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Ce n'est pas pour des pacotilles que Giselle, présenté par les Grands Ballets Canadiens à la Place des Art de Montréal, est décrit comme l'apothéose du ballet romantique. On y retrouve tout ce qu'évoque ce mot : douceur, beauté et émerveillement, mais aussi tragédie, pardon et sacrifice. Bien que spectatrice occasionnelle, je ne suis pas une experte de ballet. Cela dit, la romance, c'est une de mes passions.
J'ai donc eu le privilège d'être initiée à ce spectacle lors de la première du 30 mai 2024 et c'était bien plus qu'à la hauteur de mes attentes. Avec des costumes si délicats qu'ils semblaient prendre vie à chaque mouvement , des décors envoutants ainsi que l'histoire douce-amère portée par une troupe si talentueuse qu'on aurait dit que la gravité n'était qu'une option ; ce fut un moment inoubliable pour la grande admiratrice de l'amour que je suis.
Voici donc un aperçu de ce à quoi tu peux t'attendre si toi aussi, tu souhaites combler ton âme sentimentale avec une heure et quarante-cinq minutes de pas de danse pleins d'émotions, effectués au rythme de symphonies enlevantes interprétées en direct par l'Orchestre des Grands Ballets.
Dans ce ballet on suit la protagoniste éponyme Giselle : « Jeune paysanne au cœur pur, Giselle se laisse séduire par Albrecht, un prince promis à une autre, dont elle ignore l'existence. La tromperie d’Albrecht inflige une fêlure psychologique en Giselle qui sombre peu à peu dans la folie. Seule parmi les Wilis — ces fantômes de fiancées mortes avant leurs noces —, elle reviendra hanter les nuits du prince », peut-on lire sur le site Web des Grands Ballets Canadiens.
C'est une magnifique - et tragique - histoire qui présente une héroïne à la santé fébrile qui n'a pas survécu à l'amour, tout comme celle d'un protagoniste déchiré et ultimement, brisé par la tournure des événements. Mais ce récit inclut aussi un prétendant écorché par le rejet de Giselle ainsi que des fantômes rappelant des nymphes des forets, qui mènent les hommes s'aventurant dans leur domaine vers une mort certaine, ajoutant de l'action et des péripéties au spectacle.
Entre légèreté et mélancolie
Lors de la première partie, tout est joie, fête et sentiments grandissants. Giselle, interprétée par Mai Kono lors de la représentation à laquelle j'ai assistée, était la délicatesse incarnée dans sa robe de paysanne qui virevoltait au gré de ses mouvements. Lorsqu'elle effectuait ses pas de deux avec Albrecht (Roddy Doble), la chimie entre la paire était palpable. Elle semblait voler dans ses bras, tandis qu'il n'avait pas l'air d'avoir besoin de faire le moindre effort pour l'accompagner en effectuant des figures plus impressionnantes les unes que les autres.
D'ailleurs, cette impression de légèreté était aussi présente du côté de la troupe que celui du duo.Tantôt en douceur, tantôt avec fougue, c'était un vrai plaisir de témoigner du talent de chaque personne sur scène.
Puis lors de la seconde partie, on est plongé dans le monde des Wilis, entre la vie et la mort. Encore une fois, les pas de deux étaient tout simplement à couper le souffle, alors que Giselle semblait flotter et que son amoureux incarnait la douleur dans chaque geste. Entre la synchronicité du corps de ballet, le tempo de la musique qui accompagnait parfaitement chaque mouvement et le décor, projeté en fond de toile, créant une ambiance magique digne d'un conte de fées, tout était à point.
Pour ma part, surtout lors de la finale, la nostalgie m'a agrippée alors que je me suis sentie comme lorsque je regardais le film animé de 1990, Le prince casse-noisette. Mauvais ballet, me dira-t-on : je m'explique. Vers la fin du rêve de la jeune Clara, celle-ci danse avec son prince et tout disparait autour d'eux. Un rêve dans un rêve, plus rien n'existe sauf leur présence. Et moi, avec mon coeur de petite fille, je vis toutes sortes d'émotions devant cette scène, espérant un jour ressentir cette connexion profonde qui efface tout le reste. Mais en ayant un goût un peu amer, sachant que ce n'est qu'un rêve.
C'est avec ce sentiment mêlant espoir, mélancolie et nostalgie, qui m'habite depuis cette expérience, que je recommande ce spectacle à tous ceux et celles qui aiment l'amour et ses méandres sentimentaux.
Giselle présenté par les Grands Ballets à Montréal
Prix : À partir de 79 $ plus taxes
Quand : Représentations le 31 mai 2024 à 20 h, le 1et juin à 14 h puis 20 h, et le 2 juin à 14 h
Adresse : Salle Wilfrid-Pelletier - 175, Sainte-Catherine O., Montréal, QC
Accessibilité : Quelques places sont prévues dans la salle pour les personnes en fauteuil roulant.
Spectacle de danseurs. Droite : La Reine Charlotte. 
