Ce maquilleur de vedettes à Montréal s’ouvre sur son salaire et les dessous du métier
« Mon mois de juillet, j’ai fait dans les 9 500 $. » 👀

Le maquilleur Thomas Rousseau sur un plateau.
Travailler en tant que maquilleur et maquilleuse est un métier qui roule à haute vitesse et qui est en constante expansion. Autant dans le milieu du cinéma ou de la télévision, que dans les mariages ou encore pour les défilés de mode, les personnes à l'honneur ont souvent recours à des looks éclatés ou des retouches plus naturelles. C'est ce qu'expérimente le maquilleur Thomas Rousseau, alors qu'il travaille dans l'univers de la beauté professionnellement depuis 2022, en plus de baigner dans le domaine depuis des années.
Il a entre autres travaillé comme directeur artistique ainsi qu'en tant que scénariste sur plusieurs projets. Afin d'en apprendre plus sur cette industrie, Narcity s'est entretenu avec lui qui s'est ouvert sur les coulisses du métier. Faisant partie de l'agence artistique The Project, Thomas a travaillé avec de nombreuses célébrités comme la chanteuse Roxane Bruneau, la drag queen Mona de Grenoble ainsi que Julien Charbonneau de Star Académie.
Ses débuts dans le métier
Thomas a toujours été passionné par le domaine des arts. Il a d'ailleurs travaillé en tant que directeur artistique pendant quelques années sur des plateaux de tournage avant de prendre un virage vers le maquillage :
« J’ai commencé ma carrière dans le maquillage lorsque j'ai été maquillé par Barbada, une drag queen de Montréal [en 2016]. J’ai trouvé ça fascinant de voir toutes les palettes de couleurs, tous les fonds de teint, les compagnies et toute l’utilisation des produits. »
Thomas a continué sa carrière en occupant un poste dans la direction artistique de courts-métrages et de publicités avant de s'investir pleinement dans le domaine de la beauté :
« Ensuite, en 2021, je me suis beaucoup plus pratiqué par moi-même et sur mes amis et j’ai rencontré Jacques-Lee Pelletier qui est un grand maquilleur de théâtre. J’ai également rencontré Nadia Blouin qui m'a donné ma chance d'explorer le monde du maquillage et de pouvoir travailler en maquillage. »
Une journée typique dans la vie d'un maquilleur
Une fois embauché, le maquilleur commence la veille d'un contrat alors qu'il fait le nettoyage de l'ensemble de ses pinceaux pour que tout soit propre et stérile avant d'appliquer des produits sur un nouveau visage :
« Tu vas à une job pour laquelle tu es assigné pour ensuite maquiller un, deux ou des fois même dix personnes seul, ou accompagné d'un autre maquilleur ou maquilleuse. [Pendant les tournages ou événements], tu dois toujours être là pour les retouches pour t'assurer que le maquillage ne bouge pas. Un maquilleur aussi, c’est beaucoup un psychologue pour la personne que tu maquilles, c’est beaucoup de parler avec la personne, la rassurer, toujours être là pour qu'elle se sente belle ou beau. Beaucoup de social, beaucoup de psychologie humaine. Parfois, ça peut être des demi-journées, donc des quatre heures de travail, comme parfois ça peut être des huit heures de travail. »
Thomas ajoute que les maquilleurs et maquilleuses qui oeuvrent dans le milieu du showbiz peuvent faire des seize heures par jour, mais que pour sa part, ça ne dépasse pas les huit ou neuf heures de travail maximum.
