Des Québécois se procurent de l’iode en cas d'attaque nucléaire et des experts réagissent
La demande de comprimés d'iode serait à la hausse dans les pharmacies. 😮

Tablettes de médicaments en pharmacie.
Le 27 février 2022, Vladimir Poutine a déclaré la mise en état d'alerte des forces nucléaires, après des sanctions importantes vis-à-vis de la Russie aient été prises par l'OTAN. Il n'en fallait pas plus pour alarmer les pays occidentaux et plusieurs chef.fes d'État qui ont dénoncé les menaces du premier ministre Poutine. Inquiet.es par une attaque nucléaire potentielle, des Québécois.es se seraient procuré.es des comprimés d'iode en pharmacie afin de prévenir des risques de santé liés à la radioactivité.
Lorsque questionné.es par Narcity et d'après divers commentaires sur les réseaux sociaux, certain.es pharmacien.nes et/ou technicien.nes en laboratoire auraient effectivement eu vent de l'augmentation des demandes d'iode au comptoir pharmaceutique.
On peut lire, sous une publication sur les réseaux sociaux concernant la forte demande d'iode en Europe que certaines personnes au pays cherchent aussi à s'en procurer.
Conversation Facebook à propos de l'iode en cas d'attaque nucléaire.Facebook
« Il y a-tu une place où on peut s'en procurer à Montréal ? », demande une femme.
D'autres semblent avoir effectivement eu des questions ou des demandes à ce sujet : « C'est ça qu'elle doit avoir lu la madame d'hier. »
Une tendance réellement à la hausse
Interrogé par Narcity, l'Ordre des Pharmaciens du Québec (OPQ) a confirmé la tendance à la hausse des demandes de comprimé d'iode précisant, toutefois, qu'il n'était pas possible de quantifier celle-ci.
La prise d'iode à titre préventif serait inutile selon Paul Cérat, conseiller en relations publiques de l'OPQ : « [...] il n’y a aucune raison de prendre de l’Iodure de potassium à titre préventif. Ce produit ne serait à ingérer qu’en cas d’accident nucléaire, et selon certains paramètres. C'est aux autorités de santé publique qu'il reviendrait de statuer si la situation l'imposait. »
L'iodure de potassium est un oligo-élément fabriqué par la glande thyroïde qui, elle, régularise les hormones. Lors d'une explosion nucléaire, des rejets d'iode radioactif peuvent se propager dans l'air. Ceux-ci pourraient entraîner des cancers de la glande thyroïde si ingérés par l'humain.
Un produit non recommandé
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) souligne à Narcity que ce genre de comprimés n'est pas disponible au Québec : « Les comprimés d'iode destinés à une utilisation chez les populations suite à un incident nucléaire ne sont pas vendus en pharmacies. »
Les demandes à ce sujet seraient des cas isolés a tenu à préciser le ministère : « Selon l'AQPP (Association québécoise des pharmaciens propriétaires), on rapporte quelques cas seulement. »
« Il n'est pas recommandé de se procurer ces produits ni de les utiliser sans recommandations », ajoute Marjorie Larouche relationniste média du MSSS.
Allant de pair avec le MSSS, les Autorités de sûreté nucléaire ont mentionné, dans une entrevue pour TVA Nouvelles, les dangers qu'une ingestion d'iode peut entraîner : « Cela ne sert à rien de prendre des comprimés d’iode préventivement : non seulement c'est inutile, mais cela peut provoquer des effets indésirables, ou des allergies ».
Rappelons que le gouvernement du Canada n'a évoqué aucune recommandation concernant la prise d'iode à titre préventif de radioactivité. De plus, bien qu'ayant dénoncé les menaces de Poutine, le premier ministre canadien n'a pas mis le pays en alerte d'une potentielle attaque nucléaire par la Russie.