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Sommaire

2 expertes québécoises révèlent les choses préoccupantes à savoir sur le fast fashion

« Tout ça pourquoi? Pour avoir un peu plus de choix? »

Détaillant de vêtements.

Détaillant de vêtements.

Éditrice junior, Narcity Québec

C'est déjà connu du grand public : l'univers du textile et les grandes chaînes de compagnies de linge ne sont pas les plus irréprochables quand il est question de l'environnement ainsi que du côté éthique de leurs pratiques, mais jusqu'à quel point? Histoire d'en savoir plus sur le sujet et de décortiquer ce que plusieurs ignorent sûrement au sujet de cette industrie, Narcity s'est entretenu avec deux professionnelles du domaine de la mode, Léonie Daignault-Leclerc et Annette Nguyen.

Cette dernière, qui possède aussi le titre d'avocate, a peut-être eu un parcours plus personnel qu'académique, mais elle a également travaillé en boutique comme conseillère de vente et développé une passion pour le business de la mode au fil des années ainsi que des connaissances acquises. En 2018, elle a fondé le Shwap Club à Montréal, un club d'échange de vêtements usagés, avant de cesser de pratiquer le droit en 2021.

Léonie, quant à elle, a toujours eu un gros intérêt pour la conception de vêtements et c'est ce qui l'a conduite à compléter une technique en design de mode, un baccalauréat en commercialisation de la mode à l'École supérieure de mode, puis le Master of Arts in Fashion à Toronto avec une spécialisation en écoresponsabilité. C'est de là qu'est née son entreprise, Gaia & Dubos, ainsi que son livre Pour une garde-robe responsable.

Les deux expertes du milieu se sont ouvertes à nous sur le visage caché de la mode éphémère, tout en partageant leurs conseils pour limiter l'impact qu'on peut avoir individuellement.

Attention, cet article contient du contenu qui pourrait être perturbant pour certain.es lecteur.trices.

​C'est quoi la différence entre le fast fashion et l'ultra fast fashion?

Annette : « C'est large, mais je te dirais que quand on parle de fast fashion, moi je pense plus d'un point de vue consommateur. Je pense que c'est le mindset d'acheter beaucoup pour pas cher et sans grande réflexion sur c'est quoi la fin de vie de ce morceau-là. Qu'est-ce qu'on en fait quand on n'en aura plus de besoin? Pour moi, c'est de la consommation massive de trucs pas chers, de piètre qualité, sans trop de considération pour ce qu'il va se passer lorsqu'on n'en aura plus besoin. [Quand on parle d'ultra fast fashion], on parle juste de fast fashion sur les stéroïdes. »

Léonie : « L'ultra fast fashion, ça s'inscrit dans des vêtements qui sont carrément jetables. C'est sûr que les marques ne vont pas le positionner comme ça, ils ne vont pas dire que leurs vêtements sont jetables, mais c'est juste dans la qualité du vêtement, autant dans la confection que dans les tissus, autant d'un point de vue plus de la durabilité émotionnelle. Ça va être des vêtements qui vont être très tendance [...], c'est comme si ça va devenir démodé trop rapidement. Aussi, l'ultra fast fashion, c'est vraiment, vraiment pas cher. Ça ne peut pas se concevoir qu'un vêtement soit aussi pas cher que ça. »

Est-ce qu'il y a des choses à savoir sur le sujet que la plupart des gens ignorent?

Annette : « Les gens qui consomment les vêtements [de fast fashion] de manière générale n'ont pas cette réflexion en termes de, comment est-ce que ce morceau est arrivé à eux, où est-ce qu'il va se ramasser une fois que ce morceau ne sera plus utilisé? Les gens se disent souvent "Bon, je vais acheter beaucoup de choses pour très peu d'argent, je vais me sentir vivre un peu dans du luxe parce que je vais avoir plein d'affaires de très peu de valeur [...], pas forcément de qualité, mais ce n'est pas grave. Je vais avoir le choix."

« Les gens se mettent aussi dans ce mindset de "Je n'ai pas besoin d'entretenir les vêtements parce que j'en ai tellement, puis ça coûte tellement pas cher que ce n'est pas grave si je l'abîme. Je ne m'attarderai pas à le détacher, le laver, l'aimer parce qu'en bout de ligne, je m'en fous un peu d'où ça vient, je vais le porter une fois, peut-être deux, ensuite ça part aux vidanges ou on va donner ça aux pauvres."

« L'autre grande misconception (idée fausse), les gens disent toujours "On va donner ça aux pauvres, à la charité", mais je pense que les gens ne réalisent pas que toutes les associations à but non lucratif qui acceptent des vêtements en termes de dons sont complètement débordées, il y a trop de vêtements en circulation. Donner [des vêtements de compagnies de fast fashion], ça revient à donner ça à des associations pour qu'eux dépensent leurs ressources, leur temps, leur énergie à essayer de trier toutes ces cochonneries-là [...], pour ensuite les amener ailleurs pour les jeter.

