La fin de la vente des véhicules neufs à essence approche au Québec et voici quoi savoir
La date limite pour acheter une automobile neuve à essence au Québec approche à grands pas, alors la vente en sera complètement interdite au Canada très prochainement. Cette initiative du gouvernement Trudeau s'ajoute à celle du Québec, qui souhaite devenir l'un des premiers états en Amérique du Nord à éliminer cette source d'émissions de gaz à effet de serre (GES).
Peu à peu, des mesures seront déployées jusqu'au moment ultime où il ne te sera plus du tout possible d'acheter ce type de véhicule - qui est actuellement le plus représenté sur les routes de la province. Ainsi, la plupart des nouveaux véhicules vendus devront être 100 % électriques.
Est-ce qu'il sera possible d'atteindre cet objectif vert dans les temps, alors que l'industrie automobile devra répondre rapidement aux nouvelles exigences établies par les gouvernements canadiens et québécois? Seul le temps nous le dira.
Voici à partir de quand ça devrait devenir réalité et tous les changements auxquels tu dois t'attendre prochainement, surtout si tu envisages faire l'achat d'un véhicule électrique prochainement.
Quelle est la nouvelle politique pour les véhicules neufs au Canada?
En décembre dernier, Ottawa a annoncé qu'au moins 20 % des véhicules vendus d’ici 2026 devront être « propres », c'est à dire zéro émission. Cette proportion devra ensuite s'élever à 60 % d’ici 2030 pour finalement atteindre 100 % en 2035, soit le seuil de zéro émission pour la grande majorité du nouveau parc automobile au Canada. C'est donc dans un peu plus de 10 ans que l'interdiction totale de vente de voitures à essence devrait voir le jour si les échéanciers sont respectés.
Cette nouvelle politique, qui inclut les modèles électriques à batterie ainsi que les modèles à hydrogène, s’appliquera aux catégories suivantes :
- les véhicules légers (berlines, compactes, intermédiaires, etc) ;
- les véhicules utilitaires sport (VUS) ;
- les camions légers (fourgonnettes, camionnettes, minibus, etc) dont le poids est de cinq tonnes et moins.
Lors de l'annonce, le ministère de l'Environnement a toutefois fait part de certaines exceptions concernant les véhicules de secours, dont les ambulances et les véhicules de pompiers, qui ne seront pas soumis à cette mesure.
Alors que l'achat d'automobiles électriques augmente d’année en année, le gouvernement a souligné qu'une nouvelle voiture sur huit vendue au Canada en était une « zéro émission » lors du dernier trimestre de 2023. Les autorités fédérales ont du même coup souligné la mise en place de normes similaires du côté de la Colombie-Britannique et du Québec, où les véhicules électriques neufs représentent une vente sur cinq.
Quelles sont les normes établies au Québec?
En avril 2023, le gouvernement Legault a promis ceci : deux millions d'autos zéro émission circuleront sur les routes du Québec d’ici 2030. Ce nombre a été grandement revu à la hausse, car l'objectif initial de Québec visait 1,5 million de voitures avant cette année butoir.
Cette norme oblige donc les fabricants automobiles à rendre disponible plus d'options neuves 100 % électriques à la population québécoise. De plus, le ministre de l'Environnement Benoit Charette a annoncé l'utilisation d'un système de crédits pour les constructeurs. Ces derniers seront donc contraints d'accumuler un minimum de crédits en commercialisant des véhicules zéro émission (VZE) ou des véhicules à faibles émissions.
Tout comme pour le fédéral, l'année 2035 est aussi l'échéance fixée par Québec pour la fin de la vente de véhicules possédant un moteur à combustion.
Voici le pourcentage de véhicules verts qui devront être vendus d'ici la fin de chacune des années suivantes :
- 2024 - 19,5 % ;
- 2025 - 22 % ;
- 2026 - 32,5 % ;
- 2027 - 45 % ;
- 2028 - 60 % ;
- 2029 - 75 % ;
- 2030 - 85 % ;
- 2031 - 91 % ;
- 2032 - 95 % ;
- 2033 - 97,5 % ;
- 2034 - 99 % ;
- 2035 - 100%.
Est-ce réaliste d'envisager un nouveau parc automobile vert d'ici 2035?
Plusieurs voix s'élèvent afin de remettre en question les cibles des gouvernements fédéral et provincial, dont celle des Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada. L’association estime que plusieurs obstacles se trouvent sur le chemin des véhicules électriques. Selon le directeur David Adams, la population évoque « sans relâche l’infrastructure limitée et le coût élevé des véhicules électriques comme des obstacles majeurs à l’adoption des véhicules zéro émission », a-t-il déclaré à La Presse.
Au Québec, la mesure semble porter fruit, car les ventes de véhicules zéro émission ont connu une forte hausse au troisième trimestre de 2023, atteignant 22,8 % d'augmentation. La province a ainsi devancé la Colombie-Britannique et l'Ontario et on peut maintenant se targuer d'avoir plus d'un nouveau véhicule sur cinq vert. Cela a de quoi réjouir Daniel Breton, président-directeur général de Mobilité électrique Canada, qui a expliqué à La Presse que la hausse des ventes est attribuable aux commandes réalisées dans les deux années précédentes par les personnes qui ont enfin reçu leur véhicule.
« Le prix des véhicules électriques n’a pas tellement baissé, [mais] le prix des véhicules à essence a explosé, ce qui fait que les VZE sont rendus très compétitifs pour le coût d’achat », a-t-il affirmé au quotidien montréalais. De plus, cela ne tient pas compte des aides financières disponibles pour l'achat d'une voiture verte et ce, autant auprès de Québec qu'Ottawa.
Concernant les installations publiques pour recharger un véhicule électrique, Ottawa prévoit investir plus de 1,2 G$ pour fabriquer plus de 84 000 bornes d’ici 2027. Du côté de Québec, c'est 514 M$ qui ont été promis pour l'installation de 116 000 stations de recharge d’ici 2030.
Quels sont les objectifs pour réduire les GES au Canada?
Selon les données du fédéral, les véhicules légers représentent presque la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) du domaine des transports à l'échelle du pays. Et ce secteur est responsable d'environ 25 % des émissions globales de GES d'un océan à l'autre.
L'objectif fixé pour 2030 au Canada est de ramener les émissions de GES à un niveau situé entre 55 % et 60 % de ce qu'elles étaient en 2005. En fonction des niveaux d'émissions calculés en 2020, il faudrait les réduire d'environ 23 millions de tonnes par année. Cela pourrait équivaloir au retrait de cinq millions de voitures à combustion de la circulation à tous les ans, et ce, jusqu'à la fin de 2030, selon Radio-Canada.