L'abattage des cerfs de Longueuil est (encore) suspendu jusqu'à nouvel ordre
La Cour d'appel a tranché... temporairement.

Cerf. Droite : Faons.
Les cerfs de Virginie du parc Michel-Chartrand continuent de soulever les débats au grand désarroi de la Ville de Longueuil. En effet, ce 14 décembre 2022, la Cour d’appel du Québec a tranché en faveur de la Société protectrice des animaux (SPCA) de Montréal en accordant un sursis aux animaux.
Le projet d'abattage des cervidés sera donc suspendu. Rappelons que le boisé du parc Michel-Chartrand contient une population importante de cerfs, soit une centaine, sur un territoire restreint. Afin de réduire les conséquences d'une telle concentration, la Ville souhaitait permettre la chasse de l'animal à l'arbalète.
« L’objectif de la démarche n’est pas d’éliminer la population de cerfs, mais d’en diminuer le nombre pour rétablir l’équilibre à un seuil acceptable afin que le parc Michel-Chartrand puisse en supporter la présence », peut-on lire dans le plan de gestion présenté par la Ville de Longueuil.
Toutefois, les juges Jacques Lévesque, Stephen Hamilton et Michel Beaupré ont déclaré que cette cause méritait une plus longue réflexion et que les conséquences d'un tel report ne devraient pas être si dommageables pour le boisé : « Dans la mesure où le dossier sur le fond procédera avec célérité, le préjudice à l’intérêt public qu’invoque la Ville ne devrait pas s’aggraver, alors que celui qu’encourraient les appelantes si l’abattage des cerfs débutait deviendrait irréparable », précise la décision de la Cour.
Dans un communiqué, la SPCA a affirmé être ravie de la tournure des événements et se dit « soulagée de savoir les cerfs du parc Michel-Chartrand en sécurité jusqu’à ce que le dossier puisse être entendu sur le fond ».
L'organisme a d'ailleurs mentionné que la méthode de mise à mort proposée par la Ville engendrait une souffrance d'une durée certaine à l'animal. « La chasse à l’arbalète cause fréquemment des blessures qui ne tuent pas l’animal ciblé instantanément, ce qui fait que le délai avant la mort peut être prolongé et que l’animal reste conscient alors qu’il meurt d’une perte de sang massive. Cette méthode présente donc un risque élevé de souffrance. »
Cette victoire de la SPCA est cependant temporaire, car la cause sera de nouveau entendue devant la Cour supérieure du Québec en avril prochain. Cette fois, le tribunal portera sur le fond du litige entre les deux parties et pas seulement sur le sursis.