#metoo: Une vidéo de Denise Bombardier dénonçant un auteur refait surface

Depuis l’arrivée du mouvement #metoo en 2017, instauré par l’actrice américaine Alyssa Milano, il y a eu une immense vague de dénonciations et de soutiens aux quatre coins de la planète. Le tout aura fait tomber de grands noms du cinéma et de la télévision, d’ici et d’ailleurs. Voilà que Denise Bombardier est en plein cœur d’un #metoo littéraire, alors que l’histoire d’un auteur « ouvertement pédophile », selon les dires de Mme Bombardier, refait surface 30 ans plus tard. En effet, l'animatrice et chroniqueuse québécoise le dénonçait déjà à l’époque.
À la veille du lancement d’un roman autobiographique intitulé Le consentement de Vanessa Springora, l’auteur français Gabriel Matzneff subit les foudres d’accusations de pédophilie le visant et le monde littéraire est secoué.
Dans une entrevue accordée au Devoir cette semaine, Denise Bombardier rappelle qu’elle était la seule, il y a trente ans, à dénoncer les actes de l’écrivain de 83 ans.
Elle affirme, entre autres, que tout le monde le savait, puisque c’était écrit dans ses livres. « Il y racontait comment il sodomisait les enfants. Et elle, Vanessa, le raconte aussi. »
L’éditrice Vanessa Springora dépeint dans le roman autobiographique sa relation avec Matzneff, alors qu’elle était âgée de 14 ans.
Denise Bombardier a lu l’ouvrage et ce dernier lui rappelle le discours qu’elle avait tenu sur le plateau de l’émission française « Apostrophes », en 1990.
D'ailleurs, la vidéo a refait surface dans les derniers jours sur Twitter et elle a été partagée plus de 5 000 fois sur les réseaux sociaux.
Parmi les invités de l'émission, dont Gabriel Matzneff, il n’y a qu’elle qui remet en question le « goût prononcé de Gabriel Matzneff pour les moins de 16 ans ».
On y voit dans la vidéo une jeune Denise Bombardier assise tout juste à côté de l’auteur et qui le confronte devant les autres participants de l'émission et l'animateur Bernard Pivot.
Elle y va d’affirmations éloquentes, mais subtiles, comme « On sait que les vieux messieurs attirent les enfants avec des bonbons; monsieur Matzneff les attire avec sa réputation ».
Denise Bombardier s’était, à l’époque, attiré les foudres des critiques littéraires français.
La francophonie a fortement réagi à la publication.
[rebelmouse-image 25962887 photo_credit="Capture d'\u00e9cran | Facebook" expand=1 original_size="373x310"]
[rebelmouse-image 25962888 photo_credit="Capture d'\u00e9cran | Facebook" expand=1 original_size="364x101"]
[rebelmouse-image 25962889 photo_credit="Capture d'\u00e9cran | Facebook" expand=1 original_size="368x204"]
Dans cette entrevue, Gabriel Matzneff avoue qu’il n’a jamais eu de succès avec les femmes de 25 ou 30 ans et plus. L’animateur le surnomme par la suite le « collectionneur de minettes ».
D'ailleurs, celui-ci a lui-même réagi à cette controverse qui enflamme le web, via son compte Twitter, ce jeudi.
Dans les années 70 et 80, la littérature passait avant la morale; aujourd’hui, la morale passe avant la littérature… https://t.co/RbpYKoLXid— bernard pivot (@bernard pivot) 1577432926
Cette publication a aussi reçu plusieurs critiques et reproches.
@jmaphatie @bernardpivot1 @AlexandreJardin À part Denise Bombardier, personne, je répète, personne n'a rien dit… https://t.co/UqVQKBp7gy— JPAP (@JPAP) 1577459101
Denise Bombardier tient toutefois à faire la distinction, en entrevue à La Presse, entre le cas de Gabriel Matzneff et le mouvement #moiaussi, qui soulève aussi des questions au sujet de l’abus de pouvoir et du consentement.
Il y a des histoires partout! Si tu as un scoop à partager, envoie-nous un message, une vidéo ou une photo à @Narcityquebec sur Instagram ou Facebook.