Annamie Paul du Parti vert explique pourquoi elle a délaissé le Québec jusqu'à maintenant
Ce n'est pas facile dans sa circonscription!
Depuis le début de la campagne électorale fédérale, tous les leaders des principaux partis sont passés par le Québec pour flirter avec la population, à l'exception de la cheffe du Parti vert du Canada (PVC), Annamie Paul, qui délaisse la province pour se concentrer à se faire élire dans sa propre circonscription de Toronto.
Lors d'un entretien avec Narcity, la leader des Verts au pays a toutefois affirmé que le Québec fait partie des deux ou trois provinces que son équipe et elle considèrent visiter d'ici la fin de la campagne, le 20 septembre prochain.
What a wonderful day in the beautiful city of Montreal. Conversations with Montrealers, and fries from Swartz's Deli - who could ask for more! #Montreal #cdnpolipic.twitter.com/3wRPJleaNi— Annamie Paul (@Annamie Paul) 1622812836
Toronto-Centre, un fief libéral
Annamie Paul ne croit pas aux licornes et est pleinement consciente que gagner le cœur des électeurs et électrices de sa circonscription, Toronto-Centre, sera difficile, puisque ce comté du centre-ville est reconnu comme un territoire qui tergiverse entre les partis libéral et conservateur.
« C'est vrai que c'est une circonscription avec une longue histoire libérale, mais si on travaille fort pour une vraie représentation, [les citoyen.nes] vont nous choisir », lance-t-elle d'entrée de jeu, ajoutant que rendu « à un certain moment, les gens doivent se dire "il faut que ça change" » et espère qu'iels se le diront cette élection-ci.
Elle remet aussi en question la tenue d'une élection en pleine pandémie, alors que la population de la circonscription Toronto-Centre n'aurait pas la tête à cela, selon elle, elleux qui ont été aux urnes en octobre 2020, lors d'une élection partielle pour combler le siège de l'ancien ministre des Finances, Bill Morneau, qui a démissionné à la suite de l'affaire We Charity.
D'ailleurs, selon les données d'Élections Canada, Mme Paul est arrivée en seconde position, derrière la libérale Marci Ien, avec 33 % des votes contre 42 %.
Sa relation avec le Québec
Bien qu'elle n'ait pas pu visiter le Québec autant qu'elle le souhaitait en raison de la pandémie de COVID-19, Annamie Paul affirme adorer la Belle Province, elle qui a participé à plusieurs immersions françaises dans sa jeunesse, durant les années 1970.
« Ma mère voulait que ses enfants soient bilingues, lance l'avocate de 48 ans. On a passé beaucoup de temps au Québec. »
Mme Paul remarque que le Québec pourrait être un terreau fertile pour le Parti vert, car elle y voit « énormément de progressistes », dit-elle, et « pas seulement au niveau de l'environnement », précisant qu'iels souhaitent moins d'inégalité et moins d'injustices sociales, entre autres.
« Je crois que pour le Parti vert, si on peut investir le temps qu'il faut au Québec, il y a la possibilité d'y faire augmenter nos membres », souligne-t-elle.
Beaucoup de gens ont \u00e9t\u00e9 pouss\u00e9s au bord du gouffre lors de la pand\u00e9mie et luttent encore pour garder la t\u00eate hors de l'eau. Nous ne devons pas laisser cela se reproduire.\n\nNous devons compl\u00e9ter notre filet de s\u00e9curit\u00e9 sociale afin que la population puisse vivre dans la dignit\u00e9.pic.twitter.com/ZqrVh1gSbg— Annamie Paul (@Annamie Paul) 1629473092
Être payé.e pour étudier?
En début de campagne électorale, Mme Paul a affirmé vouloir inclure un revenu de base garanti pour les Canadiens et Canadiennes, questions qu'iels n'aient pas de problèmes financiers majeurs.
Pour les millénariaux, cela signifierait qu'iels pourraient aller ou retourner sur les bancs d'école et avoir un certain revenu garanti par le gouvernement s'il n'est pas possible pour eux et elles de travailler à temps plein ou à temps partiel.
« Si on reconnaît que l'automatisation et l'intelligence artificielle va complètement transformer le monde du travail — et c'est déjà en marche — il faut avoir une option pour changer ses plans », explique-t-elle à Narcity.
« Si un plus jeune doit aller soigner ses enfants ou un parent, ils auront la chance de le faire sans avoir de problèmes financiers », précise la verte.
D'ailleurs, plusieurs membres des autres partis seraient en faveur d'une telle mesure, dit-elle. Toutefois, Mme Paul rappelle que les chef.fes « ne sont pas obligé.es de suivre les directions de leurs membres ».
Selon elle, si des élections n'avaient pas été déclenchées en août dernier, l'inclusion d'un revenu de base garanti aurait pu être adoptée.
Un système qui « stigmatise »
Selon l'avocate torontoise, qui parle un excellent français, un soutien financier de la sorte viendrait en aide aux personnes qui tombent dans les craques du système et qui n'ont pas l'aide dont ils ont besoin.
« C'est un système qui stigmatise, qui a beaucoup de bureaucratie », se désole-t-elle. « Il faut maintenant reconnaître que nous avons besoin d'un revenu minimal garanti, quelque chose qui assure que quoi qu'il arrive, il y ait un filet [de sécurité sociale]. »
« Notre système et les différentes prestations [financières] ne suffisent pas pour protéger tout le monde », rappelle Mme Paul.
La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.
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