Travailler 6 jours/semaine comme en Grèce : Voici ce que pensent (vraiment) les Québécois
Si les semaines de travail de quatre jours ont la cote à plusieurs endroits dans le monde, notamment au Québec, la Grèce, elle, a décidé en 2024 d’aller à contre-courant et d’instaurer la semaine de six jours, soit 48 heures par semaine. Les Québécois et les Québécoises seraient-ils game d’emboîter le pas? On leur a posé la question.
À lire également : Magasins ouverts le week-end jusqu'à 20 h : les Québécois ont (beaucoup) de choses à dire
C'est le 1er juillet 2024 que la loi du gouvernement grec conservateur de Kyriakos Mitsotakis est entrée en vigueur. Le but? Augmenter la productivité et contrer une baisse démographique à venir à l'origine d'une pénurie de main-d’œuvre.
Il faut dire qu'elle ne s'applique pas à toutes les entreprises, mais bien celles qui roulent 24 heures sur 24, et ce, sept jours sur sept, hormis les hôtels et les restaurants. De plus, le salaire est majoré de 40 % au sixième jour.
Dans une publication Facebook, nous avons posé la question suivante : « Travaillerais-tu 6 jours par semaine, comme c'est le cas en Grèce? »
La réaction ne s’est pas fait attendre. Des centaines d’internautes ont partagé leur opinion, parfois très tranchée. Une chose est claire : ça ne fait pas l’unanimité, et ce, pour toutes sortes de raisons.
« Je l’ai fait dans ma jeunesse, et on s’est battu pour obtenir de meilleures conditions de travail. Alors non, je ne souhaite pas que l’on régresse à ce point dans notre pays. Cela dit, je ne suis vraiment pas inquiète à ce sujet. »
Claudia Plourde Lavigne
« Non, absolument pas. Même le dimanche, les commerces devraient être fermés afin que les travailleurs puissent avoir du temps en famille. »
Julie Lavoie
« Non, déjà deux jours de congé pour cinq jours de travail, ce n’est pas équitable. »
Antoine Bvt
« Non, je ne vais pas sacrifier ma vie pour des ingrats de gouvernement et de patrons. On nous mange déjà trop d’impôts en partant. »
Nélissa J. Lutgens
« Non merci, on a une vie. »
Téchekelo Mess
« Non, on travaille pour vivre, on ne vit pas pour travailler. La famille, ça n’a pas de prix. »
Zine Dzaire
« Non, je travaille quatre jours en ce moment et je ne voudrais pas revenir à cinq… imaginez six! »
Manon Fauvel
De nombreuses personnes n'ont pas caché être pour une telle mesure au Québec, sous certaines conditions.
« C'est une bonne affaire de faire travailler la population avec une hausse salariale. »
Alexandru Stanciu
« J’ai été producteur laitier pendant plus de 20 ans. Je travaillais de 10 à 12 heures par jour, 52 semaines par année. Aujourd’hui, j’ai 86 ans et je peux encore travailler tous les jours de 3 à 6 heures. Le travail ne tue pas le monde; c’est ce qu’on fait en dehors du travail qui tue. »
Aldei Beaudoin
« J’ai travaillé 70 heures par semaine, et ce n’est pas tout : je travaillais à deux endroits. Je commençais à 4 h et je finissais à 12 h 30. Et je suis zen. »
Lorraine Gingras
« Si ce jour de travail est exempt d’impôt et permet de prendre sa retraite 20 % plus rapidement, go. »
Yonatan Duc
« Je crois que je pourrais le faire. J’ai déjà eu deux emplois et une seule journée de congé toutes les deux semaines, en plus de l’école. Mais ce ne serait pas quelque chose de permanent. »
Marion Côté-Rémillard
« Oui [mais] pour anticiper ma retraite. »
Titus Drame
D'autres, elles, travaillent déjà au-delà de six jours par semaine, mais pour leurs propres raisons.
Ça fait plus de 20 ans, avec parfois 7 jours de travail par semaine, et même des journées de 10 à 15 heures. C’est ça, être entrepreneur avec deux ou trois entreprises.
Richard Cantin
« Je le fais souvent, voire plus. Mais au moins, ce n’est pas du temps pour quelqu’un d’autre, puisque je suis à mon compte. »
Jennifer Lelièvre
« Depuis la pandémie, avec la hausse de tout, quand tu vis seule et que tu essaies d’y arriver, je fais six jours par semaine depuis un an et demi. C’est ce qui m’aide à survivre. Ne venez pas me dire de retourner à l’école : j’ai 61 ans, il me reste quatre ans. »
Sylvie Vachon
Cinq ans à travailler six ou sept jours par semaine, je commence à être tanné un peu. J’ai de l’argent, mais je suis pas la personne la plus heureuse. J’aurais pu être mieux placé, mais j’ai rencontré des difficultés en chemin. Je n’abandonne pas : j’ai espoir que, demain, ce seront des jours meilleurs.
Yuri Querry