12 expressions québécoises que je comprends ENFIN... mais que j'arriverai jamais à utiliser
Même 3 ans après avoir déménagé de la France...

Maïlys Kerhoas.
Cela fait presque trois ans que j'ai quitté la France pour immigrer au Québec et plusieurs choses m'ont surprise comme la météo, la différence des menus du McDonald's, mais aussi les expressions. Après avoir mis du temps à comprendre ce que certaines d'entre elles signifient, il est toujours difficile pour moi de les utiliser correctement, par manque d'habitude.
Pourtant, certains termes sont entrés dans mon vocabulaire, couplés à des tocs de langage français comme le sacré mélange « Put*n de m*rde, fait ch*er TAB*RN*K » qui sort tout naturellement lorsque je suis énervée ou tout simplement le « tu veux-tu de quoi? ». Mais, il y a des mots, qui ne sont pas habituels et naturels dans mon langage, que j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à prononcer de moi-même.
Mets-en!
Je comprends maintenant qu'on ne me demande pas de mettre quelque chose quelque part, mais bien qu'on m'encourage dans ce que je suis en train de faire.
Le truc, c'est que je ne sais toujours pas quoi répondre quand on me le dit, ni dans quelles circonstances l'utiliser. Alors je pense que les expressions françaises qui s'y rapprochent le plus soit « mais grave » ou « mais de ouf » resteront ad vitam aeternam dans ma bouche à la place.
Mettre du gaz
Une station-service.
Pour l'anecdote, la première fois que j'ai entendu cette expression, je m'apprêtais à faire le plein alors que j'étais sur la route pour revenir de la Gaspésie.
« C'tu pour le gaz? », m'a dit la caissière de la station-service. Sur le coup, je n'ai tellement pas compris ce qu'elle m'a dit que j'ai répondu : « Non, c'est pour l'essence ».
S'en est suivie une scène très gênante où elle m'a regardée de travers et moi aussi, car je ne comprenais pas. C'est seulement une fois que je suis remontée dans mon véhicule et que j'en ai parlé à mon copilote que j'ai réalisé que le mot gaz est un emprunt sémantique à l'anglais et qu'en fait, on parlait bien de la même chose.
Pas pantoute!
Je le sais, dans le fond, que cela signifie « pas du tout », mais ce terme me déconcertera toujours. Je n'arrive toujours pas à l'utiliser, ni même à en saisir le sens lorsqu'un.e Québécois.e l'utilise en fin de phrase. Pourquoi finir sa phrase par l'expression « pas du tout »? Mystère.
Ça à l'air d'être un terme que seul.e les Québécois.es maîtrisent à la perfection.
C'est écœurant
En France, c'est toujours négatif de dire « c'est écœurant ».
Au Québec, c'est en fonction du contexte, alors pour être sûre de ne pas me tromper et d'éviter les quiproquos, j'ai choisi de supprimer ce terme de mon vocabulaire, car je ne sais pas l'utiliser en mode « québécois ».
De la broue dans le toupet
Est-ce qu'il y a vraiment des Québécois.es qui utilisent cette expression naturellement? Non, parce que c'est quand même vraiment compliqué au sens propre comme au sens figuré.
J'ai compris que cela signifie être pressé.e, mais pourquoi utiliser une expression aussi longue quand on manque de temps pour être à l'heure? Sans parler des mots utilisés dans l'expression. De la broue signifierait de la mousse, voire de la bière et le toupet des cheveux. Sérieusement, what the f*ck?
Étant d'origine parisienne et avec des problèmes de ponctualité, je suis plus du genre à écrire « Jariv », alors que je n'arrive pas du tout bientôt (non, ce n'est pas un cliché).
Magasiner
En soi, c'est simple et logique comme expression, c'est juste que j'ai trop l'habitude de dire que « je m'en vais faire du shopping » ou « faire les magasins ».
Des bas
Je ne sais pas si c'est mon côté Moulin Rouge, mais pour moi des bas ce sont des bas de jarretière. Ce que les Québécois.es appellent des bas, ce sont des chaussettes et dans mon vocabulaire cela restera des chaussettes.
Des gougounes
Pourquoi je trouve que les sonorités de ce mot sont à mourir de rire? Je ne sais pas, il n'y a aucune explication à cela, mais c'est exactement pour cette raison que je continue de dire « des tongs », ou « des savates » bien que ces mots-là soient tout aussi funky.
Une tuque
Le mot tuque me fait vraiment penser aux biscuits pour l'apéro « TUC » que l'on mange en France. Alors pour moi une tuque, ça restera « un bonnet ».
Être épais.se/être fin.e
C'est drôle, qu'une question de format définisse un comportement. Être épais.se signifie être bête puis être fin.e veut dire qu'une personne est agréable et gentille.
Je n'arrive pas à utiliser ces expressions, même si après tout, en France on dit bien de quelqu'un qu'iel est lourd.e pour expliquer qu'iel est désagréable.
Un char
Le mot « char » pour moi, fait référence aux chars de guerre et à la violence. Alors étant donné que je vis maintenant dans une société plutôt pacifiste, je préfère continuer à utiliser le terme « voiture » ou « véhicule ».
Une boîte à lunch
En France, comme partout dans le monde, la marque Tupperware a fait des ravages dans les années 2000. Étant donné que notre accent anglais reste TRÈS français, on a raccourci le nom de la marque à « tupper » pour le prononcer « tupé ». Donc quand je cherche ma boîte à lunch dans mon placard, je me dis « il est où mon tupé? », et ça, ça ne fait vraiment aucun sens pour les Québécois.es.
À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.
Cet article d’opinion fait partie d'une série de Narcity Media. Les opinions exprimées sont celles de l'auteur.trice et ne reflètent pas nécessairement la position de Narcity Media sur le sujet.
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