20 bars et clubs fermés à Montréal qu'on n'oubliera jamais
Lequel te manque le plus? 💃🏼

L'enseigne du défunt Radio Lounge. Droite : L'intérieur de l'ancien club La Boom à Montréal.
Les nuits dans les bars et clubs défunts de Montréal laissent des marques indélébiles dans nos mémoires. On doit avouer que certaines sorties restent floues, alors qu'on se souvient davantage du lendemain de brosse que la soirée (arrosée) elle-même. Dans tous les cas, la métropole est réputée pour son nightlife actif et tu as peut-être contribué aux souvenirs de certains endroits avec tes personnes préférées.
Qu'on les appelle discothèques, boites de nuit ou simplement clubs, de nombreux établissements qui ont fait danser les Montréalais et Montréalaises ont marqué certaines époques et décennies. Ahhhh, ce bon vieux temps - pas si lointain - où tu pouvais dormir trois heures avant d'aller travailler le matin, Gatorade en main!
Voici donc 20 bars et clubs montréalais dont on n'oubliera jamais « ces soirées-là » (ah-ah ah-ah).
Le Diable Vert
C'est sur Saint-Denis, tout juste au nord de Mont-Royal, qu'on allait pour faire la fête au Diable Vert. Ce club se démarquait des autres endroits par sa convivialité.
Alors que les bars sur Saint-Laurent avaient un prix d'entrée élevé, l'accès était généralement gratuit à cet endroit. Ça amenait une clientèle diversifiée et une ambiance plus décontractée qu'ailleurs.
Le Diable Vert était aussi le théâtre de spectacles de musique, d'humour et tout genre d'évènements. De nos jours, c'est le Clébard qui occupe ces locaux mythiques - un endroit où on peut croiser beaucoup de Français. DU COUP, les temps ont bien changé!
Le Loft
Lors de mon arrivée à Montréal, j'étais tellement impressionné par la terrasse sur le toit du Loft. Avec la vue sur le Complexe Desjardins et la place Ville-Marie, je me sentais vraiment arrivé en ville.
On se souvient de son intérieur assez spacieux pour accueillir à la fois une ambiance rock et pop dans deux pièces séparées. On se souvient aussi des personnes trop éméchées qu'on voyait se planter en descendant les marches pas très égales. C'était sûrement illégal, des escaliers aussi dangereux!
Près de 11 ans après sa fermeture en 2013, on essaie encore d'oublier les toilettes à la file beaucoup trop longue, où l'humidité suintait sur les murs.
Le Gogo Lounge
L'extérieur du défunt Gogo Lounge en 2007.
Coloré et jouant avec justesse sur le quétaine assumé, le Gogo Lounge, fermé depuis 2014, a siégé sur la rue Saint-Laurent au sud de la rue Des Pins pendant 15 ans.
De l'extérieur, on pouvait remarquer son entrée funky. On peut d'ailleurs admirer son apparence en 2007 dans la photo prise sur Google Maps ci-haut. Peu de temps après, la porte de garage a fait place à un genre de gros hublot et la devanture est devenue plus sobre, alors que le tout a été peint en blanc. En guise de modération, le nom du Gogo Lounge n'apparaissait plus qu'une seule fois.
L'intérieur était tout aussi éclaté et très art déco. Le Gogo Lounge embauchait des DJ qui respectaient le thème en faisant jouer du funk, du disco et le top 40 du moment.
L'été, sa terrasse était très populaire. On se rappelle notamment des sièges rouges en forme de grosses mains et des cheveux en spikes de la clientèle masculine!
Le 1234
Parle-moi de ça, un endroit dont le nom est exactement l'adresse. Avant qu'on ait des GPS dans nos poches, se faire dire « le 1234 est au 1234 de la Montagne » était rassurant. Pas besoin de se demander où aller avec nos feuilles imprimées de MapQuest sur le banc passager!
Sa popularité s'explique par sa localisation tout près du Centre Bell et par l'un des propriétaires, MC Mario, qui faisait jouer la musique du 1234 en direct à la radio.
Fermé depuis 2013, l'endroit était reconnu pour son ambiance festive, même peut-être un peu trop. De 2005 à 2010, la police est intervenue pour plus de 40 incidents violents.
Saviez-vous que cet immeuble a déjà été occupé par un commerce funéraire nommé Joseph C Wray Funeral Parlour? On peut même lire dans des archives que le propriétaire, Joseph C Wray, a été exposé dans son propre commerce.