« Souvent, le "ailleurs", on n'y pense pas, mais c'est le continent africain. Il y a un super reportage qui est sorti par Jean-François Bélanger. Il est allé au Kenya pour voir un peu ça a l'air de quoi, puis il a suivi les vêtements de fripes du Canada. [...] Une fois qu'on voit ces scènes-là, c'est très difficile de les oublier par la suite. On parle d'énormes dépotoirs, ça se rend jusque dans l'océan, puis c'est de la poubelle à perte de vue. Tout ça pour quoi? Pour avoir un peu plus de choix? Je sais pas.

« Ça fait cinq ans que je travaille avec les vêtements usagés. Ça ne m'excite plus de voir plus de vêtements, la quantité me fait peur. Un moment donné, tu passes un peu le cap du "Ah, c'est excitant, j'ai plein de choses dans lesquelles je peux fouiller puis faire des découvertes" à genre "Oh my god, il y en a-tu tant que ça? Ça se peut-tu [...]?" Je trouve ça vraiment dommage parce que, quand on pense à tout le chemin que ces vêtements ont fait, tout l'effort et les conditions de vie et de travail absolument dégueulasses que tous ces gens ont dû subir pour pouvoir faire ce morceau de vêtements [...], il y a tellement de niveaux de complexité.

« [Retourner les morceaux, c'est encore pire]. Le plastique, le papier, le transport [...], une fois que tu retournes ça à la boutique ou peu importe où, ils ne peuvent pas revendre ça. La plupart de ces commerces-là, c'est du dead stock. »

Léonie : « Commençons par les droits humains. Il y a beaucoup de gens que c'est comme s'ils le savent que ce n'est pas fait dans des conditions de travail éthiques, mais ils ne savent pas trop tangiblement ça veut dire quoi. [...] On dirait qu'ils ne sont pas capables de connecter émotionnellement à la réalité des autres. Il y a des vrais humains, comme toi et moi, qui subissent ces conditions de travail-là.

« C'est majoritairement des femmes sur les planchers de production, elles travaillent des heures infinies, ce n'est pas du 35 ou 40 heures, ce sont de grosses heures. Souvent, elles travaillent six jours par semaine, des fois sept. [...] Elles gagnent un salaire de misère. Des fois, ils vont cohabiter avec plusieurs autres familles, ils ont plusieurs bouches à nourrir [...], que ce soit juste elles, elles n'arrivent pas à se nourrir décemment. [...] Je dis vraiment le scénario catastrophe, mais c'est ça pour plusieurs manufactures textiles, c'est la réalité des employés.

« Si on parle d'assurances ou de régime d'assurances collectives, santé [...], ça n'existe pas là-bas. Si tu tombes enceinte, too bad for you, mais tu n'as plus de job. Il y en a même qui vont jusqu'à faire signer un contrat à leurs employées comme quoi elles ne peuvent pas tomber enceintes quand elles sont à l'emploi avec eux. Il y a même des employeurs qui vont jusqu'à leur faire prendre des contraceptifs devant eux.

« Très souvent, elles n'ont pas le droit de se syndiquer, donc le droit à la syndicalisation n'existe pas là-bas puis si, des fois, il y en a qui essaient [...], ça peut aller jusqu'à la violence physique. Ils en parlent dans le documentaire The True Cost, tout ce que je dis en ce moment, on en entend parler de vrais ouvriers textiles qui en parlent devant la caméra.

« Sinon, ce sont les impacts environnementaux, souvent ce sont des volumes tellement faramineux de vêtements que tout va très vite. La production n'est pas du tout consciencieuse des écosystèmes, fait que souvent, il va y avoir énormément de pollution liée à l'utilisation excessive d'énergie pour produire tout ça [...]. Juste pour faire [l'espèce d'usure déteinte sur les jeans], c'est extrêmement polluant, puis ça crée beaucoup de maladies pulmonaires chez les ouvriers qui ne sont souvent même pas adéquatement protégés pour traiter les jeans avec ces produits chimiques là.

« Puis le gaspillage... Autant au niveau de la production que de la postproduction. Quand ça ne se vend pas, ça n'a pas de bon sens les volumes qui rentrent dans les magasins à chaque deux semaines. [...] Souvent, ça se retrouve à l'incinérateur [ou dans les sites d'enfouissement] alors que ce ne sont pas des déchets, ce sont des vêtements invendus. Ce ne sont pas des matières compostables, alors c'est énormément de pollution. »

Que faut-il prendre en compte quand on va dans un détaillant de fast fashion? 