Un salaire de près de 10 000 $ par mois
Pour ce qui est du salaire, Thomas nous a révélé que cela dépend du type de contrat, du domaine dans lequel tu travailles ainsi que de l'expérience. En effet, que tu oeuvres en cinéma, en mode ou en photographie, les engagements ne paient pas de la même façon et ses revenus peuvent varier d'une semaine à l'autre :
« Un salaire de maquilleur, quand tu commences généralement, ça va dépendre des contrats. Si c'est des contrats, disons en mode ou en e-commerce, souvent ça va être du 350 à 400 $ la journée. Après, ça dépend de l'expérience, tu évolues dans ce métier. Quand tu commences à être représenté, les prix changent. Les salaires varient selon l'expérience, selon ce que tu as fait comme projets et après ça augmente chaque année. Disons que tu as été publié dans le magazine Elle, c’est sûr que ton salaire va augmenter parce que tu as plus d'exposition. Ça va aussi avec l’offre et la demande, plus tu as d'offres, plus tu peux te permettre de demander un salaire plus élevé. Tu vas sur un contrat et tu as dix personnes à maquiller, tu ne chargeras pas 300 $, tu vas charger par face puisque généralement un maquillage par visage, c'est environ 125 $ et tu fais le calcul. Si c’est une corpo, tu vas charger environ 600 $ la journée, aussi tu as tes dépenses de maquillage. »
Il continue en expliquant que pour ses dépenses, il va charger environ 100 $ de matériel par contrat et son déplacement : « Toutes ces dépenses-là, tu vas aussi les déclarer en fin d'année. Ça coûte cher être maquilleur. »
Pour ce qui est de son salaire, il explique que cela varie, mais qu'il a fait près de 10 000 $ en juillet :
« Puisque c’est toujours en augmentation, généralement je vais charger 350 $ la demi-journée et mon top pour l'instant, je vais charger 600 $ pour une journée complète. [Pour mon salaire], j’ai déjà dépassé le 30 000 $ pour 2023. Mon mois de juillet, j’ai fait dans les 9 500 $. Ce mois-ci, je suis rendu dans les 6 000 $, ça varie tout le temps. »
Les dessous du domaine
Dans son métier, Thomas croise énormément de gens, surtout à travers ses contrats avec l'équipe du restaurant Marcus à Montréal, de Roxane Bruneau ainsi que du Grand Prix de la F1. Certaines rencontres se transforment en amitiés, tandis que d'autres terminent en mauvaises expériences :
« Une des raisons pour laquelle [je ne fais pas de mariage], je suis une personne très sensible, très sensible aux émotions et aux personnes, donc c'est sûr [que je préfère qu'il y ait] une bonne communication, un bon temps de maquillage avec une personne, je ne m’attends pas à avoir du stress. Je suis vraiment là pour faire ce que j'aime et rendre heureuses les personnes. Donc, c’est sûr que du monde qui sont stressés comme les mariées [...], ça donne toujours beaucoup de pression puis c’est pour ça que j’ai arrêté les mariages.
« Des fois, quand tu fais des [contrats corporatifs], où tu dois faire des maquillages rapides et on me dit "Tu as cinq minutes pour faire le maquillage", pas que c'est désagréable, mais tu ne sais plus où donner de la tête », a ajouté le maquilleur.
Une de ses expériences déplaisantes dont il se souvient bien s'est produite lors du tournage d'une émission de télévision avec une personnalité assez connue : « Ça a vraiment été désagréable. Quand la personne se [pense] plus haute et qu’elle se voit tellement big et que tu es considéré comme un numéro, c’est ce que j’ai senti. Elle ne s’adresse pas de manière correcte avec toi, elle claque des doigts pour la retouche, un moment donné, je connais mon travail. »
« Aussi, il y a eu une mariée, j’ai fait son maquillage et sa coiffure l'année passée. Je l'ai maquillée dans les environs de 9 h le matin et à 10 h 30 le soir, elle me texte pour me dire qu'une bobby pin a lâché. J'étais comme "Ça fait 12 h que tu as ta coiffure et ton maquillage [...], c’est sûr que tu bouges, tu te maries, tu danses, c'est sûr qu'il y a quelque chose qui va se déplacer, ça reste des cheveux." Ça n'a pas été une expérience désagréable, mais quand même assez cocasse », a-t-il terminé.
Thomas a précisé que la vie d'un maquilleur se résume à être attentif aux détails, à sublimer les personnes qui passent sur sa chaise, à les rendre heureuses et à agir comme un thérapeute. Le plus important, selon lui, c'est que sa clientèle se sente en confiance avec lui.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.
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