L'auteur de Chouchou nous donne plus d'explications sur la finale déchirante et la saison 2

Au grand dam des fans, la sérieChouchou s'est terminée le 2 novembre après huit épisodes aussi intrigants que déchirants et la journée même, l'auteur Simon Boulerice a annoncé qu'il n'y aurait pas de deuxième saison. Narcity l'a contacté pour aborder l'émission ainsi que la finale crève-cœur.

Chouchou suit l'aventure illicite et extraconjugale de l'enseignante Chanelle, jouée par Évelyne Brochu, et de Sandrick, son étudiant de 17 ans interprété par Lévi Doré. Simon Boulerice avait avoué en entrevue qu’il s'était entre autres inspiré du scandale de la professeure américaine Mary-Kay Letourneau, qui avait entretenu une relation illégale en position d’autorité avec son élève de 12 ans.

Maintenant que le tout est terminé, l'auteur revient plus en profondeur sur la finale pleine d'émotions, ainsi que sur les raisons qui expliquent pourquoi la série ne reviendra pas pour une seconde saison.

Pourquoi avoir choisi Évelyne Brochu et Lévi Doré pour les rôles principaux? Qu’est-ce qu’iels apportaient?

« Évelyne pour moi c'est la quintessence de la justesse, il y a quelque chose de très, très doux et de très sincère tout le temps dans son jeu. Je voulais que Chanelle ait une espèce de prestesse, qu'elle soit magnétique. C'est sûr que sa beauté ajoute quelque chose, je suis conscient de ça, mais moi c'est vraiment son talent et sa justesse qui m'allumait beaucoup. Je la connais depuis très longtemps, on s'est connu au cégep quand on avait 17 ans. J'ai toujours su qu'on allait un jour travailler ensemble et quand je l'ai nommé, tout le monde, toute la production et les réalisateurs ont été captivés par la proposition, ont été charmés. »

« Sinon Lévi Doré, j'avais vraiment un gros crush sur son talent et surtout sur son charisme. Il fallait trouver quelqu'un qui était à la fois capable de vulnérabilité et être aussi arrogant, et je trouve qu’il incarne tout ça très rapidement dans son jeu. On m'avait envoyé un fichier de lui qui faisait la lecture d'un texte et j'avais été totalement charmé. Quand on l'a fait venir pour faire un screen test, la chimie était tellement palpable, c'était instantané. J'avais écrit deux épisodes avant de savoir qui allait jouer, et les épisodes 3-4-5-6-7-8, je trouve qu’ils ont été encore plus vivants parce que je pensais à eux en les écrivant. »

Est-ce qu’une fin où Chanelle et Sandrick finissent ensemble aurait été possible? Quel message voulais-tu passer à travers la finale?

« Je pense que ça aurait pu être une possibilité, mais je voulais que la finale soit à l'image [d'un réservoir rempli à moitié]. On n’est pas dans quelque chose de très triste et de très heureux non plus, c'est un entre-deux. On comprend bien que c'est peut-être la dernière fois qu'ils se voient avant un très, très long bout, on comprend bien que les deux auraient été marquées par l'autre et que ça aura été un moment fulgurant de leur vie. »

Comment as-tu trouvé la réaction des fans face à la série?

« C'est sûr qu'on espère que le public va adhérer. Sur papier, c'est très controversé comme prémisse et l'idée c'était de transcender cette prémisse-là et de rentrer dans des zones d'ombres. On espérait vraiment que le public qui avait de l'intérêt puisse rester accroché malgré le fait qu'on n'est pas dans une histoire manichéenne classique. On espérait aussi que ceux qui étaient rébarbatifs sur ce sujet-là puissent y voir un intérêt. »

« J'ai vraiment l'impression que ça nous a dépassés et on est tous très heureux parce que c'est un projet qui a été fait dans l'amour et dans la bienveillance dès le départ. J'ai l'impression que c'est un conte de fées créatif qui s'est poursuivi jusqu'à la fin et que le public a embarqué dans cette grosse bulle étonnement d'amour pour un sujet dur. »

Comment s’est déroulé le tournage? Qu’est-ce qui a été le plus difficile?

« J'ai été très peu là, donc je ne peux pas me prononcer sur autre chose que ce que j'ai entendu des acteurs. Je ne pense pas que la place d'un auteur scénariste est sur le plateau parce que c'est souvent dans les jambes. Là parce que j'ai joué un petit rôle, j'ai pu voir comment ça se passait et mon avis est immensément favorable. Évelyne m'a dit au départ un peu en secret " Simon je pense que c'est mon plus beau plateau à vie, je ne me suis jamais sentie aussi libre et aussi bien épaulée". »

« J'ai l'impression qu'elle était toujours dans de belles prédispositions grâce à l'équipe, l'équipe a aidé au jeu de Lévi et d'Évelyne, il y avait du respect dans le temps. Ça a été plein de délicatesse. [Toutes les scènes de sexualité] ont été pensées en amont par un coordonnateur d'intimité pour savoir où étaient leurs limites mutuelles. Il n'y avait rien de laissé au hasard sur le plateau. »

Pourquoi ne pas vouloir faire de deuxième saison?

« Déjà d'avoir fait une série en huit épisodes, c'était pour moi une réussite, donc je n’aurais pas pu dilater cette histoire-là parce que c'était un concentré d'un drame précis dans leur vie à eux deux. Plein de gens me proposent des idées pour la suite et il y a des idées vraiment intéressantes. Il y a plein de gens qui m'ont dit " Ah vous devez continuer et voici ce que je vous propose ". Pour vrai, j'ai vraiment trouvé qu'il y avait des idées scénaristiques hyper intéressantes, mais je vais me plier à ce que j'avais construit au départ. »

« Même si les personnages vont m'habiter pendant longtemps, ils vont m'habiter dans ce cadre-là. Je trouve que des fois, c'est étirer la sauce lorsqu'une série a fonctionné. Des fois, la saison deux va tuer la saison un. Ça demeurera pour moi une réussite et une rencontre fabuleuse avec cette équipe-là. »

Quelle est la suite pour toi après Chouchou?

« J'ai une Web-série qui est diffusée sur TOU.TV Extra à compter […] du 10 novembre, ça s'appelle Martine à la plage. Ça, ça a été scénarisé un peu avant Chouchou [...]. À la base, c'est une pièce de théâtre éponyme qui est devenue un roman graphique. Je l'avais adapté avec Christian Lalumière, le réalisateur, en scénario de film. Ça n'a pas vraiment abouti comme on le voulait, donc on l’a récupéré et on l’a retwister en série Web. C'est l'histoire d'une érotomane de 14 ans qui se fait croire que son voisin optométriste est fou d'elle, ce qui est absolument faux. »

« C'est une Lolita inversée, c'est une Lolita qui n'arrive pas à charmer. C'est une comédie, mais hyper acidulée, anxiogène, c'est très glauque. Elle reçoit ses premières lunettes et dans les angles morts de ses lunettes, elle voit des fantômes qu'elle convoque avec sa planche de Ouija. Quelque chose d'un peu étonnant et magique. »

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.

Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.