12 coiffeurs nous confient les tendances capillaires qu’ils ne sont plus capables de voir

Les cheveux très longs

Charles Simard est un coiffeur avec seize ans d'expérience dans le domaine de la coiffure. C'est au moment de s'entretenir avec Narcity que celui qui travaille au salon M Coupe à Québec nous a dévoilé qu'il est tanné de voir des cheveux très longs, sans dégradé ou volume :

« [Les cheveux] qui n'ont pas de dimension, que le contour du visage n'est pas structuré. Dans le fond, lorsqu'un cheveu est pleine longueur, la masse est dans le bas et dans le cas d'un cheveu très long, ça va tirer les traits vers le bas, ça va faire un visage allongé, donc un air plus fatigué. »

La coiffeuse Koralie-Maya Charles qui a aussi participé à Occupation Double Martinique est d'ailleurs du même avis :

« Les cheveux trop longs [plats], pas de dégradés, ça ne le fait plus. Avoir deux longues baguettes en avant, ça non plus, ça ne marche plus. On veut vraiment encadrer le visage, selon la morphologie de la personne, mais pour donner du mouvement, plus de texture. S'ils sont longs, puis tu les coiffes, tu mets du volume, du mouvement, il y a de la texture, puis que tu assumes à fond la chevelure, ça, ça fonctionne. »

Un ombré sans dégradé

Le style ombré, qui consiste à avoir des cheveux plus foncés en haut et plus clairs aux pointes, a connu une très grande popularité dans les années 2010 et a évolué depuis. Cependant, Charles du salon M Coupe insiste sur le fait qu'il ne peut plus supporter les ombrés sans dégradés :

« Souvent l'erreur qu’on va voir, c’est qu’on va voir l'ombré très pâle dans le bas, très foncé dans le haut, mais pas de transition entre les deux. Donc pour moi, pour que ce soit tendance et que je ne sois pas tanné de voir cette [coloration], il faut faire un balayage à travers l'ombré. »

Le blond cendré

Une autre couleur de cheveux qui est revenue à quelques reprises chez les coiffeurs et coiffeuses interrogé.es est celle du blond cendré :

« Le cendré, ça ne vient pas donner beaucoup de teint a grand monde, à part celles qui ont le teint très clair. Donc pour celles qui sont cendrées, un beau blond, blanc, très lumineux, ça peut être très joli, mais les gris, bleus, on se tient loin de ça, ça ne va pas bien à personne », a mentionné Charles Simard.

« Les blonds polaires, plus capable parce que la majorité des clientes ne les entretiennent pas comme il faut! Et plus capable des clientes qui pensent que [le blond] doré c'est [du jaune de] fond de décolorant. Tu as beau leur expliquer que du doré, ça met de la lumière, elles répondent "Mais je ne veux pas être jaune" », a ajouté Mélanie Boucher du salon Look Coiffure à Laval.

La spécialiste en blond et en extensions capillaires au Kevins-Kyle Le Studio à Mirabel, Marilyne Philippe-Blanchette, quant à elle, nous a fait part qu'elle redoute les cheveux abîmés par le blond : « Le désir de vouloir toujours être plus blonde, sans utiliser des produits capillaires adaptés par la suite. Sinon, je dirais que je suis un peu tannée du blond cendré, on l’a trop vu, je trouve ça terne et sans vie. Je suis dans la team des golden blondes. »

Marilou Lacharité, de la première saison de L'île de l'amour, travaille au salon de beauté Aliss à Terrebonne et elle a dit être tannée de voir cette teinte de cheveux, bien qu'elle apprécie toujours appliquer la technique pour en faire.

Le mullet

Pour ce qui est des coiffures pour hommes, Charles Simard a expliqué qu'il trouve que le mullet est une très belle coupe, mais qu’il faut une texture de cheveux spécifique :

« Le fameux mullet qu’on voit cette année, personnellement, je trouve cette coupe-là magnifique, mais je la trouve magnifique quand elle est dans des proportions, disons raisonnables, donc pas trop accentuées. L'astuce pour un beau mullet, c’est vraiment d'avoir une texture naturelle et d'aller jouer avec des ondulations.

« Pour ceux qui sont très raides et qui tiennent avoir un mullet, je conseille une permanente. C’est une coupe très belle, mais pour ceux qui ont les cheveux ondulés et frisées », a-t-il précisé.

Les mèches racines

Kevins-Kyle Lambert, coiffeur et propriétaire du salon Kevins-Kyle Le Studio à Mirabel, nous a dévoilé que pour sa part, il n’est plus capable de voir les mèches racines :

« Les mèches qui partent au cuir chevelu, on n’est plus capables, [c'est] tellement plus avantageux d'avoir un jeu de lumière, de texture et de profondeur [dans tes cheveux]. Les cheveux ont l’air plus épais, plus sains. Aussi, ton effet repousse paraît moins vite, c’est moins d'entretien, donc je ne comprends pas pourquoi on fait encore des mèches racines en 2023. »

Julia, la co-propriétaire du salon LOV à Laval, partage le même avis concernant ce type de mèches.

Le gel 

Ophélia Nagar, que le public a découvert lors de son passage à Occupation Double Afrique du Sud, est barbière et propriétaire du salon Menz Club à Québec. Lorsque nous l'avons contactée pour avoir son opinion sur le sujet, elle a expliqué que la tendance qu'elle rayerait de la liste serait celle du slick back :

« Je dirais un slick back coiffé avec un gel, qui fait un effet figé, très liché, lustré. Ou un side part avec une séparation faite à la lame sur le côté, même chose avec un gel parce que la mode est au naturel, messy, fluffy. Plus c’est naturel, plus c’est tendance. Aussi, ça faisait huit ans qu’on faisait ce style de coupe là, là on est ailleurs. »

Les concaves extrêmes

Léa-Christine Hébert qui est coiffeuse ainsi que spécialiste en botox capillaire et extensions au salon La Maison à Laval nous a dévoilé qu'elle se tient loin des coiffures de style « concave extrême » dans le cadre de son travail. Ces coupes sont reconnues pour les cheveux plus longs à l'avant et plus courts à l'arrière, comme le portait Rihanna en 2007 :

« Les contouring drastiques, les concaves extrêmes à la Rihanna! On est rendus plus dans le naturel, le subtil et la profondeur [...]. On est vraiment dans le "prendre soin de nous, soin de nos cheveux". »

Tout comme elle, un.e professionnel.le du salon Coiffure DONALD PROULX à Montréal défend que les cheveux « trop » carrés ne sont plus à la mode.

Les deux mèches blondes à l'avant

Kelianne, la spécialiste en extensions capillaires et en coloration du salon Le chalet de la beauté à Rosemère, a mentionné qu'une des tendances qui est dépassée d'après son expertise est celle des deux mèches qui encadrent le visage. Elle n’est pas la seule à penser ça puisqu'Éric Charpentier du salon Blunt à Montréal est du même avis :

« Je ne suis plus capable, [est-ce qu'on peut] aller vers quelque chose de plus naturel? Les grosses bandes blondes, en avant, c’est non. Le gros face framing très démarqué. »