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Armes, drogues, cellulaires: voici ce qui est livré par drone en prison au Québec (Photos)

Un fléau « à peu près impossible » à contrôler, selon un représentant du personnel correctionnel.

Une plaque de saisie en prison avec des cellulaires, chargeurs, lames et couteaux. Droite : Une fenêtre cassée à travers les barreaux d'une prison.

Un aperçu du matériel saisi dans une prison touchée par ce problème. À droite, une fenêtre a été cassée pour récupérer un colis livré par drone.

Gracieuseté (deux photos)
Éditrice, Nouvelles

Si les services de livraison par drone ont pris leur envol aux États-Unis, ce commerce demeure encore bien timide au Québec, sauf à une exception près : celui des colis illicites expédiés aux détenus en prison. Armes blanches, drogues, tabac et cellulaires, le contenu de certains paquets, saisis par les autorités, pèse très lourd sur les marchés du crime organisé - leur valeur pouvant aller jusqu'à 30 000 $.

Narcity Québec a eu accès à des photos et informations inédites des saisies qui indiquent que ce business des plus florissants est loin de s'arrêter et ne s'opère pas qu'à la prison de Bordeaux, sous les feux des projecteurs médiatiques dans la dernière année. D'autres établissements de détention sous juridiction provinciale dans la grande région de Montréal et à Québec reçoivent aussi des visites régulières de ces engins volants, avec des paquets de différentes tailles pouvant ressembler à ceux-ci.

Un paquet envelopp\u00e9 avec du plastique et des rubans blancs. Droite: Un paquet envelopp\u00e9 avec du plastique et des rubans blancs.Ces deux paquets, livrés par drones, ont été confisqués dans des prisons provinciales du Québec.Gracieuseté

« C'est en constante augmentation. Avant [il y a quelques années], c'était comme un événement spécial, qu'on voyait de temps en temps. Maintenant, c'est pratiquement quotidien », affirme Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec. Par exemple, le vendredi 22 mars, il y a eu cinq colis livrés par drone en moins d'une heure à l'Établissement de détention de Montréal (Bordeaux). Et quelques jours avant, le même scénario s'était produit.

Dans certains cas, les appareils volants effectuent la livraison devant les fenêtres des cellules et des détenus brisent ou découpent le verre pour s'emparer de leur butin, comme en témoignent ces deux photos prises sur les lieux, il y a quelques mois.

Fen\u00eatre bris\u00e9e dans laquelle on peut apercevoir un couteau. Droite: fen\u00eatre bris\u00e9e \u00e0 travers les barreaux d'une prison.À gauche, on peut voir un couteau à travers une partie de la fenêtre découpée. À droite, la fenêtre a été complètement brisée à travers les barreaux de la prison de Bordeaux.Gracieuseté

Des fenêtres ont également été fracassées pour les mêmes motivations dans un autre établissement correctionnel au Québec (voir les détails ci-dessous).

À Bordeaux, le personnel a même reçu cette illustration qui indique tous les points chauds des intrusions par drone sur le terrain de l'établissement. Force est de constater qu'ils sont nombreux.

Photo prise des airs du terrain d'une prison avec des \u00e9toiles rouges ajout\u00e9es au montage.Les étoiles rouges représentent les points chauds des intrusions par drone sur le terrain de la prison de Bordeaux.Gracieuseté

Quelles sont les autres prisons touchées par ce commerce illicite?

Le représentant du personnel correctionnel estime que ce phénomène est en train de se « démocratiser », alors que de plus en plus de pénitenciers sont concernés. « Ça s'en va vers les régions, mais si on regarde les établissements qui sont le plus touchés [mis à part Bordeaux], il y a Rivière-des-Prairies, souvent [celui de] Saint-Jérôme (où des fenêtres ont aussi été brisées pour récupérer des colis) et à Québec [...] parce que ce sont les plus gros établissements », explique M. Lavoie.

Ce dernier estime qu'il est même devenu plus facile d'identifier les prisons qui n'ont pas ou très peu de livraisons par drone que le contraire, parmi les 17 établissements à travers la province. « Je dirais que la grande majorité, actuellement, sont pris avec des épisodes de drones. Il y a un marché qui est hautement lucratif pour [les réseaux criminels] qui en ont les moyens », souligne le porte-parole.

Et ce ne sont pas des petits appareils que le personnel en milieu carcéral aperçoit à l'occasion. « Clairement, c'est soit le crime organisé ou les gangs de rue qui financent [ces opérations de livraison]. Ce ne sont pas des drones à 150 $ », soutient celui qui estime à plusieurs milliers de dollars la valeur de certains engins, sans le contenu qu'ils transportent.

Valeur et contenu des livraisons illégales

La valeur des paquets expédiés peut s'élever jusqu'à 30 000 $ dans certains cas, selon M. Lavoie. Si certains objets ou produits ne sont pas illégaux ou dispendieux dans la société, comme le tabac ou certains modèles de cellulaire, ces derniers, prohibés à l'intérieur des murs, peuvent valoir une véritable fortune.

Même chose pour la marijuana. « Un gramme de pot en détention peut valoir entre trois à cinq fois le prix [vendu] en dehors. C'est sûr que la personne qui fait rentrer 100 grammes [en prison] par drone va faire de l'argent », donne à titre d'exemple le président des agent.e.s des services correctionnels du Québec.

