Après une pause des Fêtes de quelques semaines, l'émission Tout le monde en parle était de retour en direct ce 19 janvier 2025 et l'une des invité.e.s a particulièrement touché le public avec son témoignage et son aplomb face au ministre fédéral des Finances et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc.
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Sylvie Guertin est la mère de Synthia Bussières, assassinée avec ses deux enfants, Eliam (5 ans) et Zack (2 ans), par son conjoint Mohamad Al Ballouz en septembre 2022. Alors que ce procès grandement médiatisé a fait couler beaucoup d'encre dans la province, Mme Guertin dénonce plusieurs aspects du système judiciaire qui lui ont fait vivre « un vrai cirque ».
Rappelons que l'accusé a récemment été condamné à la prison à vie pour ce triple meurtre. Cependant, le procès a mis deux ans à débuter. Face à ce délai qu’elle considère déraisonnable, Mme Guertin a tenté d’interpeller le ministre provincial de la Justice, Simon Jolin-Barrette, sans succès. Son cabinet l’a orientée vers le député de sa circonscription, mais cette démarche n’a pas abouti non plus.
Puis, lorsque les audiences ont commencé, Mohamad Al Ballouz a choisi de se représenter seul, ce qui a aussi ralenti les procédures. « Ça n'a aucun bon sens. Jamais je voudrais que quelqu'un revivre ça. Il faut vraiment, mais vraiment que ça se reproduise plus, quelqu'un qui se représente tout seul dans une cause de meurtre qui n'a aucune notion de droit. [...] C'était une vraie farce, un vrai cirque. On ne pouvait pas concevoir tout ce temps perdu à cause de lui, et en plus de tout ce qu'il a fait », a déclaré Mme Guertin.
Alors que l'accusé a aussi indiqué au cours du procès qu'il s'identifiait désormais comme une femme, Mme Guertin affirme que selon elle, il s'agit d'une « supercherie et de manipulation » pour purger sa peine dans une prison de femmes. Elle blâme notamment la loi fédérale qui permet aux détenu.e.s d'être incarcé.e.s « dans le type d’établissement (pour hommes ou pour femmes) qui correspond mieux à leur identité ou expression de genre, si c’est leur préférence ».
Cette politique, appelée Directive du commissaire numéro 100 — délinquants de diverses identités de genre, découle de la loi C-16, qui interdit depuis 2017 la discrimination contre les personnes transgenres ou bispirituelles et qui a été adoptée par le gouvernement fédéral libéral en poste.
Finalement, l'accusé a été transféré dans une prison pour hommes dernièrement.
Lorsque le ministre fédéral, Dominic LeBlanc, est arrivé sur le plateau, Mme Guertin ne s'est pas gênée pour lui faire part de son opinion.
« Tout ce que je veux savoir c'est qu'il est en prison et que ce niaisage-là, je m'en excuse de vous parler comme ça, mais 90 jours pour l'évaluer. je trouve que ça n'a aucun bon sens parce que c'est nous autres qui payons pour ça. Ils vont prendre 90 jours encore [pour une évaluation psychiatrique] quand on sait le cirque qu'il nous a fait, ça n'a aucun bon sens », a-t-elle lancé.
Le ministre LeBlanc a répondu qu'il était d'accord avec elle : « Je suis content qu'il soit incarcéré dans une prison pour hommes. Je suis d'accord avec M. Lepage qu'il faut revoir la loi pour empêcher ce genre d'abus-là. Le fait qu'il se soit présenté lui-même devant la Cour et qu'il a inventé toutes sortes d'affaires est un abus de procès. L'idée que lui peut abuser et continuer ce genre de scénario là, je vous comprends totalement ce que vous venez de dire et je suis très sensible à ça. »
Le public a félicité Mme Guertin pour son audace. Tout le monde en parle | Facebook
Sur les réseaux sociaux, l'entrevue de Sylvie Guertin a reçu des centaines de messages lui offrant notamment la sympathie et saluant son courage, mais la félicitant aussi d'avoir confronté le ministre.
« Bravo pour votre aplomb lorsque vous avez interpellé le ministre. Bon courage pour la suite, chère dame », a écrit un internaute.
Le public a félicité Mme Guertin pour son audace.Tout le monde en parle | Facebook
Plusieurs lui souhaitent maintenant que le ministre Jolin-Barrette la rencontre également. Pour le moment, ce dernier n'a pas réagi publiquement à l'entrevue de Sylvie Guertin.
Tout le monde en parle est présenté chaque dimanche en direct à 20 h, sur les ondes de Radio-Canada.