6 signes que ton type d’attachement est anxieux ou évitant en relation, selon une experte
Non, ça ne veut pas dire que tu es dans une relation toxique.
Couple marchant dans la rue.
Dans les relations interpersonnelles, les gens développent divers types d'attachement qui peuvent différer chez chaque individu et causer des réflexes allant d'un extrême à l'autre. Ces modèles d'attachement, dont les types anxieux et évitant sont les plus connus, sont souvent abordés sur les réseaux sociaux ainsi que lorsqu'il est question de psychologie des relations. Afin de lever le voile sur les signes qui démontrent que tu es peut-être dans l'un de ses deux types de partenariat, Narcity s'est entretenu avec la neuropsychologue Amélie Kijek qui nous a décortiqué ces liens complexes.
La professionnelle a développé sur le fait que le type évitant se crée lorsque les besoins de l'enfant ne sont pas suffisamment pris en compte par les parents, ce qui peut entraîner un repli sur soi. Pour ce qui est du type d'attachement anxieux, Amélie a expliqué que « c'est lorsque les parents vont donner des réponses contradictoires face aux besoins de l'enfant. Des fois, ils vont être sécurisants et [d'autres] fois, ils vont justement ne pas être sécurisants. »
Les autres modèles existants traitent des liens sécures qui se forment lorsqu'un ou une jeune a bénéficié d'une réponse rapide et appropriée à ses besoins, ainsi que des attachements désorganisés qui s'installent quand l'enfant a été négligé par ses parents et a dû acquérir une autonomie plus tôt pour prendre soin de lui-même ou des autres.
La psychologue et neuropsychologue est également co-fondatrice de la clinique de psychologie et de neuropsychologie L'interphase. Avec ses deux ans d'expérience dans le domaine, elle nous a non seulement décrit en détails les types d'attachement les plus divergents, soit celui anxieux et l'évitant, mais aussi partagé ses conseils pour mieux gérer tes relations quand tu aperçois certains de ces comportements, que ce soit de ton côté ou celui du partenaire à tes côtés.
Évitant - La peur de s'investir
Il est courant qu'une personne présentant un type d'attachement évitant éprouve de la peur ou de l'anxiété à l'égard de ses propres sentiments. Dans ces cas, le ou la partenaire peut choisir de s'abstenir avant de s'engager dans des relations intimes, ou plus simplement dans une relation quelconque. D'après Amélie, cette décision peut découler du désir de ne pas vouloir gérer les émotions d'une autre personne, puisque ça peut être particulièrement difficile de s'investir pleinement pour quelqu'un qui a du mal à faire face à ses propres émotions.
Si tu remarques que la personne que tu fréquentes a tendance à éviter tout engagement ou discussions en lien avec le fait de s'investir, il peut être bénéfique d'ouvrir la discussion sur le sujet. Il est possible que cette attitude soit le résultat d'un comportement inconscient de la part du partenaire. Communiquer ouvertement et respectueusement avec lui ou elle peut aider à comprendre ses sentiments et préoccupations pour mieux savoir comment réagir.
Évitant - Se tenir loin des conflits
Amélie nous a expliqué que la caractéristique principale d'une personne avec un attachement de type évitant est, comme l'annonce déjà le terme, l'évitement : « Ce sont des personnes qui vont beaucoup éviter le conflit. Par exemple, dire que tout va bien [ou] qu'il n'y a pas de problème parce que c'est trop difficile de nommer ses besoins et ses émotions », a précisé Amélie.
Cette attitude peut parfois être un mécanisme de défense pour se protéger et éviter de communiquer ses sentiments. Dans ce cas, si ta moitié et toi avez tendance à vous tenir loin des discussions plus difficiles, cela pourrait être quelque chose à travailler pour prévenir le développement d'une relation de type évitant à moyen ou long terme.
Évitant - Éviter certaines relations et situations
Étant donné que la personne avec un attachement de type évitant refuse de faire face à ses émotions, elle tend à maintenir une certaine distance dans ses relations avec des individus qui sont proches de leurs émotions et qui accordent une grande importance à la communication.
« À l'âge adulte, ça peut être, par exemple, des individus qui vont parfois avoir peur de se dévoiler et de s’investir dans de nouvelles relations amicales ou amoureuses. C'est un pattern d'évitement qui est généralisé et qui revient plusieurs fois », a expliqué la professionnelle.