Les trois saisies les plus impressionnantes

Parmi les photos que nous avons reçues, trois saisies sont particulièrement impressionnantes en termes de tabac, cellulaires, chargeurs, clous, lames et couteaux de différents calibres ainsi que drogues au cours de la dernière année.

Des cellulaires, chargeurs, clous, lames et couteaux de diff\u00e9rents calibres ont \u00e9t\u00e9 confisqu\u00e9s \u00e0 la d\u00e9tention de Hull. Des cellulaires, chargeurs, clous, lames et couteaux de différents calibres ont été confisqués à la détention de Hull. Gracieuseté

Les photos de ce matériel trouvé lors des fouilles ne permettent pas d'identifier les types de stupéfiants (parfois emballés avec du papier aluminium ou du ruban noir), mais il s'agit le plus souvent de marijuana et de haschich, nous indique M. Lavoie.

D'ailleurs, « la grande majorité des entrées [de produits illégaux], c'est par drones », affirme-t-il sous toutes réserves, car les saisies ont généralement lieu suite à des fouilles et ce n'est pas précisé lorsque le matériel confisqué provient d'une livraison aérienne. De plus, ce dernier affirme que les gestionnaires des établissements ont tendance à « cacher » certaines informations, ce qui ne permet pas d'avoir un portrait fidèle et exhaustif de la réalité.

Des cellulaires, des chargeurs et du tabac confisqu\u00e9s dans une prison provinciale au Qu\u00e9bec.Des cellulaires, des chargeurs et du tabac confisqués dans une prison provinciale au Québec.Gracieuseté

Les cellulaires sont bien représentés dans tous les cas et ils peuvent justement servir à opérer ce commerce illicite derrière les barreaux.

Des cellulaires, des chargeurs, du tabac et de la drogue confisqu\u00e9s \u00e0 la d\u00e9tention de Saint-J\u00e9r\u00f4me.Des cellulaires, des chargeurs, du tabac et de la drogue confisqués à la détention de Saint-Jérôme.Gracieuseté

Beaucoup de couteaux, mais aussi des scies à métal

De différentes tailles et parfois fabriqués de manière artisanale, les couteaux abondent dans les perquisitions et ils seraient particulièrement nombreux du côté de la prison de Québec. « Le dernier qui a été saisi, c'est la semaine dernière, à Québec. La lame avait 17 centimètres », affirme M. Lavoie avec précision et une pointe d'étonnement. Beaucoup de poignards et de lames de toutes sortes ont également été saisis à travers la province.

Si ces armes blanches de toutes sortes ont été confisquées un peu partout, les agent.e.s correctionnel.le.s ont également retrouvé des scies à métal à la prison de Sorel, mais aussi à celle de Hull - où des barreaux ont été sectionnés - comme en fait foi ces photos.

Une scie \u00e0 m\u00e9tal a \u00e9t\u00e9 retrouv\u00e9e dans une prison et plac\u00e9e sur une table avec d'autres mat\u00e9riaux. Droite: deux barreaux \u00e0 la prison de Hull ont \u00e9t\u00e9 sectionn\u00e9s. À gauche, une scie à métal a été retrouvée à la prison de Sorel et à droite, ce même genre d'outil a été utilisé pour sectionner des barreaux à la prison de Hull. Gracieuseté

Le pouvoir des cellulaires « en dedans »

Ce n'est pas juste pour faire la conversation avec leurs proches que les détenus réussissent à avoir illégalement des cellulaires. « Des personnes incarcérées vont être en communication avec l'opérateur de drone. Aussi, [elles peuvent] continuer à gouverner leur réseau à l'extérieur, à faire de l'argent et à financer leurs activités criminelles de l'intérieur », ajoute M. Lavoie.

Un problème impossible à contrôler?

« Au-delà d'identifier les drones, encore faut-il identifier les personnes qui les ont pilotés, puis qui a manœuvré tout ça. C'est vraiment ça qui est complexe aussi », renchérit le porte-parole du personnel correctionnel. « Dans le fond, de dire : on va le contrôler entièrement, c'est à peu près impossible. À moins de mettre une bulle de verre au-dessus des prisons », ironise-t-il.

Par contre, il y a des moyens pour limiter ce type d'opération, notamment en sanctionnant les personnes détenues qui ont été épinglées. « Il faut qu'il y ait des conséquences », insiste M. Lavoie.

En octobre 2023, le gouvernement du Québec a annoncé des investissements de 36 M$ pour freiner la contrebande et les tentatives d’évasion en prison. Certaines sommes somme sont allouées à des systèmes de radars pour détecter les drones dans certains établissements ainsi qu'à des détecteurs à balayage corporel pour les fouilles. De plus, il est prévu que certains établissements soient mieux clôturés.

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    • Éditrice

      Josianne Desjardins est éditrice chez Narcity Québec. Diplômée de l’Université de Montréal en sociologie et journalisme, Josianne est une reporter à la fibre humaine! Elle possède 15 ans d’expérience, autant dans la presse locale, nationale qu’internationale avec ses multiples reportages réalisés en Haïti et au Mexique pour différents médias canadiens. Josianne est particulièrement sensible aux enjeux concernant la santé mentale, la condition féminine et les phénomènes sociaux préoccupants de l’heure. Elle se passionne également pour les grandes tendances alimentaires et agroalimentaires. En 2019, elle a remporté le Prix Rosaline-Ledoux pour l’excellence de la couverture journalistique touchant la vie des femmes en milieu rural.

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