Une ex-députée compare la loi 96 au Québec avec le conflit en Ukraine et ça ne passe pas
Un commentaire jugé « insensé et insensible ».
Dans une publication sur sa plateforme Twitter, l'ancienne députée de la Chambre des communes du Canada, Marlene Jennings, remet en question le support du premier ministre François Legault face à la situation en Ukraine.
Celle qui fut la première Québécoise noire à être élue au parlement canadien dénonce la volonté du chef du gouvernement de faire adopter le projet de loi 96, une loi visant à la protection du français, soulignant que celle-ci va à l'encontre des droits et libertés des Québécois.es.
« Je dois demander comment François Legault explique son support très apprécié pour la démocratie de l'Ukraine avec sa volonté de suspendre tous les droits et libertés de TOUS les Québécois avec son projet de loi 96? Je me pose la question, mais seul Legault peut y répondre », peut-on lire sur la publication de l'ex-députée.
Comparer la d\u00e9fense du peuple ukrainien avec la d\u00e9fense du fran\u00e7ais au Qu\u00e9bec.\nVraiment? https://twitter.com/marleneqcgn/status/1497022034148216837\u00a0\u2026— Fran\u00e7ois Legault (@Fran\u00e7ois Legault) 1645793502
Il n'en fallait pas plus pour que le chef de la CAQ réplique à la critique en soulignant son incompréhension face au parallèle émis par Jennings : « Comparer la défense du peuple ukrainien avec la défense du français au Québec. Vraiment? ».
En cette p\u00e9riode de grandes tensions, soyons tous prudents avec le ton que nous empruntons et les exemples que nous utilisons.\n\nCes propos sont inacceptables et n\u2019ont tout simplement pas leur place.pic.twitter.com/uGQJ4wnTcW— Dominique Anglade (@Dominique Anglade) 1645790683
La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, s'est dite, elle aussi, choquée par les propos de l'ex-politicienne qu'elle juge inadmissibles. La politicienne en a profité pour appeler à la prudence les Québécois.es : « En cette période de grandes tensions, soyons tous prudents avec le ton que nous empruntons et les exemples que nous utilisons. Ces propos sont inacceptables et n’ont tout simplement pas leur place. »
Commentaire insens\u00e9 et insensible. Soyons tous solidaires avec le peuple ukrainien. #polqc #assnat https://twitter.com/marleneqcgn/status/1497022034148216837\u00a0\u2026— Simon Jolin-Barrette (@Simon Jolin-Barrette) 1645762998
Dépositaire de la loi 96, le ministre de la Justice et ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a critiqué le commentaire qu'il qualifie d'« insensé et insensible ».
On me reproche d\u2019avoir os\u00e9 noter la contradiction de l\u00a0\u2018appui de Legault pour les sanctions contre la Russie et son agression arm\u00e9e contre l\u2019Ukraine une soci\u00e9t\u00e9 d\u00e9mocratique, ce que j\u2019applaudis, avec son d\u00e9sire de suspendre nos propres droits et libert\u00e9s par le #96. Ah bon!— MarleneJennings2.0 (@MarleneJennings2.0) 1645760920
Marlene Jennings a depuis retiré la publication en question de son compte Twitter. Toutefois, elle a réitéré en dénonçant les reproches de Legault à son égard dénotant aussi son incompréhension face à ceux-ci : « On me reproche d’avoir osé noter la contradiction de l’appui de Legault pour les sanctions contre la Russie et son agression armée contre l’Ukraine une société démocratique, ce que j’applaudis, avec son désir de suspendre nos propres droits et libertés par le #96. Ah bon! »
La loi 96 vise à proposer des modifications législatives qui favoriseraient la protection du français dans certains secteurs de l'État, dont l'éducation, notamment, en imposant une épreuve uniforme de français pour tout le réseau collégial pour les allophones et francophones seulement. Le Quebec Community Groups Network (QCGN), dont fait partie Marlene Jennings, a d'ailleurs fortement critiqué ce projet de loi qu'il juge « dépassé et odieux ».
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