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Menaces de mort et intimidation : les employés de la STL laissés à eux-mêmes

Quand les agents de sécurité n'interviennent pas devant une agression. 😮

Un autobus de la STL en marche à la tombée du jour.

Plusieurs effectifs de la STL auraient subi des agressions de la part de la clientèle violente.

Éditrice, Nouvelles

Alors que les cas d'agression envers le personnel de la Société de transport de Montréal (STM) se sont multipliés au courant de l'année dernière et ont été largement médiatisés, le portrait n'est pas plus reluisant du côté de Laval (STL). Cela inquiète le représentant des chauffeur.euse.s, qui déplore l'absence de constables spéciaux au sein de ce vaste réseau ainsi que le manque de mesures pour outiller le personnel face aux épisodes violents et criminels.

« Nos chauffeurs en vivent de façon hebdomadaire [des agressions] et l'employeur [la STL] fait le strict minimum pour pouvoir répondre à ses obligations de base. Même les agents de sécurité de nos terminus n'interviennent pas ou très peu », déplore Anthony Latour, porte-parole du syndicat de la Société de transport de Laval (STL).

Dans les derniers jours, la STM a annoncé l'augmentation du nombre d'effectifs affectés à la sécurité dans dix stations de métro au cours des prochains mois. L'entreprise publique a aussi déployé une campagne sous forme d'affiches pour sensibiliser la clientèle aux agressions dont sont victimes ses effectifs. Cela survient dans un contexte où il y a eu multiplication des cas l'an dernier - l'administration a fait état de 348 incidents contre des membres de son personnel en 2023, ce qui représente une hausse de 6 % par rapport à 2022.

Si au moins douze client.e.s ont été la cible d'attaques criminelles dans le métro de Montréal depuis le début de l'année, le réseau du côté de Laval semble toutefois être épargné par cet enjeu d'insécurité touchant la clientèle.

Menaces et interventions limitées

Le représentant du personnel nous a exposé plusieurs cas récents d'agression, certains suscitant des inquiétudes quant à la manière dont les interventions ont été menées.

« Une chauffeuse s'est fait menacer de mort et pousser [...] pendant qu'un agent de sécurité était littéralement le pied sur l'entrée du bus et lui a dit : "Moi, je ne peux pas intervenir. Appelle ton superviseur/boss" », raconte M. Latour. Il ajoute que cette personne n'aurait également pas reçu le soutien de la direction lorsqu'elle a voulu effectuer un rapport de police. De plus, le suspect était apparemment connu des agents de sécurité et un superviseur leur aurait finalement demandé de vérifier les bandes vidéos plusieurs jours après l'incident. Par ailleurs, une autre membre du personnel aurait quant à elle subi des menaces de viol de la part d'un usager.

Dans un autre cas, le porte-parole soutient qu'un autre chauffeur n'aurait pas été avisé du comportement violent d'un utilisateur ayant été maitrisé par des agents de sécurité dans les minutes précédant son embarquement à bord d'un autobus. Par ailleurs, il semblerait qu'un.e de ses collègues ait été la cible du crachat d'une cliente après lui avoir demandé de payer son billet.

« On n'a pas le droit d'empêcher quelqu'un de rentrer, mais on doit demander [deux fois le montant avec un avertissement si défaut de paiement], ce qui challenge directement la personne qui ne veut pas te payer. C'est comme ça que la majorité de nos agressions commencent », affirme M. Latour, qui estime que la politique de perception de paiement devrait changer.

De plus, celui-ci déplore qu'aucun.e constable spécial.e ne soit à l'emploi de la STL, ce qui, selon lui, aiderait à assurer la sécurité de ses membres. Narcity a contacté la STL afin d'obtenir des précisions et plus d'informations au sujet de ces événements. L'article sera mis à jour si nous obtenons une réponse, car cette dernière a affirmé devoir faire de « nombreuses vérifications auprès de plusieurs équipes » et qu'elle n'était pas en mesure de répondre dans les délais demandés.

Des avertissements trop faibles?

Le 16 avril, les effectifs de la STL ont également pris connaissance d'une nouvelle opération de sensibilisation mise en place par la direction. Les affiches que tu pourrais voir dans les autobus ou les stations de métro lavalloises indiquent qu'il est interdit de menacer, cracher et frapper, le tout accompagné de cet avertissement : « agresser un chauffeur, c'est criminel. Vous pourriez avoir un casier judiciaire [selon l'] article 269.01 du Code criminel », peut-on lire sur le prototype de la pancarte.

