Il sera bientôt interdit d'acheter une auto neuve à essence au Québec et voici quoi savoir
La cloche sonnera très prochainement pour marquer la fin de la vente des automobiles neuves à essence au Québec, alors qu'elle sera complètement interdite. Et cette mesure sera d'ailleurs règlementée par le gouvernement Legault au cours de l'automne 2024. L'initiative visant à éliminer progressivement cette source d'émissions de gaz à effet de serre (GES) sera donc officielle - et il sera impossible (ou presque) de faire marche arrière!
Autant au Canada que dans la Belle Province, des objectifs ont été établis jusqu'au moment ultime où il ne sera plus du tout possible d'acheter ce type de véhicule - qui est encore le plus représenté sur les routes de la province.
Le 10 juillet dernier, le ministre de l'Environnement Benoit Charette a annoncé le dépôt d'un projet de règlement pour en confirmer l'interdiction et cette action devrait voir le jour d'ici fin décembre à l'Assemblée nationale. Pour ce dernier, l'heure est venue d'« adapter notre réglementation en conséquence » de la date butoir, a-t-il soutenu.
Cette annonce concrétise davantage cette volonté de dire adieu aux moteurs à combustion sur les prochains véhicules à vendre et louer les plus récents au Québec. À partir de quand les nouvelles automobiles disponibles sur le marché devront être 100 % électriques? Voici tous les changements auxquels tu dois t'attendre, surtout si tu envisages changer de véhicule prochainement!
Quelle est la politique pour les véhicules neufs au Canada?
En décembre 2023, Ottawa a annoncé qu'au moins 20 % des véhicules vendus d’ici 2026 devront être « propres », c'est-à-dire zéro émission. Cette proportion devra ensuite s'élever à 60 % d’ici 2030 pour finalement atteindre 100 % en 2035, soit le seuil de zéro émission pour la grande majorité du nouveau parc automobile au Canada.
C'est donc dans un peu plus de 10 ans que l'interdiction totale de vente de voitures à essence devrait voir le jour si les échéanciers sont respectés.
Cette nouvelle politique, qui inclut les modèles électriques à batterie ainsi que les modèles à hydrogène, s’appliquera aux catégories suivantes :
- les véhicules légers (berlines, compactes, intermédiaires, etc.) ;
- les véhicules utilitaires sport (VUS) ;
- les camions légers (fourgonnettes, camionnettes, minibus, etc.) dont le poids est de cinq tonnes et moins.
Quelles sont les normes établies au Québec?
En avril 2023, le gouvernement Legault a promis ceci : deux millions d'autos zéro émission circuleront sur les routes du Québec d’ici 2030. Ce nombre a été grandement revu à la hausse, car l'objectif initial de Québec visait 1,5 million de voitures avant cette année butoir.
Cette norme oblige donc les fabricants automobiles à rendre disponibles plus d'options neuves 100 % électriques à la population québécoise. De plus, le ministre de l'Environnement Benoit Charette a annoncé l'utilisation d'un système de crédits pour les constructeurs. Ces derniers seront donc contraints d'accumuler un minimum de crédits en commercialisant des véhicules zéro émission (VZE) ou des véhicules à faibles émissions.
Tout comme pour le fédéral, l'année 2035 est aussi l'échéance fixée par Québec pour la fin de la vente de véhicules possédant un moteur à combustion.
Voici le pourcentage de véhicules verts qui devront être vendus d'ici la fin de chacune des années suivantes :
- 2024 - 19,5 % ;
- 2025 - 22 % ;
- 2026 - 32,5 % ;
- 2027 - 45 % ;
- 2028 - 60 % ;
- 2029 - 75 % ;
- 2030 - 85 % ;
- 2031 - 91 % ;
- 2032 - 95 % ;
- 2033 - 97,5 % ;
- 2034 - 99 % ;
- 2035 - 100%.
Est-ce réaliste d'envisager un nouveau parc automobile vert d'ici 2035?
La question se pose, alors que plusieurs voix s'élèvent et remettent en question les cibles des gouvernements fédéral et provincial. Parmi celles-ci, les Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada, qui estiment que plusieurs obstacles se trouvent sur le chemin des véhicules électriques.
Selon le directeur David Adams, la population évoque « sans relâche l’infrastructure limitée et le coût élevé des véhicules électriques comme des obstacles majeurs à l’adoption des véhicules zéro émission », a-t-il déclaré à La Presse.
Au Québec, la mesure semble porter fruit, car les ventes de véhicules zéro émission ont connu une forte hausse au troisième trimestre de 2023, atteignant 22,8 % d'augmentation. La province a ainsi devancé la Colombie-Britannique et l'Ontario et on peut maintenant se targuer d'avoir plus d'un nouveau véhicule vert sur cinq.