Le nom de ton premier single, mais aussi ton premier EP c’est « Elle s’en fout », ça vient d’où?
« Les paroles de la chanson Elle s’en fout ont été écrites par mon amie Marie-Claude Saint-Laurent. Elle est autrice et elle est actrice aussi, elle a joué dans VRAK la vie. Marie-Claude et moi on a fait Grease ensemble en 2016. C’est là qu’on s’est rencontrées. J’étais jeune à ce moment-là, j’avais 18 ans — je suis encore jeune, on s’entend — mais j’étais moins tight dans le temps. J’arrivais toujours en retard, j’arrivais toujours en sachant plus ou moins mes affaires, mais comme j’avais du talent donc j’arrivais à garder le pace au même rythme que les autres même si j’étais un peu dans lune, si on veut.
« En jasant avec Marie-Claude, j’ai toujours partagé avec mes amis mon rêve d’être une pop-star (rires), pis là elle m’a dit : “j’aimerais ça, moi, t’écrire une chanson de pop-star.” J’étais comme : “ben là, let's go! Allons-y!” On est allées dans un petit café, c’était l’hiver, il faisait noir dehors, et c’est pas inspirant et genre… Je n’ai pas tant de souvenirs de ce moment-là, mais elle était là avec son calepin de notes et elle me posait des questions comme : “c’est quoi qui te fait vibrer dans la vie” J’étais comme : “je ne sais pas, la musique”… Vraiment décontractée, si on veut. Le lendemain elle avait écrit la toune, et elle a dit : “tiens, inspirée de toi, Elle s’en fout”.
« Elle nomme tout : fille impolie, fille de travers, fille imparfaite… Tout ce que je suis dans le fond. Elle a mis ça en valeur, et elle a dit : “je trouve ça beau que tu t’en foutes, mais ça marche avec qui tu es, et il y a une espère de candeur qui se dégage de ça et ce n’est pas mal intentionné”.
« Ça a pris vraiment longtemps avant que j’écrive de la musique par-dessus ce texte-là, j’ai fait ça finalement en 2020 juste avant que la pandémie frappe. J’étais en tournée avec le cirque Éloize et j’étais comme : “c’est le temps d’écrire des tounes”. J’avais ma guitare et j’étais un peu tourmentée d’être seule, à l’autre bout du monde, loin, en tournée avec un cirque, payée des peanuts… Donc là j’ai sorti ma guitare et je te jure, en cinq minutes, la toune était écrite.
« […] Cette chanson a fleuri en dedans de moi. Ça me représente vraiment. C’est une ode à la femme libre. »
Ton EP va contenir six chansons, est-ce que tu en as écrit?
« Moi j’ai écrit toute la musique, mais les paroles, Elle s’en fout c’est Marie-Claude Saint-Laurent, et mon autre chanson en français, Serial Lover, c’est Rosalie Bonenfant. C’est exceptionnel qu’elle ait écrit ça, c’est parce que je suis la plus chanceuse au monde. Elle a traduit Solo Night de Claudia Bouvette en français, et Rosalie elle a, selon moi, une des plus belles plumes du Québec. Elle écrit surtout des chroniques et des nouvelles, si on veut, mais là elle a manifesté le désir d’écrire plus de chansons donc ça tombe bien qu’elle a des amies pop-star (rires) parce qu’on aime bien ça. J’adooore dire pop-star, je le dis avec beaucoup de légèreté et à la blague.
« Sinon, il y a une chanson que j’ai co-écrite avec des amis de Big Brother. On est quatre écrivains dessus. Il y a Claudia, Eddy et Steph. Je peux te donner le nom tout de suite, elle s’appelle Fighting The Storm. C’était après Big Brother, on a jammé une soirée et on a écrit ça.
« Sinon, c’est moi qui ai écrit les mots des trois autres chansons ainsi que la musique et c’est vraiment très très personnel ce que je raconte. C’est directement tiré de ma vie à moi. »
C'était quoi ton processus créatif? Qu'est-ce que tu veux transmettre comme message avec cet album?
« Regarde, un autre scoop. Une de mes chansons préférées, en fait ma préférée, elle s'appelle Sashay Away. J'ai des collaboratrices qui m'ont aidé avec les paroles de cette chanson, dont Tranna Wintour et Gabrielle Chapdelaine qui est une autrice de théâtre.
