Comment nous décrirais-tu la première saison d’Avant le crash?
« Je ne consomme pas énormément de télé, je dirais. Quand je suis à la maison, j’ai plus le réflexe de me mettre de la musique que de mettre la télévision, mais je découvre tranquillement cet univers-là. Même si je n’ai pas énormément de comparables, Avant le crash, j’ai été hyper surprise de ce que j’ai vu pour l’instant.
« C’est une série qui soulève des enjeux qui sont hyper importants. Le domaine de la finance et tout ça, c’est vraiment un prétexte pour aborder des sujets qui sont présents et actuels dans tous les domaines. On peut être fan de la finance ou pas et on va se sentir interpellés. Je trouve ça vraiment cool. »
Quelle place occupe Victoria dans la série?
« C’est la question la plus difficile à répondre parce que, ce qui est compliqué avec mon personnage, c’est que l’existence de Victoria révèle un peu un punch fait que je suis tout le temps confrontée à essayer d’en dire le plus possible en disant le moins possible. (Rires)
« Ce que je peux te dire à son sujet, c’est que Victoria est une fille qui n’a pas un passé facile et elle a réussi à tirer le meilleur de ses circonstances en misant sur la force puis le dépassement de soi-même, sur l’évolution personnelle.
« Ça vient rejoindre d’autres personnages dans la série puis finalement, elle se retrouve confrontée à tout ça et elle est vraiment confrontée à sa propre vulnérabilité que, je pense, elle a dû mettre de côté pour surmonter tout ça. Elle va réaliser que la force la plus difficile à posséder, c’est la vulnérabilité. »
Il s’agit de ton premier rôle au petit écran. Comment as-tu vécu cette expérience?
« Ça a tellement été trippant, pour vrai. Je vis beaucoup de premières ces temps-ci. Je dirais que j’enchaîne les premières expériences : C’était la première fois que j’animais, c’était la première fois que je faisais des entrevues puis là, c’est la première fois que je me lance dans le jeu.
« À date, je pense que c’est ma première fois la plus trippante, c’est ma première préférée. [...] Ce qui m’a fait le plus tripper dans cette expérience-là, c’est de devoir tirer des parallèles avec mes propres expériences pour donner vie à ce personnage-là.
« Je n’ai pas de formation pour faire ça, je ne suis jamais allée à l’école pour ça, on m’a fait confiance pour ce rôle-là. J’ai fait de mon mieux, j’ai googlé "How to act?", là. J’ai eu une très grande chance de pouvoir, pour ma première fois, jouer un personnage qui me ressemble énormément.
« Mon respect pour les comédiens et les acteurs a été décuplé parce que j’ai réalisé qu’il y en a qui doivent probablement des fois jouer des rôles qui ne leur ressemblent pas du tout. »
Quel a été le défi le plus difficile à relever lors du tournage de cette série dramatique?
« Il y a plein de choses qui me faisaient peur au début. Il y avait bien des appréhensions que j’avais qui ont juste disparu quand j’ai rencontré l’équipe. [...] La première journée de tournage, il a fallu que je prenne un vol de Las Terrenas à Montréal parce que j’étais encore en tournages pour L’île de l’amour, je n’avais pas beaucoup dormi.
« C’était ma première, je ne savais pas comment ça se passerait, puis honnêtement, en 20 minutes, la façon dont j’ai été prise en charge par Stéphane qui est le réalisateur là-dessus puis par les autres acteurs… Une équipe qui veut que ça se passe bien et que tu aies une belle expérience, je me suis vraiment sentie guidée. »
Comment vois-tu la diversité dans les séries télévisées québécoises?
« Je pense que je ne suis pas nécessairement la meilleure personne pour répondre en termes de téléséries québécoises, [...] je n’ai pas une idée du ratio puis de la proportion qu’on prend à l’écran.
« Si je me base sur quoi que ce soit d’autre, que ce soit la politique, la musique, les postes décisionnels dans tous les domaines, je ne penserais pas me planter si je disais qu’il n’y en a probablement pas assez. Je trouve que c’est important de souligner que ce n’est même pas un biais. Je suis noire, donc évidemment que je suis plus interpellée par le fait que la communauté noire soit représentée comme il faut, mais c’est vrai de la communauté asiatique, des Premières Nations et tout ça.
« Après, je pense qu’ultimement, je suis quelqu’un de foncièrement optimiste fait que j’ai toujours envie de me concentrer sur le progrès qui a été fait versus sur le manque qu’il reste encore à combler. Juste dans mes 36 années d’existence, je vois déjà une grande différence. [...] Je trouve que ça laisse présager qu’on est sur le bon chemin, même si le travail n’est pas fini. »
Aurais-tu une anecdote sur les plateaux de tournage à nous raconter?
« Ma première journée de tournage, ma première scène, j’ai eu mon premier bec à l’écran puis j’ai eu ma première scène de nudité à l’écran. Tout d’une shot. J’étais comme "On va tout clearer ça d’une shot et après ça, ça va être fait!" Voilà, c’était une très, très grande première. »
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.
