Immigrer au Québec de la France m'a coûté dans les 4 chiffres et voici tous les détails
Cela fait trois ans et demi que j'ai quitté la France pour immigrer au Québec et depuis, plusieurs choses m'ont surprise : la bouffe, la météo, les expressions ou encore la manière de consommer. Mais s'il y a bien une chose pour laquelle j'étais vraiment prête, c'est le budget alloué aux visas pour me permettre de réaliser mon rêve qui était de m'installer définitivement au Québec.
Pour illustrer toutes les dépenses et la paperasse que j'ai eu à faire pour y parvenir, j'ai énuméré tous les permis de travail dont j'ai eu besoin pour demander ou attendre ma résidence permanente et tous les frais qui entrent dans ces conditions. Notons que tous les prix indiqués sont ceux pour 2023 et qu'il est possible que j'aie dû débourser un peu moins que la somme indiquée, car les tarifs augmentent de dizaines de dollars tous les ans.
Permis Vacances-Travail (PVT)
Prix : 346 $
Qu'est-ce que c'est : Il s'agit de la voie d'accès la plus simple pour un grand nombre d'expatrié.es dans la province. Le permis Vacances-Travail (PVT) est un permis de travail ouvert, ce qui signifie que celles et ceux qui le détiennent peuvent avoir plusieurs employeur.euses. Ce titre de séjour permet aussi bien aux nouveaux et nouvelles arrivant.es de travailler pour diverses entreprises, tout comme de rester sur le territoire en vacances plus de six mois (la période légale du visa de visiteur.euse). Ce sésame est valide pour une période de deux ans et représente souvent un tremplin d'immigration pour les Français.es ou encore les Belges.
Notons qu'il s'obtient grâce à un tirage au sort, c'est donc au petit bonheur la chance et loin d'être une immigration sélective. Au total, si ton nom est pigé pour ce permis de travail, il faudra débourser 161 $ de frais d’Expérience internationale Canada (EIC), 100 $ pour le permis, et 85 $ de frais biométriques, car le gouvernement du Canada récupère lui-même les données des immigré.es.
Assurance PVT
Prix : 700 euros environ soit 1 000 $
Qu'est-ce que c'est : Lorsque j'ai quitté la France pour le Canada, j'ai dû renoncer à la sécurité sociale, car je ne pouvais plus bénéficier du remboursement de mes soins de santé si je ne cotisais pas en travaillant dans le pays.
Par contre, je n'avais pas le droit à la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), parce que je n'avais jamais cotisé au Québec. J'ai donc dû souscrire une assurance pour la durée de mon PVT qui est de deux ans, et c'est obligatoire pour que ton PVT soit valide. En prenant l'assurance de base, Globe PVT, cela m'a coûté environ 700 euros, ce qui équivaut approximativement à 1 000 $.
Certificat de sélection du Québec (CSQ)
Prix : 869 $
Qu'est-ce que c'est : C'est à partir de cette étape que les choses sérieuses commencent. Le Certificat de sélection du Québec (CSQ) est un document nécessaire pour celles et ceux qui veulent s'installer dans la Belle Province à long terme, puisque c'est grâce à ce papier que tu pourras prouver au gouvernement fédéral que tu as été sélectionné.e pour t'installer au Québec. Pour ce faire, tu dois répondre à plusieurs critères et notamment prouver que tu parles le français, et ce, même si l'Hexagone est ton pays natal.
Ce certificat est obligatoire pour les personnes qui veulent demander la résidence permanente (RP) canadienne au Québec et permet aussi de demander des permis de travail fermés en attendant la RP, car les délais sont très élevés et peuvent aller jusqu'à plusieurs mois, voir années en fonction des dossiers.
Pour en savoir plus sur le certificat de sélection du Québec
Permis A75
Prix : 155 $ à mes frais, 230 $ aux frais de l'employeur
Qu'est-ce que c'est : Étant donné que certaines personnes attendent plus d'une année pour obtenir la résidence permanente (RP) du Canada, il faut bien un visa pour pouvoir continuer à vivre en travaillant sur le territoire lorsque l'ancien permis de travail devient caduc.
Pour ce faire, il faut demander un nouveau permis de travail relié à ton employeur et parmi ceux proposés par le gouvernement, j'ai pris celui sans étude d'impact sur le marché du travail (EIMT), le permis A75, car il est moins cher et plus simple à obtenir. En d'autres mots, ton entreprise n'a pas à expliquer et prouver au gouvernement pourquoi elle t'embauche toi et pas un.e citoyen.ne canadien.ne.
Pour obtenir le permis de travail A75, il faut compter 155 $ à tes frais, tandis que l'employeur paie 230 $ de sa poche pour mettre une offre d'emploi à ton nom sur le portail gouvernemental. Ce papier te permet de vivre légalement sur le territoire pour une durée de deux ans.
Résidence permanente
Prix : 1 350 $ + 250 $ de visite médicale
Qu'est-ce que c'est : Une fois que toutes les étapes énumérées plus haut ont été réalisées avec succès, il ne te reste plus qu'à demander la résidence permanente (RP).
Cette carte te permettra de séjourner dans le pays et d'y travailler pour une durée de cinq ans. Elle représente la dernière étape avant de faire la demande de citoyenneté et coûte les yeux de la tête. Non seulement tu dois débourser 1 350 $ pour la RP, mais tu dois aussi passer un examen médical pour vérifier que tu n'as pas le VIH, la syphilis, de maladies respiratoires ou autres maladies graves. Tu passeras entre autres des radios, une prise de sang et un test urinaire.
Ton rendez-vous dans une clinique devra être fait dans les 30 jours suivant l'avis du ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté que tu recevras par courriel. Ce test médical te coûtera 250 $, qui ne sont, bien sûr, pas pris en charge par la RAMQ.
Pour en savoir plus sur les frais reliés à la résidence permanente
Au total, j'ai déjà dépensé 3 970 $ en l'espace de trois ans et demi pour m'installer au Canada. Étant donné que la citoyenneté coûte 705 $ en comptant le coût du passeport, cela signifie que tout mon parcours d'immigration me reviendra à 4 675 $, sans compter les frais d'avion, de bagages, d'emménagement, et autres.
Donc, ma conclusion à tout cela, c'est que pour immigrer au Québec, il faut vraiment le vouloir et pouvoir se le permettre.
La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.
Un commentaire de la SAQ.
