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Sommaire

Une sexologue nous parle des tendances de dating qui sonnent «red flag» en 2023 au Québec

On connait tous quelqu’un qui a vécu l’une d’elles. 😳

Fille qui texte au bord de la piscine.

Fille qui texte au bord de la piscine.

Rédactrice, Narcity Québec

On connait tous et toutes quelqu'un qui a vécu des histoires d'horreur ou cocasses en étant célibataire. Avec l'utilisation répandue des applications de dating comme Tinder, Bumble et Fruitz, il peut paraître de plus en plus difficile de rencontrer la bonne personne étant donné qu'il est si facile balayer vers la gauche et de passer au prochain profil.

Pour démystifier les plus gros red flags en matière de rencontres en 2023, nous avons contacté la sexologue Justine Falardeau-Drouin. Elle a d'abord fait des études en victimologie, en éducation de la petite enfance et en communication pour ensuite se spécialiser en sexologie. Elle possède son propre site Web, Moment Sexo, et reçoit sa clientèle à Montréal.

C'est donc d'après son expertise que Justine nous a expliqué les deux principaux fléaux dans le monde du dating qui sont le love bombing et le gaslighting.

Le « gaslighting »

Le premier drapeau rouge, selon Justine, est celui du gaslighting, une technique de manipulation très répandue. Selon un balado de Radio-Canada, ce terme est utilisé lorsqu'une personne détourne une situation et fait en sorte que la victime doute de sa perception de la réalité et se retrouve à avoir le mauvais rôle. Le gaslighting est souvent utilisé lorsque, par exemple, une personne découvre que son ou sa partenaire est infidèle, mais que celle-ci arrive à le ou la faire douter de ce qu'il ou elle a vu et entendu. Justine nous a prévenus qu'il faut par contre faire attention avec ce terme :

« Des fois, tout est dans l'intention derrière qui est vraiment important. Admettons qu'on raconte une histoire et que la personne est comme "Bien non, ce n'est jamais arrivé." Il va vraiment nier ce qui est arrivé. Est-ce que c'est parce que la personne essaie de te faire sentir folle, que tu as l’impression que ce n’est pas arrivé puis que tu te remets en question? Ou la personne a vraiment oublié que c'était arrivé. »

La sexologue a ensuite expliqué que le gaslighting pouvait être utilisé de différentes façons, allant des insultes jusqu'aux menaces :

« Tout ce qui est gaslighting, ça va être de nier les histoires, d'ignorer ce que la personne est en train de dire, de minimiser, "Ce n'était pas si pire que ça." De projeter et de dire "Bien, peut-être que c'est toi qui le vois de même, mais moi je ne le vois pas de même, fait que ce n'est pas important". Rabaisser la personne, évidemment, si on se fait dire des insultes, se faire dire que ce n'est pas si important ce qu'on vit, ben [vaut mieux courir]. Des menaces, c'est un grand classique : "Si tu ne me donnes pas ce que je veux, finalement ça ne fonctionnera pas nous deux." »

Justine conclut en rappelant l'importance de suivre son intuition et de lui faire confiance. Par exemple, si notre plaisir n'est relié qu'à la personne avec qui on partage notre quotidien, c'est le moment de réaliser que notre attention est peut-être trop centrée sur elle.

Le « love bombing »

Selon le magazine Cosmopolitan, le love bombing est une technique de manipulation qui consiste à démontrer énormément d'attention et d'affection au début de la relation jusqu'à ce que le ou la partenaire développe une certaine dépendance, pour ensuite décrocher et mettre fin à cette complicité.

Justine nous a expliqué que le love bombing se fait sentir lorsque la personne que nous venons de rencontrer nous fait de grandes déclarations, qu'elle aborde des idées de grandeurs et que son regard est tourné vers l'avenir dès les premiers échanges :

« "On devrait déménager et faire ça" et vraiment être fusionnel. Ça peut être un red flag si tu as l’impression que la personne n'accepte pas ta vision de "Bien moi, j'aimerais quand même ça rester ici puis peut-être, on peut prendre ça slow." »

Au début des rapports, il est difficile de savoir si tu es victime de love bombing ou si la personne aime simplement beaucoup complimenter l'autre. Justine explique qu'une manière de prévenir ce type de comportements est de mettre ses limites sur la table et voir comment elle va réagir :

« Si on dit "Non, ton cadeau, c'est trop pour moi aujourd'hui, je vais juste dire non à ton cadeau, peut-être une autre fois" ou de dire "Cette semaine, je ne pourrai pas te voir". La personne a le droit d'être déçue, mais si c'est une réaction qui est tout aussi extrême, est-ce que la personne va être fâchée? »

La professionnelle résume qu'il s'agit de voir si le ou la partenaire est capable de respecter tes limites ou si elle va avoir des réactions comme d'arrêter de te parler d'un seul coup pour te punir, par exemple dans le cas où tu ne serais pas disponible.

