6 des pires lieux publics où les rats prolifèrent à Montréal, selon un exterminateur
En as-tu vu plus souvent, dernièrement? 🐀🐀🐀

Les rats bruns ont tendance à se propager à certains endroits publics à Montréal.
Plus que jamais, les rats ont élu domicile dans des lieux publics que tu as peut-être l'habitude de fréquenter à Montréal. Depuis la pandémie, on aperçoit davantage ces petits ou gros « locataires » à quatre pattes dans les rues et les parcs de la métropole. Il s'agit de la réalité assez répugnante à laquelle s'attaque l'exterminateur Nathaniel Leavey à plusieurs endroits, et ce, surtout depuis les quatre dernières années.
La place de la Gare-Jean-Talon, marquée par la présence de rats, fait bien jaser ces derniers jours et apeure la population des environs. Le copropriétaire des Entreprises Maheu intervient entre autres à cet endroit, à côté de la station de métro Parc, depuis près de cinq ans. Mais c'est loin d'être le seul lieu à être infesté de rats dans la métropole. Cinq autres endroits ou types d'environnement à Montréal sont particulièrement propices à la propagation de la vermine, selon l'exterminateur.
Concernant le terrain de la Gare-Jean-Talon, M. Leavey soutient toutefois qu'il serait de mieux en mieux contrôlé, alors que la situation a déjà été bien pire dans le passé. « Au début [en 2019], on y allait aux semaines, se souvient-il. Puis, on en voyait une vingtaine, une trentaine [de rongeurs] qui se promenaient chaque fois qu'on allait faire la vérification de nos boîtes. Là, on en voit quelques-uns, en bas de dix quand on va faire notre [visite] ».
Les boîtes sécurisées, installées à plusieurs endroits à Montréal, contiennent des blocs de poison à rats.Entreprises Maheu
Derrière la grande bibliothèque (BAnQ)
L'expert constate que les déchets ont tendance à traîner pendant plusieurs jours dans l'avenue Savoie, située derrière la grande Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) « On a des étés chauds et humides, donc ça attire la vermine et les chats errants aussi », dit-il en lien avec son intervention datant d'hiver au printemps dernier à la demande de la Ville, qui avait reçu des plaintes provenant de la population.
Toutefois, ce n'est pas l'établissement comme tel qui serait responsable de l'accumulation des poubelles. « C'est plus les commerçants autour. Puis là, la bibliothèque s'inquiétait d'avoir des rats qui se promenaient autour de l'entrée et des usagers », affirme-t-il.
L'installation des pièges - qui sont en fait des boîtes sécurisées renfermant des blocs de poison à rats - a contribué à réduire la surpopulation de rongeurs. D'ailleurs, ces derniers peuvent être particulièrement voraces, car il arrive que certaines bêtes réussissent à s'échapper d'une boîte ou la détruisent en la rongeant...
Les ruelles du Quartier Latin
Il s'agit ni plus ni moins d'un buffet à ciel ouvert pour la vermine. « Les ruelles [près de la rue] Saint-Denis, c'est terrible. Et les restaurateurs qui sont là vont mettre des déchets n'importe comment. [...] les rats viennent se servir là », témoigne M. Leavey.
Selon lui, ce secteur achalandé a malheureusement la « recette gagnante » pour avoir des problèmes d'infestation. « Les restaurateurs qui sont là servent des repas non-stop. Les rats, c'est ça qu'ils cherchent, des places [où] ils peuvent se nourrir et se cacher », décrit-il. La présence de nombreux conteneurs à déchets, en plus de l'état vieillissant des infrastructures municipales, dont les systèmes d'égouts, peuvent contribuer à amplifier ce phénomène, ajoute-t-il.
À l'Université du Québec à Montréal (UQAM)
« C'est un point chaud avec la station de métro », considère l'exterminateur « Je sais qu'il y a eu beaucoup de plaintes des étudiants qui ont vu des rats, régulièrement ». C'est aussi ce qu'on peut lire dans le journal étudiant de l'UQAM, le Montréal Campus. L'an dernier, des universitaires ont dit avoir aperçu des rongeurs entre les quatre murs de l'établissement.
