quebec #canada #monteregie #urbex #iglesia #church #eglise #montreal #stanicet #mtl #514 A post shared by Daniel (@vanmtl2018) on Apr 21, 2019 at 1:45pm PDT 4. Nitchequon Via CMOS Archives Nitchequon était un ancien poste de traite situé en plein coeur de la péninsule du Labrador. L'endroit était visité par les chasseurs et explorateurs durant le 19e siècle. Par contre, c'était un des postes de traite les plus reculés de l'Est en Amérique du Nord. En raison de son emplacement, le poste a fermé en 1943, pour ouvrir à nouveau quelques années plus tard. De 1942 à 1985, une station météorologique a été installée à Nitchequon. Aujourd'hui, l'endroit est situé sur les terres appartenant à la communauté crie, et on y exerce la pêche. Via CMOS Archives 5. Joutel View this post on Instagram #archives #photographie #photography #photojournalism #photostories #documentaire #documentary #photojournalisme #photoessay #photooftheday #fotomobile #quebec #canada #abitibi #joutel #mine #miniere #ville #mining #town #abandoned #abandon #beton #concrete #plante #herbes #sauvage #wild #ghosttown #villefantome A post shared by Valerian Mazataud (@realfocuszero) on Oct 15, 2015 at 7:32am PDT La ville fantôme de Joutel est située dans la région administrative du Nord-du-Québec, plus précisément, dans la municipalité de Eeyou Istchee Baie-James. La ville a vu le jour plutôt tardivement, en 1965, suite à l'ouverture de mines d'or, de cuivre et de zinc. Plusieurs centaines de résidents adoptent la ville. Toutefois, en 1988, lorsque les mines de minerais ne sont plus rentables, la ville est abandonnée. On retrouve dans la ville un émetteur média toujours en opération, aujourd'hui, qui sert aux résidents de villes voisines. View this post on Instagram #villefantome #joutel #abitibi #van #campervan #chevrolet #seul #grandnord #journalism #photographie A post shared by Valerian Mazataud (@realfocuszero) on Sep 11, 2015 at 4:55pm PDT 6. Saint-Cyriac Ce village est situé au Saguenay–Lac-Saint-Jean, près du lac Kénogami. Dès 1870, des colons agriculteurs ou des travailleurs pour l'industrie forestière ou pour les barrages ont fait leur apparition dans le village. Malheureusement, c'est une inondation qui a fait fuir les gens vers 1924. L'agriculture n'était plus possible dans la ville. View this post on Instagram A post shared by Danzz Harvey (@danzzharvey) on Sep 6, 2018 at 4:03pm PDT Aujourd'hui, on peut y visiter l'église Saint-Cyriac et la ville est reconnue comme un site du patrimoine. 8. Gagnon Située sur la Côte-Nord, Gagnon était, autrefois, une ville minière. La ville a vu le jour en 1960, suite à la découverte de minerai de fer. La ville de Gagnon prit de l'expansion rapidement et on y retrouvait même des infrastructures telles que des écoles, un hôpital, un aéroport, etc. View this post on Instagram A post shared by Artiste.Hunting.Photographe. (@tremelissa_2002) on Jun 11, 2019 at 6:55am PDT Cependant, la ville était difficile d'accès. On ne pouvait s'y rendre que par avion ou chemin de fer. C'est en 1982, en raison de la crise du fer, que Gagnon fut peu à peu abandonné. En 1985, la ville a été démolie. Aujourd'hui, il ne reste que les vestiges de cette ville. 9. Baie-Sainte-Claire View this post on Instagram À la découverte de l'île dans ses moindres recoins!!! #discoverearth #motherearth #nature #naturelovers #respect #graveyard #beautifulsky #perfectlife #livelife #mercilavie #goodvibes #inmemory A post shared by Ma Vie en toute Simplicité (@pat_ty9) on Jun 22, 2017 at 4:11am PDT Cette ville est située sur l'Île d'Anticosti dans la région de la Côte-Nord. Durant le 19e siècle, plusieurs familles acadiennes et terre-neuviennes y habitaient. Par contre, en raison de la difficulté des bateaux à accoster à Baie-Sainte-Claire, un autre village a été construit en 1900. Aujourd'hui, il reste seulement comme souvenir de Baie-Sainte-Claire deux maisons et des tombes. View this post on Instagram On ne l’appelle pas l’île aux chevreuils pour rien, j’ai pu en apercevoir par dizaine lors de ma dernière soirée à Anticosti, plus particulièrement, à Baie-Sainte-Claire, l’ancien petit