Ne pas texter de la même façon

La créatrice de contenu Sabrina Zohar et animatrice du balado Do the Work, qui se spécialise dans le dating, l'anxiété et le travail sur soi, a expliqué dans de nombreuses vidéos sur son compte TikTok de 475 200 fans que, si ta date ne te texte pas pendant trois jours, ce n'est pas grave et qu'il faut arrêter de s'en faire avec ces situations.

Lors de son entretien avec Narcity, Justine est revenue sur ce point qui fait beaucoup jaser sur les réseaux sociaux. Elle a dit que si la personne ne texte pas de la même manière que toi, ça peut être quelque chose sur quoi porter une attention afin de t'assurer que vous êtes sur la même longueur d'onde avant de passer à la prochaine étape :

« Si la personne ne texte pas de la même manière que toi, peu importe de quelle façon tu textes, c'est un red flag parce que toi tu es de même, donc tu as besoin d'une certaine équivalence. Si la personne est tout le temps en train de t'écrire, mais que toi, tu aimes ça et que tu es en train de tout le temps écrire, bien c'est correct puis si la personne te répond aux trois jours, mais que toi aussi tu es de même puis que tu réponds aux trois jours, c'est aussi correct. C'est vraiment dans les grosses différences, [comme si toi tu aimes texter chaque jour tandis que la personne va texter une fois par semaine, que ça pourrait créer certains accrochages]. »

Ne pas texter de la même façon témoigne du fait que ta date et toi êtes different.es. Justine précise que c'est correct que, pour toi, une manière de texter qui diverge de la tienne soit un red flag. Toutefois, elle explique qu'il ne faut pas se culpabiliser parce que tu étais occupé.e ou que tu n'as pas eu le temps de répondre et qu'il est important de trouver un juste milieu que les deux parties apprécieront.

Le « ghosting »

Selon le site Web Elle, le fait de ghoster quelqu'un est un comportement que quelqu'un adopte lorsqu'il ou elle choisit de laisser une relation ou une fréquentation de côté sans aucune explication et en ne donnant aucun signe de vie par la suite.

« Tu te demandes : Est-ce qu'il voulait juste avoir du sexe ou il y avait autre chose? Si tu n'as plus de nouvelle, ça revient à ghoster. Est-ce que tu as droit de poser la question "Est-ce qu'il y a quelque chose qui s'est passé?" Ça peut être un bon jeu de travail sur soi... "Est-ce que j'ai fait quelque chose de pas correct?" À un moment donné, il faut apprendre à [laisser aller] », explique la professionnelle.

La sexologue explique qu'après avoir été victime de cette tendance grandissante avec les réseaux sociaux, nul besoin d'envoyer plusieurs messages à la personne afin de savoir pourquoi et de tenter d'avoir des réponses. Dans la plupart des cas, tu pourrais patienter très longtemps, voire ne jamais avoir de retour.

Justine termine en disant que dans un monde idéal, le ghosting n'existerait pas et qu'il serait si simple que la personne ne fasse qu'envoyer un texto pour expliquer que la connexion n'y est pas de son côté. Il n'est pas nécessaire de se justifier à l'aide d'un paragraphe, mais le simple fait d'être honnête envers une date peut tout changer.

Être trop direct.e

Lors de l'entretien avec la sexologue, nous lui avons demandé s'il y a des red flags pour lesquels il est pertinent de garder l'oeil ouvert lors d'un premier rendez-vous. Par exemple, si le ou la célibataire en face de toi est méchant.e avec le personnel du restaurant, s'il ou elle passe son temps à sortir ton téléphone cellulaire ou autre, ça peut être un gros turn off pour certaines personnes.

Justine a précisé que c'est normal d'être nerveux ou nerveuse avant ou pendant une première date. Selon elle, il est commun (et plus que normal) de faire des erreurs par maladresse ou par simple gêne. Toutefois, si la personne est trop directe sur un sujet plus sensible, comme la sexualité, ça peut devenir un drapeau rouge :

« Ça dépend comment c'est abordé, si c'est direct genre "Moi, s'il n'y a pas de sexe, ça ne marchera pas" ou si c'est trop directif, trop dirigé vers [le sexe], ça ne marchera pas. En même temps, si la conversation coule et qu'il y a un échange sur ce que tu apprécies [sexuellement] et c'est vraiment pour comprendre comment l'autre voit les choses [à ce sujet], je ne vois pas de mal à ça », confie-t-elle avant d'ajouter que tout est dans la manière de dire les choses.

La sexologue exprime également qu'un drapeau rouge serait si ton ou ta partenaire met l'accent sur l'aspect physique de votre relation alors que c'est un rendez-vous galant ou parle du fait que son ex avait une place importante dans sa vie et que la conversation tourne autour de son ancienne flamme. Dans des cas comme ceux-ci, il ou elle démontre peut-être ne pas être prêt.e pour une nouvelle connexion amoureuse.

Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.

  • Alexe Fortier a travaillé comme rédactrice chez Narcity Québec.

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