15 raisons pourquoi tu devrais manifester

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15 raisons pourquoi tu devrais manifester

Qu'on en entende parler aux nouvelles, sur les réseaux sociaux ou qu'on les entende à travers nos fenêtres d'appartement, les manifestations sont nombreuses et bruyantes ces temps-ci dans les rues de Montréal! Près de 60 000 étudiants sont en grève pour dénoncer l'austérité. Voici 15 raisons pour lesquelles tu devrais te joindre à eux et descendre dans les rues.

1. Une manifestation, ça rassemble

Dans une manif, les gens sont fins. Tu peux socialiser avec n'importe qui, n'importe quand pis ça va toujours bien passer. Tu vas peut-être même te faire des amis pour la vie.

2. L'État augmente chaque année le budget de la police mais coupe des centaines de millions dans les services publics

À cause du budget déposé la semaine dernière, 1500 logements sociaux devront être coupés chaque ANNÉE. Ça c'est des gens qui ont pas une cenne, des gens comme toi pis moi qui sont expulsés de leur chez-eux.

Et si jamais t'aimes mieux les animaux que les humains, je peux te parler du Ministère de l'environnement, qui se voit lui aussi atteint, ce qui mènera au congédiement d'une centaine de scientifiques oeuvrant majoritairement pour la protection des espèces en danger, sans compter l'abolition du contrat d'une cinquantaine d'agents fauniques qui avaient pour mission globale la protection de la faune et la lutte contre le braconnage. Bye-bye les animaux...

3. Ça coûte moins cher que d'aller au gym et c'est plus interactif

Tu marches des kilomètres et des kilomètres, si le flic te court après, tu te sauves à grands pas, si tu veux te battre, tu te bats. C'est bon pour le cardio et ça te garde en forme! Tu peux même apporter tes shakes protéinés verts dans un pot Masson, personne va rien dire.

Crédit photo: Isabelle Lévesque

4. Des postes sont aussi coupés dans la santé

Quand des médecins partent à la retraite, au lieu d'être remplacés, leur poste est tout simplement supprimé. Ça incite déjà les médecins à se tourner vers le privé. C'est pas comme si on n'avait pas besoin d'eux...

Et si c'était juste les médecins, ce serait déjà beau. Mais non, en plus, des tonnes de postes pour le bon fonctionnement des hopitaux sont coupés, comme des postes en cuisine, des postes de préposés à l'entretien et de préposés aux bénéficiaires. Pour un séjour à l'hôpital encore plus désagréable que ce l'est déjà. Ça, c'est sans compter l'effet des compressions budgétaires sur les services d'aide en santé mentale.

À l'hôpital Sacré-Coeur, par exemple, une intervenante qui est en charge de faire des plans d'interventions spécialisés à 90 patients schizophrènes a vu son poste se faire couper. Qu'adviendra-t-il des gens malades? Des instables? Des dépressifs? Ils vont se retrouver dans la rue? C'est déjà difficile d'avoir accès à de l'aide. Est-ce qu'on est vraiment prêts à laisser ça aller?

5. T'as quelque chose à raconter!

La prochaine fois que tu vas te plaindre de la police, tu vas avoir l'air plus crédible de dire que t'as vu une fille manger une bombe lacrymogène en pleine face que de parler du ticket que t'as dû payer parce que t'as pas fait ton stop mardi passé.

Crédit photo: Isabelle Lévesque

6. Des facultés qui sont jamais en grève le sont en ce moment

Parce que quand les facultés de médecine de l'Université Lavalet l'école du barreau de Montréal tombent en grève, eux qui n'ont jamais été en grève en si grand nombre, c'est que l'austérité concerne tout le monde, pas juste les sciences "molles" pis les gratteux de guitare. C'est une question sociale d'une importance immense, on parle ici du bien-être des gens comme toi et moi.

On parle du moment ou tu vas tomber malade et où t'aimerais avoir un bon service. On parle des ressources qui vont être disponibles dans le milieu social. On parle de quelqu'un que tu connais, quelqu'un qui a du trouble, un enfant qui a besoin d'aller en centre d'accueil. On se plaint déjà du système de santé, notamment, mais quand c'est MAINTENANT le temps de se lever pour qu'au moins, ce soit pas pire, personne ne bouge.