Le Saint-Sulpice
L'entrée du Saint-Sulpice et sa fameuse terrasse.
Autrefois un incontournable du Quartier Latin, le Saint-Sulpice était assez vaste pour y retrouver différentes ambiances : une terrasse, trois étages à l'intérieur ainsi qu'un petit dancefloor.
Le Saint-Sulpice contenait la clientèle la plus hétérogène de cette liste. On y retrouvait autant des gens d'affaires que des étudiants du Vieux-Montréal. La bière pas chère et une ambiance désinvolte rendaient l'endroit accessible pour tout le monde.
La fermeture du Saint-Sulpice en 2023 a marqué la fin d'une époque.
Le Drugstore
Icône du Village, le Drugstore était un endroit de perdition par excellence. Que ce soit pour des spectacles de drag queens, le karaoké ou simplement pour y passer du bon temps, l'alcool coulait à flots sur les six étages du Drugstore.
Malgré sa renommée, on pouvait voir la fin arriver avant sa fermeture en 2013, selon le magazine Fugues. Alors que le Village voyait naître de nouveaux bars, la décoration du Drugstore lui donnait des airs de vieilles tavernes.
Entre les rues Saint-Hubert et Papineau, on pouvait compter 20 endroits où faire la fête! Devant une telle compétition, les gens ont favorisé l'exploration de nouvelles contrées, plutôt que rester dans l'ornementation désuète et l'ambiance vide du Drugstore.
Malgré tout, on préfère se souvenir de ses belles années, où les bons mots sur sa réputation se rendaient aux quatre coins du Québec.
Le Edgar Hypertaverne
Situé où se trouve maintenant le West Shefford sur Mont-Royal, le Edgar Hypertaverne était l'endroit des hipsters avant qu'on invente le mot hipsters. D'ailleurs, je vais faire une confession: je n'ai jamais su vraiment ce qu'est une hypertaverne. En fait, je ne le sais pas encore aujourd'hui!
Pour ma part, c'était la place où j'allais finir ma soirée lorsque l'aubergiste de la Taverne Laperrière, au coin de De Lorimier et Mont-Royal, décidait de fermer trop tôt.
Très loin d'une ambiance de taverne, le Edgar Hypertaverne était un endroit à la mode qui changeait régulièrement d'ambiance. La semaine, les soirées étaient très tranquilles avec des gens assis pour chiller près de la fenêtre. Une fois le week-end venu, le bar fourmillait dans une ambiance festive et dansante.
La fermeture officielle du Edgar Hypertaverne est survenu durant un soir de 2014, alors qu'on fêtait en même temps son 13e anniversaire.
Le Ivy Nightclub
Lorsqu'on pense à un club classique, on pense au Ivy Nightclub. Jadis situé sur Saint-Laurent au coin de Prince Arthur, cet endroit rassemblait tous les éléments incontournables d'une boite de nuit: bottle service, un dress code et un cover réputé pour être dispendieux.
Le tout amenait une clientèle huppée. Bien habillées pour l'occasion, les personnes habituées de la place pouvait y entendre beaucoup de reggaeton, le style dansant populaire à l'époque.
Comme tout bar de ce coin de Saint-Laurent, il était fortement recommandé de quitter les lieux un peu avant trois heures du matin, car sinon, trouver un taxi libre devenait impossible.
Fun fact: c'est à cet endroit qu'on a expulsé le jeune homme ayant proclamé à répétition que son père est riche en tabarnak!
Le Baloo's
Le Baloo's présentait un logo à son image : sans prétention.
Avant que l'Abreuvoir devienne le commerce qu'on connait aujourd'hui, le Baloo's avait une ambiance un peu plus détendue. Mes souvenirs de l'endroit sont un peu flous. Un peu parce que ça fait longtemps, mais surtout parce que mon ami achetait des seaux de bières pour pas cher.
Situé dans le Quartier Latin, le Baloo's était l'alternative au Saint-Sulpice. Possédant aussi une terrasse à l'arrière et une piste de danse au sous-sol, ce bar accueillait toutes les personnes ayant un point en commun : l'envie de boire, de danser ou les deux.
Avec des ambiances si différentes dans le même endroit, ce n'était pas inhabituel de voir un homme avec une tâche de moutarde sur sa camisole entrain d'attendre aux toilettes à côté d'une fille en robe en soirée. C'était l'endroit à être si on cherchait une clientèle hétéroclite.
