Hélène Boudreau, une étudiante qui sera diplômée en art visuel à la mi-avril, a dû répondre à l'injonction déposée contre elle le 31 mars par l'UQAM qui lui réclame 125 000 $ pour avoir publié une photo de finissante montrant sa poitrine.
L'UQAM reproche à l'étudiante d'avoir utilisé l'image de l'Université pour « donner une valeur ajoutée à son commerce en ligne de photos indécentes ou pornographiques », aurait expliqué Raymond Doray, l'avocat de l'Université, à La Presse.
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Le 24 février dernier, Hélène Boudreau publiait sur ses réseaux sociaux une photo d'elle où elle montrait sa poitrine en relevant sa toge de finissante. Le 2 mars, le vice-recteur à la vie académique de l'UQAM aurait demandé à l'étudiante de retirer les photos, ce qu'elle aurait fait uniquement sur Instagram.
De plus, elle aurait publié sur un autre compte la photo en question en la modifiant : l'UQAM aurait été remplacé par UCÙM et le mot Promotion par Pornstar.
Narcity a pu avoir accès à sa version des faits déposée à la Cour Supérieure du Québec, ce 31 mars.
La publication des photos
Hélène Boudreau confirme avoir publié sa photo sur Facebook, Instagram et Twitter ainsi que sur OnlyFans, le 24 février 2021. « Je tiens à souligner que la diffusion à grande échelle de mes photos de graduation échappe à mon contrôle et ne m'est pas imputable », se défend-elle, alors que la photo est devenue virale.
Elle confirme également avoir reçu une lettre du vice-recteur à la vie académique de l'UQAM, le 2 mars 2021, lui demandant de retirer sa publication Instagram. Elle aurait pris connaissance des lettres plus tard que le jour de la réception. « En fait, les lettres ont été signifiées au lieu de résidence de mon père […] il ne m'a pas indiqué que des mises en demeure m'avaient été adressées », explique-t-elle.
Concernant la photo virale qui aurait été retouchée en portant la mention UCÙM à la place de UQAM, publiée le 5 mars sur un autre compte Facebook avec le hashtagpornstar, elle affirme que c'était « un projet artistique » dans lequel elle aurait créé des « autocollants conceptuels » pour les vendre sur Instagram et Etsy.
Le photographe aurait approuvé la démarche artistique de l'étudiante
Hélène Boudreau aurait fait « une réservation auprès du Service de Photographie Patrick pour la journée du 9 février 2021 » pour ses photos de graduation. La séance aurait duré cinq minutes et coûté 107,50 $.
Elle y aurait demandé la possibilité de révéler sa poitrine dans les clichés. Le photographe et ses assistantes auraient validé sa démarche. « Lors de la prise de ces photos, le photographe m'orientait et m'indiquait jusqu'à quelle hauteur je pouvais soulever ma toge, le tout afin que les photos ne soient pas considérées comme inacceptables selon lui », déclare-t-elle.
Une photo pour la liberté d'expression
Hélène Boudreau a demandé à la Cour que sa liberté d'expression soit respectée ainsi que le droit d'utiliser ou de diffuser les photos à son gré. « La forme d'art que je pratique tend à traduire et refléter les enjeux sociaux et les valeurs qui me meuvent, notamment la libre expression corporelle, la féminité et le féminisme », déclare-t-elle.
Son argument clef : les réseaux sociaux, comme Instagram, n'auraient pas censuré les photos publiées, alors que les publications à caractères sexuels et pornographiques sont strictement interdites.
La Cour du Québec devra prendre en compte les dépositions de l'accusation et de la défense avant de rendre son verdict au cours des prochains mois.
Des blagues sur les dénonciations font réagir au gala Les Olivier et Radio-Canada répond
Le dimanche 21 mars avait lieu le gala Les Olivier sur les ondes de Radio-Canada. Lors de cet événement qui célèbre le milieu de l'humour, des blagues concernant la vague de dénonciations d'inconduites et d'agressions sexuelles au sein du vedettariat québécois ont fait réagir sur les réseaux sociaux.
Sur Facebook, le commentaire d'un téléspectateur sur le sujet a même retenu l'attention de Radio-Canada, qui y a répondu.
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Les blagues en lien avec les dénonciations de l’été 2020
Au cours de la soirée dédiée aux humoristes québécois, quelques artistes ont fait référence à la vague de dénonciations qui a eu lieu en juillet et août 2020.
Dès le numéro d'ouverture, François Bellefeuille a mentionné la carrière de Julien Lacroix, alors qu'il a cessé ses activités après des allégations, ainsi que le retour de Maripier Morin à l'écran dans La Faille 2 et en tête d’affiche du nouveau film de Mariloup Wolfe.
Rosalie Vaillancourt, de son côté, s'est moquée du fait que la salle ne comptait qu'un nombre limité d'artistes et de spectateurs dû aux consignes de distanciation, en soulevant à la blague qu'elle ne pensait pas qu'autant de personnes du milieu avaient été dénoncées.
La réaction du public
Sur Twitter, le journaliste Hugo Dumas a cité la flèche de François Bellefeuille concernant Maripier Morin ainsi que la blague de Rosalie Vaillancourt.
Au moment de publier ces lignes, le tweet à propos de Maripier Morin cumule près de 300 likes et celui concernant Rosalie plus de 650.
Cela dit, sur la page Facebook de Radio-Canada, un commentaire mentionne avoir l'impression que les participants du gala s'acharnaient sur Julien Lacroix suite aux propos à son égard.
Le gestionnaire dudit compte Facebook a donc répondu publiquement à l'auteur du commentaire.
[rebelmouse-image 26010941 photo_credit="Radio-Canada | Facebook" expand=1 original_size="1170x230"] Radio-Canada | Facebook
La réponse de Radio-Canada face à Julien Lacroix
[rebelmouse-image 26010942 photo_credit="Radio-Canada | Facebook" expand=1 original_size="1178x558"] Radio-Canada | Facebook
Le 27 juillet 2020, un article paru dans Le Devoir a dévoilé que Julien Lacroix était visé par plusieurs allégations entourant des inconduites sexuelles.
Par la suite, l'agence de Julien a rompu ses liens avec celui-ci et l'humoriste a quitté les réseaux sociaux après s'être exprimé à deux reprises au sujet de la controverse.
Cinq mois plus tard, il a présenté une lettre d'excuses en janvier 2021 sur ses réseaux sociaux afin de parler de son processus thérapeutique, ce qui a suscité plusieurs réactions de la part des gens qui l'ont côtoyé.
Radio-Canada a donc répondu au commentaire en ajoutant le lien vers l'article parlant des neuf femmes qui l'ont dénoncé :
« On peut comprendre qu'un milieu veuille se distancier de cette personne. »
[rebelmouse-image 26010943 photo_credit="Radio-Canada | Facebook" expand=1 original_size="1064x522"] Radio-Canada | Facebook
Un internaute a ensuite répondu que ce n'était peut-être pas le moment de faire des blagues de la sorte, ce à quoi le diffuseur a répliqué que les humoristes « n'ont [actuellement] pas tant de tribunes aussi larges que ça » pour le faire.