Démission de Chrystia Freeland : Les réactions brutales des politiciens
Quand même Donald Trump s'en mêle.

Les politiciens du Canada et même des États-Unis ont réagi à la démission surprenante de Chrystia Freeland.
Depuis le lundi matin 16 décembre, la démission de Chrystia Freeland en tant que vice-première ministre et ministre des Finances du Canada est sur toutes les lèvres. Alors qu'elle a partagé la nouvelle sur ses réseaux sociaux en publiant une lettre ouverte adressée au premier ministre Justin Trudeau, cette décision a surpris toute la scène politique et a suscité de nombreuses réactions, parfois brutales.
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« Vendredi dernier, vous m'avez dit que vous ne vouliez plus que je sois votre ministre des Finances et vous m'avez proposé un autre poste au sein du Cabinet. Après y avoir réfléchi, j'ai conclu qu’à mes yeux, la seule voie honnête et viable est de démissionner du Cabinet », a écrit Mme Freeland, qui continuera désormais de siéger seulement en tant que députée.
Elle poursuit ensuite en affirmant qu'elle et M. Trudeau étaient en désaccord sur plusieurs points. « Pour être efficace, un ministre doit parler au nom du premier ministre et avec toute sa confiance. En prenant votre décision, vous avez clairement indiqué que je ne possède plus cette confiance de façon crédible et que je ne possédais plus l’autorité qui l'accompagne. Au cours des dernières semaines, nous nous trouvions en désaccord sur la meilleure voie à suivre pour le Canada. »
Cette annonce a eu l'effet d'un véritable coup d'éclat au sein du gouvernement canadien et plusieurs chefs d'État ont réagi, que ce soit pour exiger de Justin Trudeau qu'il passe aux actes ou pour tourner la situation en ridicule, comme l'a fait le président élu des États-Unis, Donald Trump.
Donald Trump
« Le grand État du Canada est sonné tandis que la ministre des Finances démissionne, ou a été renvoyée, de son poste par le gouverneur Justin Trudeau », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social en faisant référence au Canada comme étant un État des États-Unis et en qualifiant le premier ministre de gouverneur.
Il poursuit en rabaissant Chrystia Freeland : « Son comportement était totalement toxique et pas du tout propice à faire des ententes qui sont bonnes pour les citoyens très malheureux du Canada. On ne s’ennuiera pas d’elle! »
Pierre Poilièvre
« On est témoins aujourd’hui du pire chaos au sein du gouvernement du Canada de l’histoire moderne du pays », a lancé le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, en point de presse au parlement.
« Justin Trudeau a perdu le contrôle, mais il s’accroche au pouvoir », a-t-il ajouté en réclamant un vote de confiance pour déclencher des élections au plus vite.
Jagmeet Singh
De son côté, le chef du NPD, Jagmeet Singh a réclamé que Justin Trudeau démissionne à son tour. « Il doit partir », a-t-il lancé.
Singh a poursuivi son allocution en indiquant : « On a un gouvernement, et Justin Trudeau qui s’occupe des chicanes internes au lieu des enjeux qui frappent fort dans la vie des gens. À cause de ça, aujourd’hui, je demande la démission de Justin Trudeau. Il ne peut pas continuer parce que c’est clair, il ne s’occupe pas des enjeux qui impactent les gens. »
Yves-François Blanchet
« C’est fini pour le gouvernement de Justin Trudeau. C’est terminé », a déclaré le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet qui lui aussi réclame des élections dès le début 2025.
« Il faut qu’il prenne acte de la réalité que son gouvernement, qui était déjà passablement dysfonctionnel, vient d’être désavoué par la ministre des Finances, qui refuse de lire la mise à jour économique. [...] Je pense qu’on est devant une situation d’élections, et non pas devant une situation de démission, et cette décision-là lui revient à lui. »
François Legault
Le premier ministre du Québec François Legault s'est montré plus timide dans sa réaction et a affirmé lors de la conférence de presse de clôture du Conseil de la fédération qui rassemblait les premiers ministres des 13 provinces et territoires du pays. « Ce qu’on a convenu c’est que ce n’est pas à nous de décider ce qui se passe à Ottawa », a-t-il mentionné en précisant que les gouvernement provinciaux allaient « travailler avec l'équipe qui est en place ».
Doug Ford
Le premier ministre ontarien Doug Ford a de son côté adressé la situation de manière directe : « C’est le chaos en ce moment à Ottawa et il est temps de faire ce que nous, les premiers ministres, faisons chaque jour : s’assurer de dire au monde entier qu’il y a de la stabilité ici, qu’il y a de la certitude au Canada et que c’est un endroit idéal pour investir, que ce soit dans les provinces ou les territoires. »
Bref, la démission du bras droit de Justin Trudeau a créé une importante onde de choc. Le premier ministre du Canada n'a toujours pas commenté la situation au moment d'écrire ces lignes. Il a simplement affirmé en fin de soirée lundi que la journée a été mouvementée, et que cela n'a pas été une « journée facile ».