Je suis allée au Costco pour la 1re fois de ma vie au Québec et ce fut plus qu’intense

Le Costco m'a toujours paru comme un monde en soi, un univers lointain hyper nord-américain. Mes proches y allaient et revenaient avec un panier rempli à ras bord en me montrant leurs trouvailles soit d'énormes boîtes de biscuits et un paquet de 24 saucisses merguez. La curiosité s'emparait alors de moi… Est-ce qu'entrer dans ce royaume des produits titanesques en valait la peine? Deviendrais-je moi aussi une adepte de l'enseigne américaine? Finirais-je mon magasinage une crème molle aux lèvres satisfaite du devoir accompli devant mes douze sacs d'emplettes ? Il n'y avait qu'une façon de le découvrir : faire un tour dans l'antre de cette caverne aux formats XXL.

Étape 1. Trouver un acolyte

Première étape, appeler ma mère qui possède une carte Costco, car oui, seul.es les client.es qui ont acheté leur adhésion ont le droit de magasiner dans ce commerce. Les personnes qui ne détiennent pas cette carte spéciale peuvent y entrer si elles sont en présence d'un.e membre seulement. L'abonnement coûte 60 $ annuellement pour les membres « privilège » et 120 $ pour les membres « entreprise ». On s'entend, cela permet à ce détaillant de s'assurer que la clientèle revienne et dépense plusieurs fois en magasin. Il fallait y penser. Le truc c'est qu'il faut bien rentabiliser cette dépense, sinon c'est loin d'être gagnant.

En entrant sur les lieux, une dame regarde la carte de ma mère et je me sens comme si j'entrais dans un club VIP, mais le vigile à la porte semble beaucoup plus sympathique. Devant moi, un énorme entrepôt avec une vingtaine de caisses. Je dis tout de suite à ma mère : « Wow, mais ça grouille de monde ». Elle me répond qu'au contraire il y a vraiment moins de gens qu'à l'habitude. Bon.

Étape 2. Observer les lieux

Rapidement, je suis complètement dépassée. Il y a une section pour tout : vêtements, électroniques, électroménagers, meubles, livres, jardins et, bien sûr, une immense division épicerie. On peut même y trouver du faux gazon et un giga matelas gonflable pour sept personnes avec des espaces glacières et une mini piscine pour se rafraîchir les pieds. De quoi rendre jaloux le voisinage.

Tout est si haut qu'on ne peut même pas voir de l'autre côté de la rangée. Il n'a fallu que quelques minutes pour que je me perde dans les allées. Je commence alors à chercher ma mère comme quand j'avais six ans. On se donne, finalement, un point de rendez-vous : les étagères de vino qui présentent des bouteilles plus bas de gamme comme celles que l'on peut trouver en épiceries. Un point de rencontre qui diffère certainement des « le bac de toutous » de mon enfance, mais qui me plaît tout autant.

Étape 3. Faire des provisions

Je pars alors à l'aventure dans cette jungle de produits. Petit coup d'oeil devant les emballages de 18 biscuits faits maison qui me donnent l'eau à la bouche, puis un arrêt obligé devant les immenses sacs de chips à saveur de mangue et de piment habanero, avant de tomber finalement sur des popsicles de type Mr. Freeze aux Skittles. Je déniche une panoplie d'aliments qu'on ne peut trouver nul par ailleurs, mais c'est surtout les formats qui sont impressionnants et qui sont la raison principale de la popularité de la multinationale.

Dans les congélateurs, une boîte de pizza ne contenant pas une, mais quatre pizzas au fromage, le tout pour 15 $, un carton de 48 spanakopitas pour 16 $ et des emballages de douze repas congelés véganes pour 110 $. Le terme provision fait donc tout son sens. Je peux imaginer l'attrait de ce type de commerce pour une famille de quatre qui n'a pas à toujours revenir faire l'épicerie.

Boîte de pops au Skittles. Droite : Boîte de soupes.Françoise Goulet-Pelletier | Narcity Québec

Étape 4. Se nourrir

Des salarié.es me proposent aussi de tester des aliments, mais c'est plutôt ordinaire. Une toast avec du beurre d'amandes, du lait de soya dans un gobelet, bref rien qui me donne nécessairement envie de me jeter sur les petits plats. J'avais déjà entendu une amie confier qu'elle pouvait s'offrir un dîner complet gratuit en se gavant des testeurs du Costco. Elle avait dit, par contre, avoir eu quelques fois mal au ventre parce que le mélange de viennoiseries, ramen, mini pizza, jus de fruits, croustilles aux cornichons et bol de céréales n'était pas le préféré de son estomac. À essayer certainement.

Section vêtements. Droite : Caisses.Françoise Goulet-Pelletier | Narcity Québec

Étape 5. Traverser le mur de caisses

Autre défi que j'envisageais avec crainte : passer les caisses. C'est que celles-ci en imposent. Il y a de longues files de client.es qui patientent avec leurs paniers bourrés d'items. Je panique un peu. Ma mère me rassure : « Ça va super vite, tu vas voir ». Laisse-moi en douter. Comment est-ce qu'une vingtaine de paniers avec une cinquantaine de produits peuvent-ils être déballés rapidement ? Ma mère avait raison (encore), car en quelques minutes on a payé. En fait, c'est qu'il y a une panoplie d'employé.es qui fourmillent et semblent avoir 18 bras tellement l'équipe est rapide à déplacer les articles sur le tapis et à remplir les sacs.

À noter que seul.es les membres peuvent payer la facture. Alors, merci maman.

Étape 6. Sortir de cette jungle

Le reçu de nos achats en main, nous devons repasser devant la dame à la porte pour lui montrer notre facture. Preuve présentée, on finit par sortir de ce tourbillon de surconsommation. J'en ressors un brin essoufflée. Ce fut intense, mais le sac de chips gigantesque en a valu la peine.

Mon verdict

Personnellement, je ne pense pas que je me prendrai une carte Costco, mais y revenir quelques fois pour faire le plein de collations et de produits ménagers, pourquoi pas? Bien que j'étais en mode aventurière, j'ai trouvé le tout éreintant. Ce genre d'entrepôt ne correspond pas vraiment à mon type d'emplette en épicerie. J'aime prendre mon temps, être dans ma bulle en regardant les étiquettes, mais là j'avais l'impression d'être dans une fourmilière. J'ai moins aimé aussi le côté surconsommation qui semble être à son apogée ici. Je préfère les petits marchés remplis de cachet. Toutefois, il y a vraiment des produits hyper intéressants qui sortent de l'ordinaire, ça peut en convaincre plusieurs.