D'après M. Leavey, les travaux qui ont eu lieu autour de l’UQAM ainsi que les rénovations majeures de la station de métro Berri-UQAM peuvent expliquer la présence massive des rats dans ce secteur.
De plus, il n'est pas rare d'en voir se promener à l'extérieur, à proximité des entrées de la station. Selon nos récentes observations, dans le même coin, le tronçon de l'avenue Viger Ouest, entre la rue Sanguinet et le boulevard Saint-Laurent, est aussi particulièrement peuplé de rats.
Autour des épiceries fines
« Ce qu'on voit de plus en plus et qui me surprend encore, c'est des citoyens qui nous appellent pour aller installer des boîtes avec des poisons près d'un commerce ou d'une petite épicerie fine », raconte le spécialiste en gestion parasitaire qui est intervenu à quelques reprises dans le quartier de Rosemont pour cette raison.
Et ce genre de demandes provient également des propriétaires préoccupés par les colonies de rats établies autour de leur établissement. « Il y en a qui vont nous appeler et vont nous dire : "Quand je sors mes poubelles, j'essaie de mettre ça dans mes conteneurs à déchets, mais je les vois se promener pis j'ai peur qu'ils [les rats] rentrent quand [un.e employé.e] va fumer dehors''. Ça fait que là, on met deux ou trois boîtes à l'extérieur dans la ruelle, attachées après des poteaux avec des chaînes. Puis, on va vérifier ça une fois par mois », détaille M. Leavey.
D'autres indices visuels peuvent aussi alerter le voisinage de ces commerces : lorsqu'il constate des trous dans les plates-bandes de leur jardin, où les rats vont se réfugier. « À un moment donné, ils vont voir le rat rentrer dans le trou, puis ils vont faire un plus un! Ça fait que là, ils nous appellent, puis on met une boîte, puis après ça, ils enterrent le trou », explique l'expert. Ce dernier souligne que ce type de requêtes est particulièrement nouveau, depuis deux ou trois ans.
Près des grands immeubles à logements
« Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a eu un boom de constructions, mais on voit de plus en plus [des rats] autour des gros, gros complexes de 300 à 500 logements », observe l'exterminateur. Il déplore que dans bien des cas, le nombre de conteneurs à déchets n'est pas à la hauteur des besoins des résident.e.s des lieux. C'est ce qu'il a pu constater lors d'un de ses contrats dans le quartier Ahuntsic-Cartierville.
Mais il n'y a pas que la gestion des installations communes à blâmer, selon M. Leavey. Car chacun.e a sa part de responsabilité pour limiter le pouvoir d'attraction de ses poubelles à l'extérieur. Il faut donc éviter tout « laisser-aller » à cet égard.
Que faire pour endiguer le phénomène?
Ce spécialiste en gestion parasitaire estime que la Ville de Montréal fait des efforts pour les éliminer, comme en témoigne son contrat pour la place de la Gare-Jean-Talon. « J'aime ça chialer, car c'est notre argent public et on veut que ça bouge, mais on voit qu'ils veulent. Ils nous engagent pour mettre des boites sécuritaires [contenant] des poisons », souligne-t-il.
Par contre, ce n'est pas suffisant. « La Ville, faudrait qu'elle en fasse plus. Mais en même temps, qu'est ce qu'elle devrait faire? Ça, c'est difficile à dire, parce qu'il faudrait mettre les gens à l'amende et [installer] plus d'affiches. Mais il y a encore des gens qui nourrissent les oiseaux et les animaux même s'il y a une pancarte [d'interdiction, comme sur la place publique de la Gare-Jean-Talon avec la mention d'une amende de 4 000 $]. En fait, cette pratique attire non seulement ces animaux, mais aussi les rongeurs.
« Je ne le sais pas, mais il faudrait qu'il y ait plus de surveillance. C'est plate, parce que c'est des coûts que la Ville devrait engendrer et que les citoyens [pourraient devoir] payer. Il faut mettre plus de polices des poubelles pour conscientiser les gens », conclut-il.
Si tu aperçois des rats dans un parc, une ruelle, un lieu public ou à l'extérieur d’un établissement d’alimentation à Montréal, tu peux contacter le 311. Il y a aussi un formulaire disponible sur le site Web de la Ville.