Le passage de deux « trad wives » à Tout le monde en parle fait (pas mal) réagir

Des « trad wives » de passage sur le plateau de Tout le monde en parle ce dimanche a fait beaucoup jaser.
Près d’un an après avoir abordé le mouvement masculiniste à son émission, Guy A. Lepage a reçu sur le plateau de Tout le monde en parle, ce dimanche 5 octobre, deux femmes qui font partie du phénomène des « trad wives ». Force est de constater que leur passage n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux.
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Les Québécoises Sacha LeClaire et Karina étaient deux des trois invitées venues parler de leur vie de « trad wives », ou « femmes traditionnelles » en français. Pour l’occasion, elles étaient accompagnées de la journaliste de La Presse Fannie Arcand, qui a publié un reportage sur ces femmes qui décident d’opter pour un mode de vie traditionnel.
Pour les néophytes en la matière, les « trad wives » prônent une vie conjugale basée sur la Bible chrétienne où l’homme travaille et la femme reste à la maison pour s’occuper du foyer et de la fratrie à temps plein. « Ils sont complémentaires », a expliqué Karina, âgée de 27 ans et mère de deux enfants.
Le duo « traditionnel » a d'ailleurs remis en question le modèle familial qui sort du moule maman et papa, rejetant du revers de la main les familles homoparentales maman-maman ou papa-papa.
Pour une majorité de personnes sur les réseaux sociaux de l’émission, plusieurs ont avoué avoir été mal à l’aise face à ce segment qui « nous ramène directement aux années 1930 », comme l’a écrit un.e internaute. Sur Facebook, la publication avait généré, au moment d’écrire ces lignes, plus de 850 commentaires.
« On parle ici de remettre en question des décennies d’efforts pour bâtir une éducation publique laïque, inclusive et tournée vers le savoir pas vers la foi. Ce genre de discours, en 2025, c’est tout simplement du n’importe quoi. »
Ozgur Guney
« Le mouvement "tradwives" est épeurant, car il remet la religion au centre de toutes les décisions, et qu’il peut entraîner au passage de jeunes filles pleines de potentiel qui mettront leurs études de côté, ainsi que leur indépendance financière. »
Catherine Rivest
« Je suis d'accord avec l'idée que toute femme doit être libre de ses choix. C'est le premier principe de la philosophie féministe.’ Si une femme souhaite rester à la maison et élever ses enfants selon des rôles traditionnels homme-femme., c'est tout à fait légitime comme choix personnel... Il y a des femmes qui sont très heureuses dans ce choix, car elles ont un bon compagnon... Toutefois, lorsqu'une femme ne dispose pas d'une autonomie financière, et qu'elle se retrouve dans une relation abusive physiquement et/ou psychologiquement, l'absence d'autonomie financière fait d'elle une prisonnière de cette situation humainement inacceptable et invivable. »
Annie Pouliot
« L’âge de pierre est de retour... »
Louise Lebel
« Come on. Les femmes avant nous ce sont battues bien trop longtemps pour avoir accès à l’éducation, au travail, à l’indépendance financière... c’est certainement pas pour se faire dire aujourd’hui que la "bonne femme parfaite", c’est celle qui se dévoue corps et âme au mari pis aux enfants "parce que Dieu l’a voulu". »
Mélissa Massicotte
Certaines personnes ont toutefois confié être d'accord avec le fait qu'un.e parent reste au foyer pour s'occuper des enfants à temps plein, hormis l'aspect religieux.
«Pour avoir été maman à la maison pendant 8 ans, ce temps ne reviendra jamais. C'est le plus beau que tu peux offrir à tes enfants et à toi-même [...] Mais là, ce mouvement avec la religion... ouf. C'est lourd. On revient vraiment loin derrière. Ça fait reculer énormément l'idée sur le fait "d'être maman à la maison". Ce n'est pas avec ce mouvement là qu'on arrêtera d'être ridiculisée. »
Stéphanie Deschênes
« J’ai 76 ans moi et j’ai été maman à la maison pendant 12 ans, je suis retournée aux études et sur le marché du travail après ça. Il y a du positif à s’occuper de nos enfants, mais attention, il y a beaucoup de désavantages aussi. On le réalise au travail, le côté social et la sécurité financière sont importants aussi. Et moi, le côté religieux m’inquiète énormément. On était très contraintes à mon époque, car la religion gérait beaucoup de choses, et je ne veux pas retourner en arrière, ni mes petites-filles. On a de la difficulté à garder notre place depuis toujours, il ne faut pas lâcher et continuer d’avancer. »
Diane Brodeur
Des valeurs « incompatibles »
« Si on regarde une femme biblique, lance Karina à l’animateur, on ne parle pas d’une femme qui est en train de faire son lavage ou de vider le lave-vaisselle. On parle d’une femme qui gère son foyer, qui est entrepreneure, qui considère une terre et qui l’achète. […] On ne parle pas d’une petite femme idiote qui est juste là et dont son mari profite. »
De l’autre côté du plateau se trouvaient la « folle du roi » Kim Lizotte-Lévesque, la journaliste et chroniqueuse Michèle Ouimet et l’autrice-compositrice-interprète Cœur de Pirate.
Toutes les trois n’ont pas caché leurs inquiétudes face à la montée du discours religieux des « trad wives » sur les réseaux sociaux et au « renouveau » du christianisme.
« Chacun a le droit de faire ce qu’il veut, mais il y a vraiment une montée sur les réseaux sociaux d’un mouvement [...] dans lequel tu peux vite te faire aspirer si tu es jeune et que tu n’as pas les outils nécessaires pour la pensée critique », a soutenu Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate.
« Moi, j’ai l’impression d’être sur une autre planète, honnêtement, a pour sa part avoué Mme Ouimet. Ce rapport-là, avec l’homme, qui est un rapport dans lequel vous êtes heureuses et épanouies, est, pour moi, du chinois. Ce serait impossible. À l’âge que j’ai, je me suis battue pour que les femmes aient des droits [...], c’est un univers qui est incompatible avec mes valeurs. »
De son côté, Kim Lizotte-Lévesque a expliqué que son propre père était la plupart du temps « l’homme au foyer » lorsque sa mère était sur la route, soutenant croire « à la complémentarité dans le couple, mais je ne pense pas que ça soit genré ».
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