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Le discours de Thomas Levac et la 1re réponse de Philippe Bond
Lors de son intervention qui a capté l'intérêt de la sphère publique, Thomas Levac avait traité Philippe Bond de « violeur » et affirmé que plusieurs personnes du milieu étaient au courant, mais n'osaient rien dire :
« Philippe Bond, c'est un violeur! Il invite des femmes dans son char pis il les laisse pas sortir. [...] Moi, je m'en fous. Cet homme-là m'impressionne pas. F*** Philippe Bond! », avait lancé Thomas Levac en interrompant le balado auquel il participait. Il avait terminé son intervention en avançant que Philippe Bond faisait partie des personnalités publiques qui ont été épargnées par la vague de dénonciation qui a eu lieu à l'été 2020.
De son côté, Bond avait nié en bloc :
« Depuis les dernières années, de nombreux témoignages racontant des histoires terribles ont circulé. Aucune victime ne mérite ce qu'elle a vécu et malheureusement il y a beaucoup d'autres histoires graves qui demeurent dans l'ombre. Il y a aussi une fausseté qui circule à mon sujet, rendue publique par un humoriste récemment. Aujourd'hui je me lève et je crie haut et fort mon innocence. »
Il avait même martelé que toutes ses relations intimes avaient été vécues dans le consentement et qu'il entendait entreprendre des procédures légales suites aux propos de Levac :
« Toutes les relations que j'ai eues ont été consentantes, JAMAIS je n'ai été un agresseur, JAMAIS je ne le serai et je n'accepterai JAMAIS d'en être accusé sans me défendre. Vous comprendrez donc que je n'ai d’autre choix que d'entamer des procédures légales. »
Ce serait d'ailleurs cette réponse qui aurait encouragé ses victimes présumées à partager ce qu'elles auraient vécu.
Les témoignages partagés par huit femmes
Parmi les huit femmes interrogées par Charles-Éric Blais-Poulin et Patrick Lagacé dans le cadre de leur enquête journalistique publiée dans La Presse, cinq étaient des collègues qui ont côtoyé l'humoriste aujourd'hui âgé de 43 ans parce qu'iels évoluaient dans le même milieu. Les trois autres l'auraient croisé « en marge de ses performances sur scène ». Quatre d'entre elles ont accepté de parler en dévoilant leurs identités et les autres l'ont fait dans l'anonymat.
Une autre a d'ailleurs porté des allégations qui se rapprochent des propos de Levac, alors qu'elle a avancé qu'elle aurait été séquestrée dans la voiture de Philippe Bond, sans qu'il n'y ait de geste sexuel. On peut également y lire plusieurs récits relatant la réputation peu flatteuse que l'humoriste aurait dans le milieu.
Les témoignages incluent celui de Lisa Matthews qui avait 20 ans lors des événements qu'elle relate. Elle raconte qu'en 2007 elle aurait passé une soirée en compagnie d'une amie et de Louis-José Houde, son directeur de tourné Pierre-Luc Beaucage, ainsi que Philippe Bond au bar Aux 4 Jeudis à Gatineau suite a un spectacle.
Elle explique qu'elle est allée aux toilettes et que Bond l'y aurait suivie :
« Il y a plusieurs petites cabines. Il m’a suivie, il m’a poussée à l’intérieur, il m’a assise sur la toilette et il a verrouillé la porte. » Il lui aurait ensuite dit qu'il savait qu'elle le voulait, avant de lui mettre son sexe dans la bouche en ajoutant : « Aweye, tu vas me faire venir, ma t*barnak. »
Lisa aurait été sous le choc alors qu'il aurait éjaculé rapidement, avant de retourner avec le groupe comme si de rien n'était. Lisa serait allée voir la police de Gatineau deux semaines plus tard, mais aurait rapidement laissé tomber : « Quand j’ai vu le genre de questions des policiers, je suis partie. Ça allait être ma parole contre la sienne. Ça ne me tentait pas de me sentir encore plus dégueulasse. »
Elle pense à présent porter plainte, alors que le discours sur ce genre d'affaires a évolué depuis, selon ce qu'elle aurait indiqué aux journalistes.
Les autres mentionnent notamment des baisés forcés, une expérience traumatisante dans la chambre d'hôtel de Bond alors que la personne n'était pas en état de consentir, une sodomie sans consentement et des attouchements.
Philippe Bond se retire de la sphère publique
En réponse à la parution de l'article dans La Presse et aux témoignages qui ont été mis en lumière, Philippe Bond a décidé, ce 21 juillet 2022, de se retirer de la sphère publique, mais cette fois, il n'a pas nié les allégations portées à son égard :
« Suite à l'article de La Presse qui est paru ce matin, je suis atterré par ce que je viens de lire. Je ne reconnais pas la personne qui est décrite dans cet article. Par respect pour mes collaborateurs et mes employeurs qui me côtoient depuis des années et parce que je veux leur éviter de devoir répondre à une avalanche de questions des journalistes, je me retire de tout, autant de la vie publique que de la radio et des spectacles. »
Il termine en disant qu'il souhaite protéger ses proches, alors que « penser à ce qu'ils auront à traverser avec [lui] » le bouleverse.
On rappelle à toute personne victime d'agression sexuelle que plusieurs ressources existent, comme le Centre pour les victimes d'agression sexuelle de Montréal (CVASM), qui couvre tout le Québec, disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, au 1-888-933-9007.
À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.
Communiqué Bell Media. @energie_104.1 | Instagram