Une affiche indique qu'il est interdit de menacer, cracher et frapper et qu' \u00ab agresser un chauffeur, c'est criminel. Vous pourriez avoir un casier judiciaire [selon l'] article 269.01 du Code criminel \u00bb.Un aperçu de l'affiche que tu pourrais voir dans les autobus ou les stations de métro à Laval. Gracieuseté d'Anthony Latour

Mais pour M. Latour, c'est trop peu, trop tard, surtout que cette demande d'affichage daterait de nombreuses années et qu'elle ne correspond pas au modèle souhaité par le syndicat et les membres. Ce dernier souligne qu'ils et elles auraient voulu s'inspirer de l'affiche déployée dans le Service de transport en commun de Trois-Rivières (STTR), où il est clairement indiqué que les agressions peuvent entraîner une peine allant jusqu'à 14 ans d'emprisonnement. Sur cette même pancarte, on invite la clientèle à penser à son comportement « avant de [se] retrouver en dedans ».

Une affiche o\u00f9 il est \u00e9crit: \u00ab Agresser un chauffeur est un acte criminel qui peut valoir jusqu'\u00e0 14 ans d'emprisonnement \u00bb.L'affiche déployée dans le Service de transport en commun de Trois-Rivières (STTR).Gracieuseté d'Anthony Latour

Mais d'après M. Latour, l'employeur lavallois n'aurait pas accueilli favorablement l'idée de diffuser ces mentions relatives à une peine de prison par crainte de provoquer un « chaos social », selon les propos qu'il nous rapporte.

Par ailleurs, il estime que cette action est insuffisante. « Ce n'est pas en faisant une campagne de sensibilisation ou d'images marketing qu'on va venir régler la problématique. [...] Là, malheureusement, il y a des situations qui arrivent et on a laissé la situation dégénérer », soutient celui qui était également président du Conseil provincial du secteur du transport terrestre du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) jusqu'à tout récemment.

« Il y a des gens en ce moment qui se font agresser ou qui vivent au quotidien avec des menaces blanches (menaces potentielles suggérant une intention hostile) du genre : ''Je vais te faire la passe quand je vais te pogner'' », poursuit ce dernier.

Absence de formation et de statistiques

Après la signature la convention collective, le syndicat et l'employeur auraient convenu de mettre en place une formation sur la gestion de la clientèle agressive. Cependant, plusieurs mois plus tard, la direction aurait complètement modifié le projet pour des ateliers de perfectionnement sur le service à la clientèle. « On a mis un grief là-dessus, car ça ne répond par au besoin! [...] on a dénoncé l'ensemble du contenu présenté. Il faut vraiment travailler sur la résilience des chauffeurs, sur comment détecter des situations à risque et comment désescalader des situations [sans] se mettre à risque », fait-il valoir tout en soulignant qu'aucune formation de ce genre n'existe à ce jour pour les membres du réseau. Ce dernier indique toutefois que les deux parties travaillent activement sur ce dossier afin d'offrir une formation qui puisse correspondre aux attentes.

Par ailleurs, les cas d'agressions n'auraient jamais été comptabilisés du côté de la STL jusqu'à tout récemment, soit depuis le début de l'année. « On nous dit qu'on prend ça très au sérieux. Mais d'abord, comment ça il n'y a pas de statistiques avant 2024? Et lorsqu'on les a demandées [les données], on a reçu un screenshot d'un document Excel », dit-il en ajoutant qu'il n'a pu voir aucun détail sur le type d'agression concernant les incidents répertoriés.

Le porte-parole se demande alors ce qu'il faudra pour que des actions soient mises en place par la direction afin d'assurer la sécurité du personnel. « On dirait qu'ils attentent que les chauffeurs soient des punching bags pour changer », conclut-il.

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    • Éditrice

      Josianne Desjardins est éditrice chez Narcity Québec. Diplômée de l’Université de Montréal en sociologie et journalisme, Josianne est une reporter à la fibre humaine! Elle possède 15 ans d’expérience, autant dans la presse locale, nationale qu’internationale avec ses multiples reportages réalisés en Haïti et au Mexique pour différents médias canadiens. Josianne est particulièrement sensible aux enjeux concernant la santé mentale, la condition féminine et les phénomènes sociaux préoccupants de l’heure. Elle se passionne également pour les grandes tendances alimentaires et agroalimentaires. En 2019, elle a remporté le Prix Rosaline-Ledoux pour l’excellence de la couverture journalistique touchant la vie des femmes en milieu rural.

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