Annette : « Mettre un 200 $ sur une paire de pantalons qui est faite de manière équitable [...], ce n'est pas tout le monde qui a le budget pour faire ça. Les gens qui n'ont pas le budget pour faire ça vont se tourner vers le fast fashion. On ne peut pas retirer le fast fashion parce que c'est véritablement une option pour des gens qui n'ont pas le budget.

« Celui qui a le budget va pouvoir porter ce pantalon-là pendant dix ans, celui qui n'a pas le budget va se tourner vers un pantalon à 20 $ qui va lui [durer] deux lavages. En bout de ligne, la personne pauvre va toujours se ramasser à payer beaucoup plus d'argent que la personne riche parce que l'investissement de son argent n'est juste pas à la bonne place.

« Ce que je trouve affolant, ce sont les gens qui ont le budget [...], mais qui vont plus faire le choix d'acheter 200 $ [d'un détaillant de mode éphémère]. Pourquoi acheter dix morceaux à 20 $ qui vont clairement te durer une à deux brassées versus un beau morceau qui va te faire sentir vraiment bien, qui va être fait localement, éthiquement, dans du super beau tissu, puis qui va durer longtemps? »

Léonie : « Mon conseil, ce serait vraiment d'y aller avec des coups de coeur seulement. Des fois, c'est tellement pas cher qu'on se dit "Hein, ça va être pratique ou c'est donc bien en rabais, je le prends!" C'est sûr que mon premier conseil, ce serait de ne pas mettre les pieds chez les géants du fast fashion, mais c'est vrai que ça fait partie de la réalité.

« Ce serait vraiment d'y aller avec des questions que je recommande toujours de se poser en achetant un vêtement. Est-ce que ça me fait bien? Est-ce que je me sens bien dedans, suis-je confortable? Est-ce que je me sens belle ou beau? Est-ce que ça correspond à ce que je veux pour me sentir bien? Ensuite, est-ce que j'ai d'autres items avec lesquels le porter à la maison [...]? Est-ce que je peux identifier au moins trois occasions ou circonstances durant lesquelles je pourrais porter ce vêtement-là [...]? Ça fait en sorte que ça réduit notre consommation, on va acheter des vêtements seulement qu'on aime. »

Quels sont les avantages de magasiner seconde main?

Annette : « J'en vois trois. Le premier, l'environnement : Ça va un peu de soi, le plus qu'on réutilise ce qui existe déjà, le plus qu'on achète usagé, le moins qu'on encourage la production et la surproduction. Le morceau existe, le morceau est fait. C'est clair que sur l'environnement, il y a un impact. Ensuite, économiquement, c'est beaucoup plus intéressant [...]. De manière générale, tu es capable d'aller dans des grandes chaînes comme Renaissance ou l'Armée du Salut, puis ça revient quand même moins cher qu'acheter en boutique.

« Ce qu'on ne met pas assez de l'avant, c'est le côté ludique de la chose. Ça te permet d'être beaucoup plus créatif dans tes kits, tu peux oser un peu plus, aller chercher des couleurs le fun, des trucs que tu n'aurais possiblement pas payé le plein prix pour. Puis, il y a un aspect de découverte [...], tu tombes sur des pièces complètement uniques. C'est satisfaisant. »

​Quels sont les avantages de magasiner des marques écoresponsables?

Léonie : « Du point de vue de l'individu, le plus gros avantage, je trouve que c'est vraiment un sentiment de fierté. C'est comme si d'acheter ce vêtement-là, ça te fait sentir que tu as les valeurs à la bonne place, que tu encourages une petite [compagnie]. Tu vas donc bien te sentir fier de pouvoir dire ça aux gens [quand tu vas te faire complimenter sur ton morceau]. C'est un peu comme si ça flatte ton égo, mais dans le fond, c'est pour de bonnes raisons.

« Ce qui m'amène à l'autre point, les avantages humains, économiques même [...], c'est tout simplement mieux, au niveau des écosystèmes, au niveau de l'impact environnemental [...]. C'est sûr que c'est bon d'encourager le commerce local parce qu'on veut que notre économie soit florissante, qu'il y ait des entrepreneurs d'ici qui aient du succès, que ça fasse rouler l'économie, l'emploi et tout ça.

« Au niveau humain aussi, tu te dis : "La personne qui a fait ça, qui a fabriqué mon vêtement, elle a gagné plus que le salaire minimum, elle a de bonnes conditions de travail, elle a des avantages sociaux, elle habite dans ma province." [...] À grande échelle, il y a tellement d'impacts positifs. »

Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.


  • Laurie Forget a travaillé comme rédactrice et éditrice junior chez Narcity Québec.

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