4 partis ont promis d’arrêter les fermes à fourrure au Québec et voici ce que ça implique
Les élections provinciales sont prévues ce 3 octobre au Québec et lors d'un débat électoral ce 14 septembre, quatre partis politiques du Québec ont promis d'arrêter les fermes à fourrure dans la province. Afin d'en savoir plus sur ce qui pourrait être un futur projet de loi, Narcity s'est entretenu avec Sophie Gaillard, la directrice de la défense des animaux et des affaires juridiques de la SPCA de Montréal.
C'est le Parti conservateur, le Parti libéral, le Parti Québécois et Québec solidaire qui se sont engagés à interdire l’élevage de renards et de visons pour leurs fourrures s'ils sont élus. La CAQ ne figure pas parmi eux, car le parti n'a pas participé au débat auquel elle était invitée.
« On avait invité tous les partis qui avaient été reconnus par le directeur général des élections et qui avaient eu un député élu lors du dernier gouvernement donc il y avait la CAQ. Mais la CAQ n'a pas accepté l'invitation, elle n'a pas participé au débat. [...] On n’a pas eu la chance de leur poser la question », précise Sophie Gaillard.
Cette promesse électorale est une avancée pour la protection des animaux, car c'est la première fois que des partis politiques provinciaux se positionnent formellement sur le sujet.
Selon la SPCA de Montréal, en 2022, il n'y aurait plus que trois fermes à fourrure au Québec. L'industrie serait en déclin, car durant les années 80, il y en aurait eu plus de 200 enregistrées dans la province.
« Il n’y aurait pas d'impact économique majeur, à mettre fin à cette industrie, mais cela changerait quand même la vie de centaines de milliers d'animaux », ajoute la directrice de la défense des animaux et des affaires juridiques de la SPCA de Montréal.
Cette promesse aurait été prise suite à la publication d'images choquantes de renards et de visions prises par des membres d'Animal Justice, une organisation nationale de défense des droits des animaux au Canada, et ce, dans un communiqué publié ce 7 septembre.
« Ils ont aussi par la même occasion déposé des plaintes formelles auprès des deux ministères concernés, donc auprès de la MAPAQ et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs en alléguant qu'il y a des infractions à la loi », raconte Sophie Gaillard.
Ce serait deux des trois fermes du Québec qui seraient concernées soit la Visonnière Labonté à Thetford Mines et Les Élevages G.L.H. Fourrures et Fils à Honfleur.
« Il y a actuellement le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation qui est en train de revoir toute la réglementation en matière de bien être animal et qui travaille justement sur un nouveau règlement qui concerne les animaux d'élevage, qui comprend aussi les animaux élevés pour leurs fourrures. Donc il y aurait une occasion actuellement de considérer l'interdiction de cette industrie-là », ajoute-t-elle.
Après la possible fermeture des établissements d'élevage destinés à la production de fourrure, la prochaine étape serait de réglementer les pièges pour les animaux sauvages utilisés dans cette industrie.
« À l'heure actuelle il y a des pièges qui demeurent permis alors que c'est des pièges, comme des pièges à mâchoire, qui causent des souffrances vraiment importantes aux animaux et qui ont été interdits dans beaucoup de pays à travers le monde. Aussi, on est une des seules provinces au Canada où il y a pas de réglementation qui oblige la vérification des pièges à une fréquence minimale », explique-t-elle.
Avec ces pièges, un animal pourrait agoniser pour une durée indéfinie avant que le piégeur ou la piégieuse ne vienne tuer l'animal. Or, d'après la SPCA de Montréal, la plupart des autres provinces auraient mis en place des réglementations qui obligent les personnes ayant installé des pièges d'aller les vérifier au minimum toutes les 24 heures.
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