On a parlé avec un athlète olympique canadien de son expérience avec le cancer testiculaire

Être en harmonie avec notre corps est important pour de nombreuses raisons. C'est ainsi qu'on garde un œil sur nos émotions, qu'on définit nos désirs et qu'on détermine nos besoins à la fois physiques et mentaux. Bien connaître son corps – ce qui est normal et ce qui ne l'est pas – peut également te permettre de savoir quand quelque chose ne va pas et carrément te sauver la vie! À ce sujet, le joueur canadien de volleyball de plage Grant O'Gorman en sait quelque chose.

Le cancer testiculaire est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les jeunes hommes. S'il est détecté rapidement, il est à la fois traitable et guérissable. Toutefois, 62 % des hommes les plus à risque (âgés entre 18 et 35 ans) ne savent pas comment faire un auto-examen afin de détecter les signes avant-coureurs.

De plus, maintenant que la COVID-19 fait la une des journaux, certains médecins remarquent que les hommes attendent trop longtemps pour obtenir de l'aide lorsqu'ils remarquent que quelque chose ne va pas, retardant leur diagnostic. Cela force malheureusement les spécialistes à recommander des options de traitement plus avancées.

Movember a pour mission de changer cela et de s'assurer que les hommes ne laissent pas les bouleversements causés par la pandémie retarder des conversations potentiellement vitales lorsque quelque chose semble inquiétant. Bien qu'il existe de nombreuses solutions et que l'avenir des hommes atteints d'un cancer du testicule est souvent prometteur, la détection précoce reste essentielle.

Les hommes – surtout ceux dans la vingtaine et la trentaine – devraient apprendre à connaître leurs testicules. Si quelque chose ne vous semble pas normal, il est important de ne pas paniquer et de consulter un médecin rapidement. En sensibilisant les hommes et en les éduquant sur la façon de s'auto-examiner à la maison, l'organisme à but non-lucratif souhaite changer la façon dont ils abordent leur santé.

Comme le mois d'avril est destiné à la sensibilisation au cancer du testicule, Movember fait équipe avec un jeune survivant du cancer pour faire passer un message important.

En 2019, Grant O'Gorman, basé à Vancouver, se sentait comme un super-héros. L'espoir olympique, alors âgé de 25 ans, est passé de la compétition FIVB Beach Volley World Tour à la désorientation totale suite à un diagnostic de cancer choquant.

À présent, il travaille avec Movember pour raconter son histoire et aider à éduquer les autres sur les risques liés au cancer du testicule.

Peu importe ton âge ou ton état de santé, Grant confie qu'il est crucial d'être conscient de son corps et d'aller consulter si quelque chose semble anormal : « Tu pourrais penser que tu es en très bonne santé, mais crois-moi, j'étais le gars le plus en santé et ça m'est arrivé. »

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Dans une entrevue exclusive avec Narcity, Grant parle de son parcours personnel et offre des conseils aux jeunes hommes.

Cet entretien a été modifié et condensé afin de le rendre plus clair.

Parle-nous de ton expérience avec le cancer du testicule. Quand as-tu été diagnostiqué et comment l'as-tu appris?

« À la mi-année 2019, mon coéquipier Ben Saxton et moi étions aux Championnats du monde pour représenter le Canada et j'ai remarqué que j'avais des sensations étranges dans mon mamelon. J'ai pensé que je m'étais peut-être égratigné en plongeant ou quelque chose du genre. Mais quelques semaines plus tard, mon mamelon a commencé à grossir. Quand je l'ai pressé, du liquide est sorti, et j'ai trouvé cela vraiment bizarre.

Quand je suis rentré au Canada, je suis allé voir un médecin et j'ai eu une échographie du mamelon. Rien n'en est ressorti. On ne comprenait pas ce qui se passait.

Je suis allé voir plusieurs médecins différents, et l'un d'eux m'a finalement suggéré de faire une échographie des testicules. C'est là qu'ils m'ont diagnostiqué un cancer testiculaire. »

En un clin d'œil, tu es passé du statut d'athlète professionnel en bonne santé à celui d'une personne aux prises avec le cancer. Comment ça s'est passé et comment le diagnostic t'a-t-il changé?

« J'ai toujours été très en forme et en bonne santé en tant qu'athlète. L'inconfort dans mon mamelon n'affectait pas mon jeu, alors j'ai pensé que tout allait bien.

