Les stories de Bianca Longpré
À travers son intervention, Bianca explique qu'elle ne comprend pas pourquoi des classes de jeunes doivent subir plusieurs changements de titulaires au cours d'une même année :
« Je suis un peu tannée. La fille est venue remplacer un congé de maternité et [deux] mois après part en congé de maternité. Je ne comprends pas comment cela peut se produire. Chez les petits de [six] ans, ça a vraiment, vraiment un gros impact. »
Elle a ensuite mentionné la possibilité de faire un suivi à ce sujet au moment de l'embauche afin d'éviter que la routine des enfants change à plusieurs reprises :
« Lors de l'embauche demander s'il est possible d'assurer un suivi plus de [deux] mois ça se fait tu? Genre si tu penses partir en maternité, peut-être juste pas prendre des groupes de petits.
« C'est imprévisible comme congé, mais il y a quand même des façons de minimiser le risque. Une amie m'a dit que sa fille en [première] est déjà à son [troisième] prof, toutes les autres parties en congé de maternité », poursuit la créatrice de contenu.
Réaction de Bianca Longpré. @mereordinaireparbiancalongpre | Instagram
Elle a, par la suite, affirmé recevoir des commentaires négatifs de la part de certaines personnes dans le milieu scolaire et constate qu'iels n'auraient pas d'enfants en bas âges :
« TOUS les profs qui m'ont écrit des propos haineux parce que je dis qu'il faudrait qu'on tente d'éviter de donner à des profs (peu importe leur sexe) un contrat plein temps avec des PETITS ou clientèle VULNÉRABLE, s'ils pensent partir en sans solde, en congé parental ou retraite pendant l'année en cours n'ont pas d'enfant d'âge scolaire.
« Sur ce, je vous laisse discuter du sujet. C'est une refonte complète du système qui est à faire », conclut Bianca avant de réitérer que ce sont les conséquences que peuvent provoquer de tels changements chez les jeunes qu'elle déplore.
La réponse de la CSQ
C'est avec une publication rédigée le 6 avril sur leur page Facebook que la Centrale des syndicats du Québec a émis une réponse suite aux nombreuses réactions qu'a suscitées le discours de Bianca.
Dans le message, la CSQ défend que l'enseignant.e qui se charge d'une classe n'est pas le seul point de repère quant à l'attachement de l'enfant sur les bancs d'école :
« L’éducation est une responsabilité de l’ensemble de l’école. Le lien privilégié se développe facilement avec l’enseignante titulaire, mais plusieurs membres du personnel de l’école gravitent autour des enfants et assurent une stabilité. [...] L’avenir scolaire d’un enfant ne se joue jamais avec un seul enseignant, ni en une seule année scolaire. »
Selon l'organisation, on ne devrait pas « remettre en question le droit à la maternité » alors que c'est un moment qui ne se prévoit pas :
« Savez-vous quoi? Les enseignantes ne sont pas des robots, et une grossesse est un événement de vie qui ne se planifie pas comme un rendez-vous chez le dentiste. »
Bianca prend une pause
Réaction de Bianca Longpré. @mereordinaireparbiancalongpre | Instagram
« Ça y est, ça dégénère. Je reçois des messages comme "Tu veux gérer l'utérus des femmes, tu veux qu'on retourne en arrière, tu ne vas pas me dire quand avoir un enfant!" Écoute, les gens sont enragés.
« Juste vous dire, ce n'est pas ça que j'ai dit, ce n'est même pas dans le cas de mon Billy. [...] Il y a tu moyen, qu'admettons, si tu es rendu à la troisième ou quatrième fois qu'on remplace un prof de dire "C'est parce que là, on est rendus au mois d'avril, c'est tu possible que tu restes jusqu'à la fin?"
« Ça se peut, des fois un enfant c'est imprévisible, ça arrive, bien oui ça se peut. [...] C'est vraiment important que ce soit stable, [...] parce que ça a des grosses conséquences, plus que des petites larmes. C'est juste ça que je dis, man, calmez vos nerfs! »
Quelques heures après avoir fait cette intervention, Bianca a annoncé à sa communauté qu'elle prendrait une petite pause des réseaux sociaux après avoir reçu de nombreux commentaires :
« Après avoir reçu de nombreux messages haineux en privé, des messages homophobes/racistes, haineux sous les photos de mes enfants et de ma famille, j'ai fermé l'accès à mon [Facebook] pour l'instant.
« Juste toujours flabergastée de voir à quel point les gens peuvent répondre par la haine quand ils sont en désaccord. [...] Je répète : pour une opinion donnée, sans insulte, sans haine », ajoute-t-elle.
Bianca a donc désactivé sa page Facebook et continue de publier occasionnellement des stories écrites sur Instagram, mais elle n'a pas précisé quand elle remettrait son compte en ligne.