Le décès de cette femme à Montréal après un appel à l'aide à l'hôpital sème la controverse

Une vidéo Facebook dans laquelle Mireille Ndjomouo lance un appel à l'aide pour qu'on la change d'hôpital est devenue virale dans les derniers jours. Une dénonciation rappelant le mouvement qui avait suivi celle de Joyce Echaquan, en septembre 2020.
Dans cette vidéo datant du 7 mars 2021, elle affirme ne pas recevoir les soins adéquats à l'hôpital Charles-Le Moyne de Longueuil. Elle est décédée deux jours plus tard, le 9 mars.
La sélection de l'éditeur : Tu ne peux plus commenter les photos récentes de Camille Felton sur Instagram
Qui était-elle?
Mireille Ndjomouo était une Camerounaise et mère monoparentale de trois enfants qui vivait au Québec.
Selon les informations obtenues par le Journal de Montréal, la femme de 44 ans était établie ici depuis quatre ans. Elle vivait avec son fils de 14 ans.
Elle s'est présentée à l'hôpital de Longueuil en début de semaine pour un mal de jambe.
Que lui est-il arrivé?
Dans sa vidéo, Mme Ndjomouo explique que depuis son arrivée, elle est enflée et n'arrive pas à respirer. « J'ai des boutons partout sur moi », dit-elle, visiblement à bout de souffle.
Elle dit aussi avoir demandé au docteur de se faire changer d'hôpital « là où je serai mieux suivie, mais il ne veut pas ».
« Ma bouche est paralysée, mon visage aussi est gonflé [...] je ne suis pas vraiment la personne que vous voyez sur cette vidéo », ajoute-t-elle.
« Je suis en train de mourir à petit feu dans cet hôpital », lance Mme Ndjomouo.
Elle allègue aussi que sa soeur, qui est infirmière, aurait été chassée deux fois de sa chambre. Elle poursuit en racontant avoir dit au personnel lors de son admission qu'elle était allergique à la pénicilline.
« Mais ils m'ont injecté la pénicilline, sachant très bien que je suis allergique ».
Elle soutient aussi que ces injections auraient duré trois jours, malgré ses objections. Une « gentille infirmière » s'en serait rendu compte et aurait dit que « ce n'était pas correct ».
Des membres de la communauté se seraient mobilisés devant l'hôpital, et le transfert de la Camerounaise s'est effectué vers 22 h.
Selon le Journal, il s'agirait de l'Hôpital général juif de Montréal, où elle aurait reçu mardi un diagnostic de cancer du système lymphatique.
Elle serait finalement décédée une heure plus tard.
Que va-t-il se passer?
La communauté entourant Mme Ndjomouo a réagi rapidement à la suite de son décès.
Une page Facebook « Justice Pour Mireille » a été créée, et on y convoque les gens à une marche, samedi le 13 mars 2021 de 15 h à 17 h. Une campagne GoFundMe a aussi été mise sur pied pour ramener le corps de Mireille Ndjomouo au Cameroun.
Au moment d'écrire ces lignes, 5 385 $ ont été amassés.
Le mari de Joyce Echaquan, Carol Dubé, a commenté les événements en les qualifiant de « nouvelle très triste ».
« Comme Joyce elle laisse des enfants, des soeurs, des frères, une mère, un père et des amis », écrit-il dans sa publication Facebook.
« Il ne doit plus en avoir des Joyce, des Mireille, des Jimmy Lee Durocher, plein d'autres qui [n'ont] pas eu la chance de faire des vidéos », poursuit M. Dubé.
Joint par Narcity, le Centre intégré de soins et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre a affirmé ne pas pouvoir commenter sur ce cas pour des raisons de confidentialité.
On ajoute cependant que « le CISSS de la Montérégie-Centre a à cœur la qualité des soins et des services offerts à la population. Le PDG a mandaté la direction de la qualité pour examiner la situation ».