« Sashay Away, ça part d'un message vraiment ancré dans mon coeur depuis la nuit des temps, c'est la confiance en soi. »
« […] Au travers, de tout ça, la raison pourquoi la chanson s'appelle Sashay Away, c'est que j'ai comme découvert une force en moi pour être capable de dire non dans la vie - c'est extrêmement, et encore difficile pour moi - mais Sashay Away ça veut dire au revoir, mais de manière très polie. C'est comme dire, tu peux maintenant quitter ma vie s'il te plait, je ne veux plus ça dans ma vie, mais merci. Toujours avec grâce et amour. »
Éléonore Lagacé.Courtoisie de Larissa Relations Médias
Si tu devais choisir un seul mot pour résumer ton mini-album?
« QUOI? C'est impossible! UN MOT!? Bien...Le mot rêve. C'est mon rêve depuis tellement longtemps de sortir ma musique. C'est quétaine mais ça fait comme sept ans que je rêve de faire ça. »
Penses-tu que toutes ces possibilités qui s'ouvrent à toi sont liées à ta participation à Big Brother Célébrités?
« Oui et non. De faire Big Brother ça m'a donné une crédibilité dans le milieu artistique et auprès du grand public et je suis vraiment reconnaissante de ça. C'est ben beau avoir un talent, mais si tu n'as pas de vitrine pour exposer ce talent-là, ça meurt dans l'oeuf. Alors j'ai été extrêmement chanceuse pour ça. […] Je l'aurais fait avec ou sans Big Brother, mais avoir fait Big Brother m'aide beaucoup au niveau de la visibilité. »
Claudia Bouvette, ta colocataire dans la vie et à Big Brother, vient aussi de sortir un album The Paradise Club dans la dernière année. Vous êtes-vous accompagnées là-dedans?
« On ne s’est pas du tout accompagnées, mais de voir Claudia de près, clencher son rêve à elle, ça m’a tellement inspiré. Et ça, ça a accéléré mon processus à moi. De voir ma chum de mon âge qui gère tout. Qui fait ses appels, qui se déplace pour faire des shows dans les festivals, qui prévoit ses outfits, qui fait des meetings tous les jours avec sa team. Elle se force à faire des TikTok, des affaires… She shows up. Elle est là, elle fait ses choses, elle demande l’avis de personne, elle fait juste le faire. J’ai fait : “c’est ça qui faut faire. Faut rien que le faire!” »
C'est quoi la chose la plus difficile ou surprenante dans la création d'un album?
« C'est d'avoir été la boss du projet. Je déteste être la boss. Je ne suis pas faite pour donner des ordres. Je commence à m'habituer, je ne dis pas que j'y prends goût (rires). La boucle se boucle...Des fois je m'en fous, pour vrai! Ça ne me dérange pas quelle couleur de fond vous voulez pour la photo ou quelle chanson vous voulez sortir en premier. Il y a des affaires dont je me fous pour vrai, et je suis comme : "décidez pour moi". Mais on me dit : "c'est ton projet, on attend juste que toi tu nous dises ce que toi tu veux".
« Moi je veux juste faire de la musique et gambader dans les prés (rires). Être la leader de son propre projet ça me demande tout mon petit change, mais je commence à m'habituer et j'ai juste pas d'expérience là-dedans. Je suis habituée d'être au service d'une production. »
« […] Honnêtement [ que ma vision soit respectée ] c'était mon critère numéro un avant de m'engager avec un label. Et là je travaille avec le label Ad Litteram. Même si des fois j'ai de la misère à être le leader, c'était important pour moi que ma vision artistique soit respectée et je travaille avec ma meilleure amie Anne-Sophie Gaudet qui fait toute la direction artistique du projet. On réfléchit toujours à deux. […] Mais ça part toujours de moi. »
C'est quoi la suite pour toi?
« Mon lancement va être le 6 avril au Ausgang Plaza.
« Je me souhaite de faire plein de vidéoclips suite à tout ça. Les labels sont toujours un peu sceptiques par rapport aux vidéoclips comme ça ne rapporte pas toujours des sous, mais, qui sait, peut-être que si mon album a du succès je vais pouvoir faire une couple de clips de plus.
« […] Évidemment, de faire plein d'autre musique encore, et d'avoir un spectacle éventuellement! »
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.
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