Démission de Justin Trudeau : Ce que ça implique et ce qui va se passer au gouvernement

Pourquoi Justin Trudeau a-t-il démissionné?

Depuis quelques semaines, plusieurs député.e.s du parti de Justin Trudeau ont publiquement réclamé sa démission, alors que sa cote de popularité a atteint son plus bas niveau dans les derniers sondages et qu'il a perdu son bras droit, Chrystia Freeland, qui a entre autres quitté son poste de vice-première ministre le 16 décembre dernier.

Devant cette crise interne, une réunion d'urgence du caucus libéral était prévue pour ce mercredi 8 janvier 2025. Celle-ci devait également marquer la date limite pour le chef afin d'annoncer ses intentions de départ, d'après le Globe and Mail.

Dans son discours à la nation, il a expliqué que sa décision était devenue évidente. « Le pays mérite un choix clair et réel lors des prochaines élections. Il est devenu évident pour moi que si je dois me concentrer sur les batailles internes, je ne peux pas être la meilleure option lors de ces élections. »

Quand Justin Trudeau quittera son poste?

Maintenant qu'une déclaration était inévitable, Trudeau a dévoilé son plan de démission. Le chef d'État prévoit quitter ses fonctions lorsqu'un successeur ou une successeure sera élu.e. par les membres libéraux. Il demeure premier ministre du Canada d'ici là. Une course à la direction du parti sera donc organisée au cours des prochaines semaines.

« Hier soir, j'ai demandé au président du parti de commencer les étapes nécessaires », a-t-il indiqué lors de son point de presse. Selon la Constitution libérale, le président doit convoquer une réunion du Conseil national devant se tenir dans les 27 jours suivants l'annonce de la démission du premier ministre.

C'est alors qu'une date de scrutin pour l'élection d'un.e chef.fe sera fixée. Comme les candidat.e.s à la chefferie devront remettre leur candidature au moins 90 jours avant le jour de ce dit scrutin, on peut s'attendre à ce que le processus prennent quelques mois.

Est-ce que le Canada est en élection? 

Pas pour l'instant. Lors de son annonce sur son départ, Justin Trudeau a fait savoir qu'il prorogeait le Parlement jusqu'en mars 2025.

« Le Parlement est paralysé depuis des mois. [...] C'est pourquoi ce matin, j'ai rencontré la gouverneure générale pour lui faire savoir que nous avions besoin d'une nouvelle session du parlement. Elle a accédé à ma demande et la Chambre sera donc prorogée jusqu'au 24 mars. »

Une prorogation signifie notamment que tous les travaux du Parlement sont suspendus. Ils reprendront donc lorsque le nouveau cabinet libéral sera formé. Un discours du Trône sera alors donné dans lequel le gouvernement devrait exposer ses priorités et son programme.

« Le parlement a besoin d’un reset, il a besoin de se calmer un peu les pompons pour se remettre au travail pour les Canadiens », a indiqué Justin Trudeau.

Alors que les prochaines élections fédérales doivent se tenir au plus tard le 20 octobre 2025, celles-ci risquent fort bien d'être déclenchées avant cette date. Comme le gouvernement libéral est minoritaire actuellement, les partis de l'opposition ne cachent pas depuis le début de cette crise politique qu'ils souhaitent un renversement et des élections le plus tôt possible.

On peut donc s'attendre à une motion de censure dès la reprise des travaux parlementaires au printemps pour pousser à une dissolution du Parlement et la tenue d'élections générales.