Mais quand ils m'ont dit : "Vous avez un cancer, vous devez subir une intervention chirurgicale pour l'enlever", je me souviens d'avoir pensé : "Pourquoi est-ce que ça m'arrive? Comment se fait-il que ça m'arrive à moi? Je suis en bonne santé et en bonne forme. Je fais tout ce qu'il faut pour mon corps."

En tant qu'athlète, je me suis toujours senti comme un super-héros, et dès que ça s'est produit, je me suis soudainement senti vulnérable. »

Quel traitement as-tu suivi et as-tu bien compris le support dont tu disposais?

« J'ai seulement dû me faire enlever le testicule droit ; je n'ai pas eu à subir de chimiothérapie ou quoi que ce soit d'autre. Heureusement, ça ne s'est pas propagé.

Du point de vue du soutien, j'ai eu la chance d'avoir toute mon équipe de Volleyball Canada. J'ai un psychologue disponible pour me parler chaque fois que j'en ai besoin, un physiothérapeute, ma coéquipière et ma femme, Isabela, donc ça va.

C'était le début de la pandémie donc nous étions en quelque sorte isolés de tout le monde, c'est ce qui a rendu les choses un peu plus difficiles. »

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Qu'est-ce que tu aurais aimé savoir avant que tu sais maintenant?

« J'aurais aimé être encore plus conscient de mon corps et capable de détecter rapidement que quelque chose n'allait pas pour consulter immédiatement. Connaître son corps est crucial.

Aussi, ne soyez jamais timide d'aller chez le médecin, même si vous pensez que c'est gênant. Je ne serais probablement pas allé chez le médecin si ma femme ne m'y avait pas forcé, et le cas échéant le cancer aurait pu se propager davantage. »

Pour de nombreux hommes, il peut être malaisant de parler de sujets comme celui-ci. Quelle est l'attitude générale de tes pairs envers le cancer testiculaire et comment travailles-tu pour changer les perceptions et sensibiliser le public?

« Il est important de réaliser qu'il n'y a pas de quoi être gêné. C'est un problème de santé. Il s'agit de rester en bonne santé et en vie. Vous ne devriez pas être gêné à propos de ça. Je n'ai jamais été vraiment nerveux de le dire à mes amis ou à qui que ce soit, mais je pense que si j'avais été plus jeune, je l'aurais probablement été parce que c'est une région intime.

L'essentiel est de s'auto-examiner régulièrement. D'un autre côté, si tu es quelqu'un qui veut garder son partenaire ou quelqu'un d'important dans ta vie en santé, encourage-les à s'auto-examiner.

Si vous le détectez assez tôt, vous n'aurez peut-être qu'à subir une intervention chirurgicale, comme moi. Sinon, ça pourrait être pire. »

Quel conseil donnerais-tu aux hommes nouvellement diagnostiqués et quel conseil donnerais-tu aux hommes en général?

« Si vous avez récemment reçu un diagnostic de cancer du testicule, sachez qu'il y a beaucoup d'autres personnes qui en ont souffert. J'ai parlé à un autre joueur de volleyball de plage qui avait également eu un cancer du testicule dans le passé, et cela m'a vraiment fait me sentir plus à l'aise et m'a fait réaliser que je n'étais pas seul.

Pour les hommes en général, apprenez à bien connaitre votre corps. En plus de vos testicules, identifiez vos émotions, reconnaissez vos hormones... si quelque chose change, faites-vous examiner. »

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Y a-t-il autre chose que tu aimerais nous dire?

« Le cancer testiculaire touche surtout les jeunes hommes, alors examinez-vous régulièrement. Si vous avez également des frères, des partenaires, des époux et des pères qui font partie de votre vie, rappelez-leur de s'examiner régulièrement.

Vous pouvez aussi suivre la chaîne YouTube que ma femme et moi avons créée pour en savoir plus sur notre parcours avec le cancer des testicules. »

Pour en apprendre plus sur le cancer testiculaire, visite le site Web de Movember ou consulte la page Nuts & Bolts de Movember pour trouver des outils pertinents et fiables afin de t'aider à gérer en toute confiance le parcours du cancer du testicule.

Cet article traduit de l'anglais a initialement été publié sur Narcity Canada.