Pourquoi avoir écrit la chanson?
« En fait, quand Audrey et moi on s'est séparé, ça a vraiment été un choc dans ma vie. Ce n'était pas quelque chose que j'envisageais personnellement, d'avoir une famille reconstituée, surtout pas avec une petite fille de six mois. Ça a été une des premières que j'ai écrites en fait. Audrey était partie avec notre petite Adèle et j'étais tout seul dans ma maison avec mon chien et l'idée m'est venue parce que j'étais assis sur le divan. Je voyais tout le monde passer dans la rue et j'avais vraiment l'impression que ma vie s'était arrêtée.
« C'était sur pause et tout le monde continuait sa vie, dans le fond l'image que j'ai eue quand j'ai fait la chanson, c'est que je coulais dans une piscine. J'étais dans le fond de la piscine et je voyais tout le monde faire un barbecue et avoir du fun dehors pis moi j'étais dans la piscine en train de me noyer. Pu rien n'allait, donc la toune est venue de ça dans le fond. »
Considères-tu que ça a été une thérapie pour toi?
« Quand je me suis séparé, moi je ne faisais plus vraiment de musique pour moi-même, je suis réalisateur dans la vie, mais quand c'est arrivé, j'ai fait 45 tounes en deux jours. J'ai un single par mois qui va sortir jusqu'en mai, je vais sortir un EP en janvier et un album en mai. Ça a été une thérapie, j'ai vraiment exploité tous les sujets qu'une séparation peut causer avec un enfant en bas âge.
« Dans le fond, c'est des chansons que j'aurais aimé avoir pour me rassurer ou pour me dire un peu "Comment ça se passe?", pour me dire "Hey, ne lâche pas, ça va bien." Dans le sens que c'est des trucs que j'aurais aimé avoir et que j'ai mis dans des chansons pour que les papas et les mamans pour qui ça arrive vont se sentir interpellés par cette chanson-là. »
Est-ce que d'autres personnes ont participé à l'écriture de cette chanson?
Benjamin Nadeau et Jérémy Plante. Benjamin Nadeau | Facebook
« Moi je n'écris pas vraiment de paroles dans la vie, donc j'ai composé toute la musique, j'ai fait toutes mes idées pour mes chansons, les thèmes, etc. J'ai fait les paroles avec Cinzia Abbate et Jérémy de Star Académie. Lui dans le fond, c'est mon meilleur chum d'enfance, c'est avec lui que je fais de la musique depuis le plus longtemps.
« C'était important pour moi qu'il soit dans ce processus-là parce qu'il m'a vu quand c'est arrivé, être au plus bas de ma vie dans le fond. Il a été là-dedans, donc c'est important qu'il soit là et Cinzia c'est une anglophone qui est venue peaufiner ça. »
Mais c'est toi qui va chanter la chanson?
« C'est mon projet personnel, ça s'appelle Benjamiin avec deux i puisqu'il reste maintenant qu'Adèle et moi. [Elle] a été mon ancrage dans tout ça et il y a même une chanson dans l'album qui s'appelle Butterflies qui est fait entièrement pour ma fille. Il y a plusieurs sujets qui vont être amenés dans les prochaines chansons. »
Adèle est encore un bébé, mais que penses-tu qu'elle va se dire lorsqu'elle va l'écouter plus tard?
« Je pense qu'elle va comprendre à travers quoi j'ai passé, mais ça va faire partie de sa vie. Il n'y a rien qui est incriminant dans les chansons, je fais juste dans le fond écrire comment je me sens, ce n'est pas une accusation, c'est plus comment je me suis senti et une introspection.
« [La chanson] drowning, il y a une espèce de contradiction entre la musique et les paroles, quand tu n'écoutes pas les paroles, tu penses que c'est une summer song, un peu happy vibe, mais quand tu prêtes attention aux paroles, tu réalises l'état d'âme dans lequel j'étais quand j'ai fait ça. La majorité des paroles, je les ai écrites quand c'est arrivé, juste après la fin de semaine de Pâques, mois d'avril environ, quand Audrey et moi on s'est séparé. »
Comment vas-tu?
« Ça a été vraiment difficile pour être honnête, ce n'est pas évident. On a été trois mois ensemble Audrey et moi [pour s'occuper de la petite], après elle est partie à Star Académie. Là j'étais tout seul, je m'accrochais [au fait qu'elle reviendrait], ce n'était pas évident, puis après ça elle n’est jamais "revenue." Ça a été vraiment difficile, mais là je commence à me sortir la tête de l'eau.
« On développe une routine Audrey et moi pour que ça soit simple pour Adèle. Là, les changements sont rendus simples, c'est plus facile et là, ça va de mieux en mieux. La petite Adèle, on passe de beaux moments avec elle et moi. J'ai la chance d'avoir un travail que je peux choisir mes journées, alors quand j'ai Adèle, je ne travaille pas, je m'occupe de ma fille à 100 %. Quand je n'ai pas Adèle, je travaille à 100 % et c'est vraiment le fun pour ça. [Le co-parenting se déroule bien quand même], il y a des up et des down quand même, mais ça va bien. On s'adapte. »