Le Radio Lounge
L'animateur de radio Denis Fortin était un des copropriétaires du Radio Lounge, fermé depuis 2013. C'est la raison pour laquelle on doit sortir notre grosse voix FM pour dire Rédiyo Lâââounge!
À l'intérieur, le party était toujours pogné au son de la musique populaire. Techniquement, le bar était supposément au rez-de-chaussée, mais nous pouvions circuler librement entre le Radio Lounge et l'autre bar qui occupait les deux étages supérieurs.
Le Radio Lounge s'est fait tapé sur les doigts à plusieurs reprises pour ça, mais pour nous, ça nous permettait seulement de changer d'ambiance à volonté. Si j'avais à décrire la clientèle habituelle du Radio Lounge, j'utiliserais deux mots : duck face!
Le House Nightclub
L'architecture du 4521 Saint-Laurent fait partie de l'histoire du night life à Montréal.
Alors que le 4521 Saint-Laurent abrite maintenant Le Ministère, on y trouvait la Commission Des Liqueurs quelques années auparavant. Si on recule encore plus dans le temps, c'est à cette adresse qu'on trouvait le House Nightclub.
Une pièce du House Nightclub était dédiée au R&B, tandis que le dancefloor principal accueillait les DJ invités.
Le House se distinguait par son apparence soignée, mais avec les prix les plus bas de la « Main ». Lors des soirées Fantasy Thursdays, l'entrée ne coûtait que 5 $. Un seul billet bleu nous donnait accès au House, mais aussi à un drink inclus. Ahhh, la belle époque!
Une fois à l'intérieur, une bouteille de 40 oz de Vodka ou de Rhum n'était que 100 $ avant minuit. Une minute de silence pour le House et ses prix qui n'existent plus!
La Mouche
Initialement un club, La Mouche s'est graduellement transformée en salle de spectacle. On peut encore trouver sa vieille page sur le site de La Vitrine.
Une des rares boites de nuit sur Saint-Denis, La Mouche ne s'est arrêté devant rien pour compétitionner avec ses concurrents sur Saint-Laurent.
Dans les DJ les plus connus qui ont fait tourner leurs platines, on peut compter Bobina, Dax DJ, Max Vangeli, Alesso et même Steve AOKI.
La Mouche a été longtemps considérée comme l'une des meilleures places pour danser sur du EDM... et pour avoir rempli le McDo pas trop loin à trois heures du matin!
La Boom
Malgré sa disparition en 2019, La Boom a laissé des traces avec son site Internet qui est toujours en ligne! Sa section historique n'est pas très étoffée, mais on peut apprendre que ça a été ouvert en 2001.
Le lieu était divisé en quatre salles: la White Room, la Blue Room, la Red Room et la Mega Silver Room. Chacune offrant un style musical différent.
Malgré une longévité exceptionnelle dans le milieu des clubs, ce sont des problèmes au niveau de structure de l'immeuble qui ont forcé sa fermeture en 2017. Si le plancher avait cédé sous le poids des gens qui dansent, tout le monde se serait ramassé sur la scène de Chez Paré, tout juste en bas!
Le Tribe Hyperclub
Je me demande encore pourquoi des gens ont pensé que c'était une bonne idée de construire un club dans un lieu avec des plafonds aussi bas. Les ventilateurs dans les coins qui devaient servir à aérer les lieux ne faisaient que diffuser la fumée des cigarettes dans toute la place.
Malgré ces conditions, le Tribe Hyperclub a fait son nom en recevant des célébrités américaines comme Britney Spears, Paris Hilton et les membres du groupe Black Eyed Peas.
C'est sans surprise que cet endroit est maintenant fermé. Toutefois, une autre boite de nuit est née de ses cendres : Les Bains Douches.
Les Bains Douches
Lorsque le Tribe a fermé ses portes, c'est le club Les Bains Douches qui a occupé les locaux devenus vacants dans le Vieux-Montréal. Cette boite de nuit avait la réputation d'être très prestigieuse malgré son nom qui s'apparente à une recherche sur le site du Home Depot.
Tout près des hôtels les plus luxueux, l'endroit était particulièrement prisé durant le Grand Prix de la F1, notamment par les touristes. Et les proprios n'hésitaient pas à investir dans de gros noms pour attirer les gens.
La fermeture des Bains Douches a été très médiatisée. Vers la fin, un populaire boxeur avait gagné une poursuite de 12 500 $ envers l'établissement. C'est la somme qu'il aurait dû percevoir pour sa visite après un combat. Les tenanciers ont dit qu'il s'est présenté en retard et ne serait pas resté suffisamment longtemps.
