Une pétition pour libérer une orque de Marineland devient virale au Québec
« Elle vit dans des conditions qu'on ne réserverait même pas à nos pires criminels. »

Attention, cet article contient du contenu graphique qui pourrait choquer certain.es lecteur.trices.
Les droits des animaux préoccupent les Canadien.nes, c'est pourquoi ils et elles sont nombreux.euses à se mobiliser sur les réseaux sociaux pour sauver une orque en captivité à Marineland, en Ontario, seule depuis près de 10 ans.
Au moment d'écrire ces lignes, ce 25 octobre, 347 000 personnes ont signé la pétition « Libérez Kiska, la dernière orque en captivité au Canada » qui a été mise en ligne à la fin septembre. Si elle obtient les 500 000 signatures, ce sera « une des plus signées sur Change.org », est-il indiqué sur le site Internet.
Alors que l'épaulard d'une quarantaine d'années retient l'attention à travers le monde, la SPCA de Montréal a également offert son appui au mouvement afin de mettre encore plus de pression pour que Kiska soit libérée. Narcity s'est entretenu avec Sophie Gaillard, directrice de la défense des animaux de la SPCA afin d'en savoir plus sur la situation de cette orque.
Pourquoi la captivité de Kiska pose problème?
« Les orques sont des animaux qui sont incroyablement intelligents, avec des besoins sociaux complexes. À l'échelle sauvage, ils voyagent et vivent en groupe avec un système de communication qui est très sophistiqué pour communiquer entre eux. On sait, par de nombreuses études, que leur capacité à créer des liens, que leurs émotions profondes et complexes, rivalisent avec la capacité émotionnelle des êtres humains », a indiqué Mme Gaillard.
« Kiska est une orque qui est gardée toute seule dans un bassin depuis plus de dix ans. Elle vit dans des conditions qu'on ne réserverait même pas à nos pires criminels, ici au Canada, et donc c'est absolument inacceptable de la garder comme ça », a-t-elle poursuivi.
Sophie Gaillard a indiqué que la SPCA de Montréal a repartagé la pétition sur sa page Facebook en soutien aux initiatives prises par Animal Justice, un groupe canadien de défense des animaux.
« Ils ont déposé une plainte formelle auprès du gouvernement ontarien pour leur demander d'appliquer leurs lois en matière de protection des animaux relatives à la situation de Kiska. La loi ontarienne, comme ici au Québec, interdit de causer des souffrances physiques aux animaux, mais aussi de la détresse psychologique », a-t-elle indiqué.
Que dénonce exactement
la plainte d'Animal Justice Canada?
Narcity a obtenu une copie de la plainte déposée par Animal Justice, et on y découvre que ce sont des vidéos chocs, publiées par Phil Demers, un ancien employé de Marineland, qui ont lancé l'alerte.
Another angle. This is dangerous and self harming behaviour. Kiska is in distress.pic.twitter.com/3MSMt9T9UI— Phil Demers (@Phil Demers) 1631115253
« La compilation de 35 secondes de plans aériens de Kiska offre une vision claire de son environnement. Kiska est dans une petite piscine dont le fond est partiellement obscurci par une apparente accumulation de matières fécales. Kiska flotte mollement près de la surface de l'eau. À certains moments de la vidéo, Kiska est si immobile qu'elle semble morte », dénonce la plainte.
Une autre vidéo publiée par Phill Demers sur YouTube le 16 juillet 2021 montre la détresse du cétacé.
« Cette séquence, tournée de l'intérieur de Marineland dans un endroit avec une vue à l'intérieur de la paroi de verre du réservoir de Kiska, montre une fois de plus Kiska flottant près de la surface et nageant lentement vers l'opérateur de la caméra avant de s'arrêter », est-il décrit dans le document.
Certain.es expert.es en mammifères marins ont également appuyé les propos d'Animal Justice.
« À mon avis, la situation de Kiska est cruelle. Au minimum, elle aurait dû être transférée depuis longtemps dans une installation avec d'autres orques ou d'autres individus d'une autre espèce de cétacés comme compagnon. [...] En aucun cas son état complètement solitaire ne devrait continuer, surtout compte tenu de son comportement pratiquement inerte », a indiqué Dr Naomi A. Rose, scientifique spécialiste des mammifères marins pour l'Animal Welfare Institute (AW).
Quel avenir pour Kiska ?
« Ce qu'on demande c'est qu'il y ait des mesures qui soient mises en place immédiatement pour assurer à Kiska son bien-être psychologique. On pourrait par exemple envisager de lui fournir des compagnons de bassin qui appartiennent à une autre espèce de cétacé, comme des dauphins, mais il faudrait aussi envisager de la transférer le plus rapidement possible à un sanctuaire », a indiqué Sophie Gaillard.
En effet, sa remise en liberté serait problématique, car elle a été capturée alors qu'elle était encore jeune. Elle aurait donc besoin des vétérinaires pour l'aider à s'alimenter.
« On a la chance incroyable maintenant d'avoir un sanctuaire pour baleine en Nouvelle-Écosse qui serait prêt à accueillir Kiska avec vraiment des genres d'énormes enclos dans l'océan, avec des supervisions constantes des vétérinaires pour s'assurer de son bien être et puis évidemment elle pourrait être en contact avec d'autres baleines », a conclu avec espoir la directrice de la défense des animaux de la SPCA.
La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.
À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.
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