Le Canada arrête d’importer du pétrole russe et le prix du plein risque d'augmenter
L’industrie pétrolière représente « plus d’un tiers des recettes du budget fédéral russe. » ⛽

Justin Trudeau. Droite: station-service
Le prix du plein d'essence risque d'augmenter ces prochains jours. Après s'être entretenu avec des membres de l'OTAN, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé, en conférence de presse le 28 février en après-midi, qu'il avait une « intention d’interdire toute importation du pétrole brut en provenance de la Russie ».
Cette annonce fait suite à la volonté du ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, Dmytro Kuleba, qui avait affirmé sur Twitter ce 27 février que d'acheter du pétrole et du gaz russes, c'est « payer pour le meurtre d'hommes de femmes et d'enfants ukrainiens ».
We insist on a full embargo for Russian oil and gas. Buying them now means paying for the murder of Ukrainian men, women and children. I welcome the first decisive steps by a number of European states in this regard and urge others to proceed resolutely and without delay.— Dmytro Kuleba (@Dmytro Kuleba) 1645986585
Selon le premier ministre Trudeau, Vladimir Poutine « et ses oligarques ont grandement profité » de cette industrie. D'après les chiffres officiels, ce secteur représente « plus d’un tiers des recettes du budget fédéral russe ».
Justin Trudeau reconnaît que le Canada n'en a importé « que des quantités très limitées ces dernières années » et marque surtout la portée symbolique de cette mesure qui est, selon lui « un message puissant ». Notons que la majorité des importations de pétrole au Canada provient des États-Unis.
Selon des chiffres parus dans le National Post ce 28 février les importations de pétrole russe au Canada représenteraient près d'un million de dollars par jour. Même si c'est peu, la complexité du marché de l'offre et de la demande pourrait se faire ressentir dans le prix payé à la pompe.
Ce 24 février, le ministre des Finances Éric Girard avait affirmé à l'Assemblée nationale, que le conflit en Ukraine pourrait mener à une augmentation du prix de l'essence puisqu'il favorise « de l'incertitude et de la volatilité » et qu'il fallait « regarder combien de temps ça va durer et à quel point ces impacts sont permanents. »
C'est l'Union européenne qui dépend de l'énergie russe, qui fournit 40 % des importations de ses importations en gaz naturel et 30 % de ses importations en pétrole.
Évidemment, cette annonce donne des arguments à celles et ceux, comme le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, qui toujours selon la même source, pensent que le Canada devrait augmenter sa production nationale de pétrole. Ce dernier avait d'ailleurs appelé à autoriser le projet de pipeline Keystone XL ce 27 février.
La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.