De nos jours, c’est impossible de fréquenter quelqu’un sans mille et une complications. Ce n’est jamais « on s’aime, alors on est ensemble ». Un n’est pas prêt à l’engagement, et l’autre a un ex qui n’est pas complètement sorti de sa vie. Le premier n’est pas ouvert aux compromis, et le deuxième se demande s’il n’y a pas mieux ailleurs. Dès le jeune âge, on a beaucoup trop de bagages. Et bé, j’commence à penser que le tien est trop lourd pour moi.
Dans les premiers mois, durant notre période de « lune de miel » où tout est beau et tout sent la rose, on était bien dans la liberté. On jouait la game et on se montrait de l’intérêt sans s’étouffer. Le « nous » éventuel, il trottait dans mes pensées. Mais j’me retenais. Ces choses-là, il ne faut pas les bousculer. Elles mijotent pendant un certain temps, et puis les pièces du casse-tête se placent naturellement.
Dans les mois qui ont suivi, on était toujours au même stade. Tu sais de quel stade je parle. Ce stade de la fréquentation, le stade du « on fait juste chiller » où personne ne doit rien à personne. Je trouvais ça long, mais j’étais prête à mettre mes attentes de côté pour ne pas te presser. Un jour, j’me disais, ça allait venir. Un jour, t’allais être prêt.
Mais ce jour, je doute ne pas vivre assez longtemps pour le voir venir.
Maintenant, on est des mois après les mois après les premiers mois. Je suis prise dans cette position entre ce que je veux et ce que je ne veux pas. Ce que je veux, c’est toi. Mais ce que je ne veux pas, c’est d’attendre encore une éternité pour que tu sois prêt. Parce que dans l’fond, j’attends après quoi ?
J’attends qu’il y ait un déclic dans ta tête, une réalisation soudaine que ta vie sans moi n’est pas une vie que tu veuilles vivre. Mais cette réalisation, qui sait quand elle viendra, ou si elle viendra du tout. Peut-être bien que j’attends après quelques chose qui n’a jamais l’intention d’arriver.
T’attendre, ça m’empêche d’avancer. Je piétine sur place, je tourne en rond. Je fais 5 pas vers l’avant pendant que tu en fais 6 vers l’arrière. Je veux m’imaginer que si je suis toujours dans ta vie après tout ce temps, c’est que je ne dois pas être n’importe qui. Mais si tu n’as pas senti le besoin de t'engager pour ne pas me perdre, c’est peut-être aussi que je t’importe peu.
Tu détiens entièrement le pouvoir dans notre relation, chose qui me fait sentir si faible. Moi, je suis là, je suis prête. Ce n’est pas un secret, et on est tous deux bien au courant. Et toi, t’es là, et tu prends avantage du fait que je suis prête. Pourquoi s’embarquer avec moi quand tu sais que je trouve que personne t’accote ? Pourquoi s’embarquer avec moi alors que je suis à toi sans aucun effort de ta part.
Ma crainte, c’est que le moment où j’abandonne le projet soit le moment que tu sois prêt à en bâtir un avec moi. Qu’après tout ce temps, notre timing ne soit pas le bon. Je m’en voudrais, mais je m’en voudrais encore plus si je t’attendais une minute de plus. En espérant que ce déclic se fasse bien, parce que bé, les minutes sont éternelles quand je les passe à attendre après toi.