Crédit photo: Isabelle Lévesque

7. Tu vas connaître des émotions fortes

Si ce que tu cherches c'est des émotions fortes, fais-toi s'en pas, t'auras pas connu un boost d'adrénaline plus fort que quand tu vas voir une ligne anti-émeute s'avancer vers toi. Plus besoin de payer pour un saut en bunjee ou en parachute!

8. Le gouvernement s'attaque au droit à l'avortement

Avec l'adoption prochaine du projet de loi 20, l'accès à l'avortement sera restreint et catégorisé comme n'étant plus prioritaire, ce qui va allonger les listes d'attente déjà interminables. Autrement dit, ton bébé va naître avant que t'aies pu avorter.

Dans une toute autre optique, mais tout de même pertinente, pour les couples ayant des difficultés à avoir des enfants, bonne chance. Le programme de procréation assistée ne sera désormais plus gratuit.

9. Tu vas aussi pouvoir passer par une gamme complète d'émotions en à peine quelques heures

Crois-moi, tu vas en ressentir des affaires, du sentiment de grandeur à la magnifique impression qu'unis, rien n'est impossible, de la peur au courage et au sentiment tellement apaisant de ne pas être resté là à rien faire cette fois-ci.

10. C'est ton éducation à toi, celle de tes enfants et de tes petits-enfants qui est attaquée

Le gouvernement continue toujours de couper dans le système public d'éducation pour tous, mais subventionne encore et encore les écoles privées. Des millions ont déjà été coupés en éducation et certains programmes n'existeront même plus.

Le milieu créatif et artistique est aussi touché. T'sé Secondaire en Spectacle, le Super Show qui a mis la passion créative et artistique à on pour plein de jeunes depuis son existence. Eh ben, la survie de Secondaire en Spectacle est pas assurée, parce qu'à cause des compressions, c'est 40% de son budget qui part dans le vent. Le gouvernement réduira probablement aussi le nombre de commissions scolaires, passant de 72 a 46, ce qui mènera à une hausse des taxes scolaires et une réorganisation complète du milieu scolaire et de son système.

11. Ne pas réagir à la violence et à la répression, c'est un peu comme l'endosser

Parce que des gens se font piétiner, gazer, poivrer et arrêter simplement parce qu'ils ont voulu utiliser leur droit de manifester. Comment accepter que l'État nous contrôle, comment accepter sans rien dire que nos droits soient baffoués, que notre sécurité soit compromise par ceux qui sont là pour soi-disant nous protéger?

12. Le milieu syndical se dirige lui aussi vers une grève ce printemps et cet automne

Les syndicats planifient une grève pour négocier leurs nombreux contrats de travail. Sans contrat de travail (conventions collectives), leur employeur/gouvernement n'est pas tenu de les payer. Bonne chance pour ta future carrière...

13. C'est pas vrai que c'est la seule solution

Les entreprises québécoises payent près de 5 fois moins d'impôts que les gens. Ça, ça veut dire que ce qu'ils payent en impôts ne représente même pas 10% des revenus du gouvernement. Venez-donc nous dire de faire notre "juste part"...

Crédit photo: Isabelle Lévesque

14. C'est pas vrai non plus que l'État n'a pas les moyens

Parce que quand l'État coupe dans l'argentde la population et augmente son propre salaire de 43%, j'pense qu'y'a des questions à se poser.

15. Une manifestation, c'est impressionnant

Des lois et des règlements municipaux mettent en danger le droit fondamental de manifester. La police exige d'avoir accès d'avance à l'itinéraire de chaque manifestation et elle se donne le droit de le modifier à sa guise, ce qui peut changer complètemet l'impact du rassemblement. Par exemple, une manifestation anti-capitaliste qui aurait initialement lieu dans le quartier des affaires pourrait être redirigée dans un quartier résidentiel où elle n'aurait aucun impact et ne servirait à rien.

Voilà pourquoi des milliers de gens refusent de se soumettre à de telles règles et préfèrent rester debout, bien droits et la tête haute, à faire face à la police, à faire face au gouvernement, à faire face à l'opinion publique et à se battre, encore et toujours. Et on dira ce qu'on voudra, dans cette optique de combat et de résilience, t'auras jamais vu de quoi de plus beau que 10 000 personnes qui scandent un même slogan, que 10 000 personnes qui espèrent toutes en même temps, que 10 000 personnes qui se battent ensemble pour des millions d'autres gens.

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