Économiser pour une mise de fonds: Voici les montants qu'il faut dans 16 régions du Québec
Tu envisages sérieusement d'acheter ta première maison? Une récente analyse de l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) révèle que la mise de fonds minimale requise pour acquérir une propriété unifamiliale a connu une augmentation fulgurante dans toutes les régions québécoises depuis une décennie. Voici ce que tu dois savoir.
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Les valeurs immobilières ont pratiquement doublé dans la majorité des régions, alors que les revenus des ménages québécois ont progressé timidement, avec une hausse de seulement 15 % à 25 % après impôts et ajustée à l'inflation — une croissance « largement insuffisante » selon l'APCIQ.
Les données dévoilées par l'APCIQ le 27 novembre dernier démontrent que la mise de fonds a plus que doublé dans presque toutes les régions depuis 2015. Cette situation s'explique par deux facteurs principaux. D'abord, l'augmentation vertigineuse des prix des maisons, particulièrement depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Ensuite, on observe une hausse significative du nombre de propriétés dont le prix dépasse le seuil des 500 000 $. L'île de Montréal et ses régions périphériques affichent la plus forte proportion de transactions au-delà de 500 000 $, oscillant entre 50 % et 92 %. L'Outaouais n'est pas loin derrière (44 %), suivie de l'Estrie (40 %) et de la région de Québec (35 %).
Quelle est la mise de fonds minimale exigée au Canada?
Au pays, une réglementation hypothécaire stricte détermine le montant minimal de la mise de fonds selon le prix d'acquisition de la propriété :
- Prix égal ou inférieur à 500 000 $ : 5 % du prix d'achat.
- Prix oscillant entre 500 000 $ et 1,5 million de dollars : 5 % des premiers 500 000 $ + 10 % du montant excédentaire.
- Prix atteignant 1,5 million de dollars ou davantage : 20 % du prix d'achat total.
Concrètement, pour une résidence vendue à 650 000 $, la mise de fonds s'élève à 40 000 $. Pour un bien à 800 000 $, compte 55 000 $, et pour une propriété d'un million $, il te faudra débourser 75 000 $.
Combien d'années faut-il pour épargner suffisamment?
L'APCIQ calcule la durée nécessaire pour amasser la mise de fonds en supposant qu'un ménage parvient à économiser 5 % de son revenu net annuellement.
En 2015, il fallait compter entre deux et trois ans d'épargne dans la plupart des régions, pour une moyenne provinciale d'environ trois ans. En 2025, on grimpe à 5,2 ans en moyenne au Québec.
Dans les métropoles, le délai s'allonge considérablement. Sur l'île de Montréal, accumuler suffisamment d'argent pour une mise de fonds demande maintenant 11,6 ans en 2025, soit plus du double des 5,4 ans nécessaires en 2015.
Le montant de la mise de fonds en 2025 pour 16 régions québécoises
Les chiffres présentés ci-dessous proviennent du tableau officiel de l'APCIQ, basé sur une moyenne calculée entre janvier et octobre 2025. Chaque montant correspond à l'épargne nécessaire pour acheter au prix médian en 2025, accompagné du délai requis pour accumuler cette somme :
- Montréal
- Mise de fonds : 19 750 $ (2015), 54 000 $ (2025)
- Temps nécessaire : 5,4 ans (2015), 11,6 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 3 500 $ à 4 000 $
- Laval
- Mise de fonds : 14 650 $ (2015), 35 100 $ (2025)
- Temps nécessaire : 3,6 ans (2015), 7,2 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 2 500 $ à 3 000 $
- Montérégie
- Mise de fonds : 12 650 $ (2015), 32 000 $ (2025)
- Temps nécessaire : 3,1 ans (2015), 6,4 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 2 500 $ à 3 000 $
- Laurentides
- Mise de fonds : 11 375 $ (2015), 29 000 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,8 ans (2015), 6,1 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 2 500 $ à 3 000 $
- Lanaudière
- Mise de fonds : 10 541 $ (2015), 25 000 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,5 ans (2015), 5,3 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 2 000 $ à 2 500 $
- Outaouais
- Mise de fonds : 11 000 $ (2015), 23 850 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,5 ans (2015), 4,7 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 2 000 $ à 2 500 $
- Estrie
- Mise de fonds : 9 245 $ (2015), 22 500 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,5 ans (2015), 5,1 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 2 000 $ à 2 500 $
- Capitale-Nationale
- Mise de fonds : 12 000 $ (2015), 22 125 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,8 ans (2015), 4,4 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 2 000 $ à 2 500 $
- Centre-du-Québec
- Mise de fonds : 6 875 $ (2015), 17 660 $ (2025)
- Temps nécessaire : 1,6 an (2015), 4,1 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ à 2 000 $
- Mauricie
- Mise de fonds : 6 650 $ (2015), 17 000 $ (2025)
- Temps nécessaire : 1,9 an (2015), 4,0 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ à 2 000 $
- Chaudière-Appalaches
- Mise de fonds : 8 435 $ (2015), 16 440 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,4 ans (2015), 3,5 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ à 2 000 $
- Saguenay–Lac-Saint-Jean
- Mise de fonds : 7 925 $ (2015), 15 850 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,0 ans (2015), 3,5 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ ou moins
- Abitibi-Témiscamingue
- Mise de fonds : 8 650 $ (2015), 15 700 $ (2025)
- Temps nécessaire : 2,1 ans (2015), 3,2 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ ou moins
- Bas-Saint-Laurent
- Mise de fonds : 6 850 $ (2015), 14 250 $ (2025)
- Temps nécessaire : 1,9 an (2015), 3,3 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ ou moins
- Côte-Nord
- Mise de fonds : 8 213 $ (2015), 12 650 $ (2025)
- Temps nécessaire : 1,9 an (2015), 2,5 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ ou moins
- Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
- Mise de fonds : 5 250 $ (2015), 12 000 $ (2025)
- Temps nécessaire : 1,2 an (2015), 2,9 ans (2025)
- Versements hypothécaires mensuels 2025 : 1 500 $ ou moins
Les versements hypothécaires occupent désormais une part beaucoup plus considérable dans le budget familial qu'il y a dix ans, souligne l'APCIQ.
« Les conditions actuelles offrent peu d'espoir d'amélioration rapide de l'abordabilité », précise l'organisme. Trois facteurs maintiennent une pression constante sur les prix :
- Les maisons unifamiliales demeurent le type de propriété le plus convoité par les acheteurs.
- La construction résidentielle neuve ralentit considérablement, principalement en raison de coûts prohibitifs pour les familles et de la rareté des terrains à proximité des grands centres.
- Les propriétaires âgés conservent leur résidence plus longtemps, réduisant ainsi l'offre de propriétés disponibles sur le marché.
Bien que la croissance des prix pourrait éventuellement se modérer, l'APCIQ rappelle que les revenus réels progressent au ralenti et que l'économie québécoise traverse actuellement une période délicate. Les baisses futures des taux hypothécaires demeurent également incertaines.
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