Toutefois, le juge a donné raison au pugiliste. Avoir su, ça aurait dû s'appeler Les Bains Douches Froides.
Le Tokyo Bar
Fermé tout récemment en 2020, le Tokyo Bar était reconnu pour ses deux terrasses, dont celle sur son toit. Un endroit idéal pour profiter de l'été à Montréal. C'est pour cette raison que cet endroit était particulièrement populaire lorsque la rue Saint-Laurent devenait piétonne.
La musique qui y jouait dépendait du DJ invité. On n'associe aucun genre musical en particulier au Tokyo Bar, alors qu'on pouvait y entendre autant du funk que du vieux rap.
Ça fait qu'il n'y avait pas une clientèle type au Tokyo Bar. Dans un mélange de touristes et de locaux, tous ces inconnu.e.s autour de nous créaient une ambiance d'anonymat et de liberté inégalée.
Le Club 737
Situé sur le toit de la place Ville-Marie, le 737 offrait le meilleur panorama de toutes les entrées de cette liste. Avec un tel point de vue, le prix d'entrée pour y passer une soirée était plus élevé que la moyenne.
La file pouvait se rendre loin dans la Place Ville-Marie, alors qu'il fallait prendre deux ascenseurs pour se rendre si haut. D'ailleurs, celui qui nous amenait à bon port était très petit. Les plus rusé.e.es quittaient vers deux heures du matin afin d'éviter de devoir faire la file pour descendre. Imagine, attendre pour monter et attendre pour descendre. Certaines personnes ont eu plus de patience que moi!
Alors que l'activité de nuit plaisait aux clubbeurs et clubbeuses, mes souvenirs du Club 737 se passaient davantage au 5 à 7. Alors que je travaillais tout juste en face, je me souviens très bien de l'offre 2 pour 1 à 6 $ sur la bière.
Oui, vous avez bien lu : 6 $ pour deux bières. Je me sens comme une personne âgée qui raconte que ça coûtait 5 cennes pour « aller aux vues »!
La Folie
Une chose distingue particulièrement La Folie des autres nightclubs de cette liste. La principale? Un stationnement!
Ça n'a l'air de rien, mais pour un bon nombre de banlieusard.e.s, les sorties dans le cœur de la ville de Montréal équivalaient à un stress énorme en voiture. Le nombre d'irritants pour les non-initiés est majeur : du trafic, des gens éméchés qui traversent n'importe où et bien sûr, le stationnement.
Heureusement, La Folie a ouvert ses portes sur le boulevard Viau, tout juste au sud de l'autoroute 40. Son vaste stationnement lui permettait de recevoir plus de 800 personnes! Ça créait un bel arrière-plan pour se prendre en photo avec notre appareil photo numérique!
Le Club Opéra
Le Club Opéra était sans doute celui qui se voulait le plus distingué de cette liste, avec des portiers habillés chic, un cover substantiel et des drinks à 10 $. Oui. Dans ces années-là, on trouvait ça cher 10 $ pour un drink. C'était presque le double de ce qu'on pouvait trouver ailleurs!
Situé sur Sainte-Catherine au coin de Saint-Laurent, la file pour entrer au Club Opéra pouvait se rendre assez loin. Il fallait faire preuve de patience avant de danser sur du house et de l'électro.
L'intérieur était sans doute l'un des plus sophistiqués de l'époque, avec une touche européenne particulièrement stylée.
Mon rêve, ça aurait été de croiser des octogénaires qui pensaient aller au Club Opéra en se mélangeant avec l'Opéra de Montréal. Disons qu'un des deux était plus mouvementé que l'autre!
Les 2Pierrots
Les chansonniers du 2Pierrots.
Le 2Pierrots est le mouton noir de cette liste, mais c'est ce qui a créé sa popularité jusqu'à sa chute, pendant la pandémie. Au lieu d'avoir des DJ pour faire danser les gens, c'étaient plutôt des chansonniers qui poussaient la chansonnette.
L'ambiance était tout sauf prétentieuse. Même dans la photo ci-haut, on peut apercevoir des éléments qu'on ne verrait jamais dans des clubs avec dress code : beaucoup de t-shirts et de casquettes à l'intérieur.
Le 2Pierrots était synonyme de liberté, alors que la superficialité était mise de côté. La sincérité de chanter Je t'amène au vent à l'unisson rassemblait toute la foule.