En d'autres termes, cette tendance à éviter les confrontations émotionnelles peut se refléter non seulement dans les relations intimes, tel que mentionné plus tôt, mais aussi dans les interactions sociales. Il est donc important de remarquer lorsque toi ou ta moitié évitez les relations ou certaines discussions liées à l'engagement pour trouver des solutions à deux.
Anxieux - Se sentir responsable des conflits
Les messages contradictoires et les attentes ambiguës reçus pendant l'enfance peuvent semer la confusion chez l'enfant, le ou la poussant à se sentir responsable des conflits et du maintien de l'harmonie dans la famille. C'est en partie ce qui caractérise les gens avec un modèle d'attachement anxieux, d'après ce que nous a mentionné Amélie :
« À l'âge adulte, ça peut être des individus qui peuvent se penser responsables de tous les conflits dans une relation. Ce sont des personnes qui vont beaucoup se blâmer soi-même pour tout ce qui se passe [...] : "Okay, c'est de ma faute..." Il peut y avoir beaucoup de rumination, de mentalisation de tout ça. »
Si tu réalises que tu sembles porter le poids des soucis de ton entourage sur tes épaules, ça peut valoir la peine de mettre de côté ce qui est hors de ton contrôle.
Anxieux - Rester dans une relation insatisfaisante en pensant que c'est de sa faute
Puisque la personne se sent responsable des conflits, elle va inévitablement se blâmer pour tout ce qui arrive autour d'elle et avoir un discours intérieur très néfaste à son égard, que ce soit en amour ou en amitié. Si un individu ayant un type d'attachement anxieux se retrouve dans une relation insatisfaisante ou toxique, caractérisée notamment par le fait de ne pas se sentir en sécurité et de ne pas pouvoir dialoguer, il arrive souvent qu'il y reste, car il est convaincu que les comportements sont justifiés.
« Ce sont des personnes qui vont rester dans des relations insatisfaisantes parce qu'elles sont convaincues que c'est de leur faute », nous a confié la psychologue.
Souvent, lorsqu'une personne est prise dans une relation toxique, il est difficile d'en être conscient.e, c'est pourquoi l'entourage joue un rôle important, selon Amélie. Les proches peuvent aider l'individu à réaliser qu'elle n'est pas dans un partenariat optimal ou adapté à ses besoins.
Anxieux - Idolâtrer son ou sa partenaire
Puisque les personnes avec un type d'attachement anxieux ont tendance à tout se mettre sur les épaules, elles ont aussi l'habitude de placer leur partenaire sur un piédestal, ce qui peut mener à une dévalorisation d'elles-mêmes :
« C'est aussi des personnes qui vont parfois investir beaucoup dans l'image de l'autre parce que leur propre image est généralement teintée de déshabilité sociale. Elles ont parfois une faible estime d'elles-mêmes, elles vont sentir qu'elles ne sont pas assez bonnes, pas assez belles. C'est pourquoi l'autre va paraître d'autant plus important, d'autant plus idéalisé », a expliqué Amélie.
Si remarqué chez l'autre, il est important pour le ou la partenaire de rassurer la personne anxieuse et de lui faire remarquer qu'elle n'a pas à avoir une pauvre image de soi.
Mais est-ce qu'une personne qui déclenche notre type d'attachement fait d'elle une personne toxique? La neuropsychologue nous a répondu que « c'est important de se connaître et de savoir par exemple "Okay, moi j'ai identifié mon type d'attachement, j'ai conscience de l'impact qu'il peut avoir sur mes relations sociales actuelles." Il faut essayer de trouver l'équilibre entre "Je suis comme ça, c'est mon type d'attachement, mais j'ai aussi des besoins." »
« En connaissant notre propre vulnérabilité, il est important de chercher le profil avec lequel on pourrait bien correspondre en termes de relation amoureuse, par exemple. Je ne pense pas qu'il y ait des personnes toxiques, ce n'est pas vraiment le terme que j'utiliserais, mais effectivement, il y a des contextes plus appropriés que d'autres, et cela se découvre en faisant le travail de connaissance de soi », a-t-elle enchaîné.
Amélie a continué en affirmant que ce n'est pas parce que tu es quelqu'un de type anxieux que tu dois choisir des partenaires similaires à toi : tu peux très bien être en couple avec une personne de type sécure, mais tu dois communiquer tes besoins ainsi que tes peurs lorsqu'elles se manifestent. En ce qui concerne les astuces pour ne pas laisser nos modèles d'attachement régir notre vie relationnelle, la professionnelle conseille de consulter et de trouver des solutions propres à soi-même avec sa moitié pour contribuer à l'évolution.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.