Mona s'ouvre sur les coûts investis en costumes à Big Brother et les réalités de son métier
La facture de ses « looks » pour l'émission monte dans les 5 chiffres.

Alexandre Aussant alias Mona De Grenoble.
Alors que l'art de la drag est un sujet qui crée polémique sur la sphère publique en ce début d'année 2023, au Québec, la drag queen Mona de Grenoble a remporté la troisième saison de Big Brother Célébrités en mettant de l'avant son personnage plus grand que nature, ses costumes flamboyants et ses perruques défiant la gravité. Alexandre Aussant, de son vrai nom, est donc la toute première drag queen au Canada à gagner cette téléréalité d'épreuves et de stratégies, mais cela n'est pas venu sans un investissement monétaire impressionnant.
En effet, peu de gens se rendent compte de tout ce qu'implique le métier de drag queen, ce qui inclut les sommes qu'il faut être prêt ou prête à déverser dans l'élaboration de vêtements, d'accessoire et autres. Plusieurs deviennent d'ailleurs très habiles pour faire certaines choses en usant de créativité puisque, dans les premières années, l'argent ne rentre pas toujours aussi vite qu'il le faut pour rembourser ce qui a été versé dans l'arsenal d'un ou d'une drag.
Lors d’une entrevue avec Narcity, Mona a donc expliqué qu'une bonne partie de son prix et du cachet reçu durant ses semaines dans la maison de Big Brother serviront à renflouer les coffres après qu'environ 30 000 $ aient été investis dans les costumes de son personnage durant l'émission.
Mona AKA Alexandre nous a donc confié que s'il est extrêmement fier de pouvoir offrir 25 000 $ à l'organisme Interligne, le reste de ses plans ne sont pas tellement extravagants :
« Déjà de donner 25 000 $ à Interligne c'est la chose dont je suis le plus fier dans tout ça. Ça me donne le motton [...]. Pour le reste, écoute, c'est super plate, mais je vais premièrement rembourser tout ce que j'ai dépensé en étant à Big Brother. Parlons ici de perruques, de costumes, de talons, de bijoux, de linge de gars… Ça m'a coûté extrêmement cher.
« J'ai aussi besoin d'un véhicule. (Rires) C'est super plate comme réponse, mais ça fait deux ans que je fais des shows non-stop et là j'ai vu avec mon comptable combien je dépense par année en taxi et en Communauto et c'est gênant. C'est beaucoup trop. C'est énorme. Je pense que je vais m'acheter un petit char, et le reste je vais le garder dans un CELI. »
On a ensuite appris qu'il n'a pas été si simple pour l'homme derrière la drag queen de se présenter avec des looks impeccables chaque semaine, puisqu'il n'avait pas les moyens de débourser des milliers de dollars sans savoir s'il se rendrait jusqu'au bout. Il a d'ailleurs fallu que son entourage l'aide alors qu'il était confiné dans la maison :
« Ce que j'ai fait, c'est que je suis arrivé avec quatre semaines de kits, et ma gérante avait une entente avec la prod où elle passait aux semaines m'en amener de nouveaux. Et en périphérie de ça, il y avait mon chum qui parlait à mon perruquier qui faisait faire des perruques, mon couturier qui faisait faire des costumes. Il faisait les essayages. Moi je ne pouvais pas essayer, je ne pouvais pas sortir de là. En plus, j'ai perdu du poids en étant à Big Bro, fait qu’à un moment donné, les costumes étaient un peu trop grands, donc je les pinnais avec des épingles à couches. Donc, mon chum a travaillé d'arrache-pied pour faire chaque semaine un look qui se peut. Après ça, ma gérante ramasse tout ça, amène ça à Big Bro, fait qu’aux semaines je me faisais venir un kit. Et là, en regardant les factures hier soir en arrivant chez nous, j'ai réalisé que ça m'a coûté près de 30 000 $ tout ça. »
Alexandre nous a aussi rappelé que c'est vraiment un investissement puisque rien de tout ça ne sera perdu, mais que l'aspect dispendieux de son métier est une réalité à laquelle plusieurs drags doivent faire face :
« Ce n’est rien de perdu. Les costumes ne sont pas scrap, on est assis sur un sofa, on vote. Les costumes sont comme neufs. Mais faire de la drag ça coûte tellement tellement cher. Et là, ça ne me gêne pas de vous le dire, c'est un métier qui coûte extrêmement cher, et pour avoir des look un peu funny ou « TV Wise », ça coûte cher. […] C'est ce que ça coûte faire de la drag et même plus. »
« On le fait par amour du show. Faire de la drag ,ce n’est pas la chose la plus payante quand tu commences dans la vie. Mes huit premières années de drag, je m'endettais pour faire de la drag. C'est vraiment par amour. »
Si tu as aimé suivre cet artiste et ses looks de feu lors de son aventure à Big Brother, sache que plusieurs projets l'attendent. Mona reprend notamment son spectacle Mes premières chaleurs à travers la province et tu pourras aussi la voir en tant que collaboratrice dans Le Fabuleux printemps de Marie-Lyne, diffusé sur les ondes de Noovo du lundi au jeudi à 18 h 30.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.