Que tu sois amateur.trice de sport ou pas, tu as sûrement entendu parler des scandales d'allégations de viols collectifs à Hockey Canada qui font les manchettes depuis quelques semaines. Qu'il s'agisse de chroniqueur.euses sportif.ives, de politicien.nes ou de joueur.euses de hockey, tout le monde s'est prononcé.e sur cette situation qui continue d'évoluer de jour en jour.
Ce 11 octobre 2022, on apprend d'ailleurs que l'ensemble du conseil d'administration de Hockey Canada a démissionné en bloc suite à la pression de la société civile et des entreprises qui parrainent l'organisation. Dans son communiqué de presse annonçant les démissions, l'organisation canadienne affirme qu'elle « [reconnait] le besoin urgent d’un nouveau leadership et de nouvelles perspectives. »
Un « bris de confiance » important a été évoqué tout au long de la saga.
Si tu n'as pas suivi.e toute l'histoire, ce résumé va t'aider à comprendre pourquoi nous en sommes arrivé.es à cette démission et ce que cela implique pour le monde du hockey au Canada.
Pourquoi Hockey Canada a semé la controverse ?
Hockey Canada est dans l'eau chaude suite à deux situations d'allégations de viols collectifs contre des joueurs.
La première révélation date de juin 2018 lorsque le beau-père d'une femme aurait prévenu l'organisation que sa belle-fille aurait été victime d'un viol collectif par des joueurs à l'occasion d'un tournoi de golf. Alors que les enquêtes sont terminées, la présumée victime poursuit Hockey Canada en avril 2022 ainsi que huit joueurs de la formation junior de 2018 pour 3,55 millions de dollars. Le mois suivant, une entente à l'amiable est acceptée par les deux parties, et inclut un montant d'argent inconnu.
En juillet 2022, il est révélé que Hockey Canada détient un fonds secret puisé à même l'argent provenant des cotisations de membres. Ce fond serait utilisé pour couvrir les réclamations et les poursuites non couvertes par les assurances, ce qui inclut les inconduites sexuelles.
Le même mois, une autre allégation de viol collectif se colle à la réputation de l'organisation sportive suite à l'ouverture d'une enquête concernant des incidents qui se seraient déroulés durant la saison 2002-2003 à Halifax.
En octobre 2022, le Globe and Mail découvre qu'un deuxième fonds existe chez Hockey Canada pour couvrir les plaintes et les poursuites à caractère sexuel.
Quelles sont les conséquences de ces controverses pour Hockey Canada?
Des nombreux.euses politicien.nes ont condamné les actions et les décisions prises dans la situation. Justin Trudeau a qualifié de « profondément inacceptable » l'existence du fonds d'indemnisation pour inconduites sexuelles. La Chambre des communes a voté pour l'organisation d'une commission d'enquête indépendante sur les allégations contre Hockey Canada.
Quant aux commandites, la Banque Scotia fut la première entreprise à retirer son financement de l'organisation. Canadian Tire et Telus ont suivi dans le retrait de leur commandite. Les compagnies Esso et Tim Hortons ont suivi le mouvement, de même que l'entreprise d'équipement de hockey Bauer, qui a fini par se retirer ce 11 octobre.
Le 5 octobre 2022, l'organisation Hockey Québec s'est également dissociée de Hockey Canada. « Nous n’avons pas confiance en la capacité de [Hockey Canada] d’agir efficacement pour changer la culture du hockey avec la structure en place », est-il écrit dans la résolution adoptée. Hockey Terre-Neuve, Hockey Nouveau-Brunswick et la Fédération de hockey de l'Ontario ont aussi emboité le pas à l'organisation québécoise dans leur dissociation.
Quelle est la suite pour Hockey Canada?
Suite aux pressions politiques et financières, le conseil d'administration de Hockey Canada ainsi que le directeur général, Scott Smith, ont démissionné en bloc.
D'ici la formation d'un nouveau conseil d'administration et la nomination d'un.e nouveau.elle chef.fe de la direction, un comité de gestion intérimaire s'occupera de la supervision des opérations.
C'est donc l'heure du recrutement : « Hockey Canada est à la recherche de candidats au conseil d'administration pour façonner l'avenir de l'organisation. Nous encourageons les personnes qualifiées à répondre à l'appel de candidatures lancé par le comité de nomination indépendant la semaine dernière. »
On rappelle à toute personne victime d'agression sexuelle que plusieurs ressources existent, comme le Centre pour les victimes d'agression sexuelle de Montréal (CVASM), qui couvre tout le Québec, disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, au 1-888-933-9007.
La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.