village de l’Île (qui s’est maintenant déplacé à quelques km et est devenu Port-Menier). ⚓️🦌 Un coucher de soleil, la mer, des chevreuils au loin, je ne pense pas revoir autant de beauté combinée de si tôt! ❤️ @reseausepaq #collabo #anticosti #anticostiisland #explorequebec #explorecanada #quebecoriginal #landscape #deer #sunset A post shared by Jeanne RD (@jeannemap) on Jul 31, 2018 at 10:00am PDT 10. Val-Jalbert View this post on Instagram This is not a Hopper's paint. #edwardhopper #hopper #hopperpainting #art #illustration #drawing #draw #picture #artist #sketch #sketchbook #artsy #instaart #beautiful #instagood #gallery #masterpiece #creative #photooftheday #instaartist #graphic #graphics #artoftheday A post shared by Larri Leone (@larri_leone) on Aug 4, 2016 at 11:28am PDT La ville fantôme de Val-Jalbert se trouve dans la municipalité de Chambord, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les premiers colons venant de Charlevoix viennent s'y installer en 1855. Peu à peu, un moulin et un barrage prennent place dans le village. C'est seulement en 1901 que la ville de Val-Jalbert fut officiellement fondée. L'élément central de la ville était le moulin à pulpe et celui-ci changea de propriétaire à travers les années. En 1942, le gouvernement du Québec achète toutes les installations de Val-Jalbert pour cause de non-paiement de dette. Le gouvernement interdit l'accès à la ville et l'installation de clôtures et de surveillance par gardiens empêchait les gens de s'y affairer. En 1960, Val-Jalbert est devenu un site touristique où on peut visiter certaines constructions de l'époque. View this post on Instagram Village fantôme et puissance de la nature👻🌊⚜️ A post shared by Julia Caron Guillemette🦄 (@rrrroulia) on Jul 14, 2018 at 5:22pm PDT 11. Labrieville View this post on Instagram a cause je m'ennuie deja de travailler dans le bois pi que ca me tente pas de retourner a l'ecole #polchoix #jvapuchokermescourspromis A post shared by MarieFrance (@mariefrance.97) on Aug 24, 2018 at 5:42pm PDT Labrieville se situe dans la région de la Haute-Côte-Nord. C'est suite à la croissance économique de l'après-guerre qu'il y avait urgence à construire des centrales hydroélectriques sur la rivière Betsiamites. En 1953, la construction du village commença, suite à l'installation d'une centrale hydroélectrique et la construction d'une route menant au village. Des infrastructures ont été construites pour satisfaire les travailleurs. On y retrouvait une église, des écoles, un centre commercial, un centre récréatif, etc. Une fois la ville construite et les deux centrales installées, le village de Labrieville tente de diversifier ses activités et mise sur le potentiel minier et l'hydroélectricité à portée de la main pour attirer un employeur majeur. Cependant, en raison de l'éloignement de la ville des régions plus peuplées et des progrès technologiques des années 1970, Labrieville est menée à sa perte. En 1974, Hydro-Québec décide de raser Labrieville. Certaines constructions sont déménagées dans un nouveau quartier, d'autres sont démolies. Aujourd'hui, on peut voir des traces de Labrieville sur la route 385, qui servait de lien avec Labrieville et Forestville. Le 16 juin 2018, un énorme feu de forêt fait rage dans le secteur. View this post on Instagram #Feu261 de Labrieville. #PompierForestier #Feu #FeuDeForêt #Forêt #Foresterie #CôteNord A post shared by SOPFEU (@sopfeu) on Nov 11, 2018 at 6:55am PST Sur ce, j'espère qu'en plus de satisfaire ta curiosité, tu as pu en apprendre un peu plus sur des lieux du Québec dont on ignorait l'existence, malgré le fait qu'ils ont un passé avec une riche histoire. Nous vous suggérons fortement de contacter l’administration avant de visiter quelconque endroit afin d’obtenir de plus amples renseignements au niveau des possibles dangers, de la sécurité des lieux, de la qualité des eaux et des heures de visite. Il est possible que des endroits aient changé la réglementation et que cet article ne soit pas à jour. Merci également de respecter l’environnement lors de votre visite. Photo de couverture utilisée à titre indicatif seulement.