Pneus d'hiver 2024: De gros délais anticipés dans les garages, une saison infernale en vue

Les belles et chaudes journées auxquelles on a eu droit en octobre au Québec comportent un revers : beaucoup d'automobilistes sont à la dernière minute, plus qu'à l'habitude, pour planifier la pose de leurs pneus d'hiver. Des garagistes de la grande région de Montréal anticipent des engorgements, pouvant ainsi entraîner de gros délais d'attente et même possiblement des retards au-delà de la date obligatoire.

La météo record des derniers jours - dont le fameux 24 degrés Celsius à l'Halloween! - n'a pas encouragé les conducteur.trice.s à prévoir ce changement de pneus. Dès la mi-octobre, la prise de rendez-vous était déjà au ralenti, et ce, « probablement à cause du beau temps », comme a pu l'observer David Marcille, porte-parole chez CAA-Québec, en entrevue à Narcity le 18 octobre.

À lire également : Les prévisions météo pour novembre sont sorties et la première neige s'en vient vite

«Tout le monde va attendre à la dernière minute », se désole Ali El-Sayed, gérant à l'atelier mécanique B Express. Et selon lui, le sentiment d'urgence pour plusieurs risque de ne se manifester qu'à l'arrivée des premiers flocons. « Il y a toujours du monde qui sont en retard. Il y a tout le temps du monde que même après la date limite [le 1er décembre], ils viennent en courant pour mettre leurs pneus », poursuit-il.

« Ça va devenir la folie, tout le monde va prendre le téléphone. Et évidemment, les garages seront tous complets jusqu'au premier décembre de fin de journée. On est conscient que beaucoup, beaucoup de gens vont faire face à un problème de rendez-vous », anticipe François Bertrand Lemay, propriétaire d'InstaPneus, un service mobile offrant l'installation sur des lieux de travail et à domicile.

« Il y a un niveau stress qui augmente évidemment avec novembre, et les clients ont plus ou moins d'alternatives. Donc c'est sûr, c'est pas ça qu'on veut vivre », enchaîne ce dernier.

Julien Provençal, formateur technique à L'Atelier Branché, un regroupement d’ateliers mécaniques, avoue être lui-même « très influencé » par la météo. « Même, moi, je suis technicien de formation. Ça fait à peu près 12 ans que je suis dans le milieu de l'automobile. La météo, ça a un impact immense sur quand les gens vont prendre leur rendez-vous. Ça, c'est certain! Les ateliers mécaniques prennent de l'avance très souvent, et vont appeler leurs clients même au début septembre. Mais souvent, quand c'est encore très beau en septembre, on fait pratiquement rire de nous. Les gens prennent beaucoup de retard », constate-t-il.

« Très souvent, à la première tempête de neige, il n'y a même pas 50 % des gens qui ont déjà leurs pneus installés », déplore du même coup M. Provençal.

La folie « jusqu'à Noël »

« Moi, j'ai préparé les gars. Je leur ai dis : " écoutez, ça se peut qu'on doive ouvrir le dimanche " pour prendre les rendez-vous pour les membres qui ne sont pas capables de venir durant la semaine. Malheureusement, je pense que ça va être nécessaire de faire sept jours semaine, au moins jusqu'à Noël », prévoit de son côté Ali El-Sayed, de B Express.

Selon Julien Provençal, on sent que la tension monte dans les ateliers. « Le flux de travail ne rentre pas, puis là, tout d'un coup, on a plein de gens qui se mettent à appeler ». D'ailleurs, cela nuit grandement au bien-être physique et psychologique des effectifs. « Les gens qui en souffrent, c'est les techniciens qui sont venus pour faire des soirs et des fins de semaine. C'est ça. C'est ça qui arrive quand ça condense à cause de la météo. Et là, les gens sont fâchés parce que ça prend trois heures pour installer leurs pneus, mais s'ils avaient pris leur rendez-vous d'avance, bien ça leur aurait pris une heure », souligne-t-il.

Des dates plus populaires que d'autres

Si la météo influence beaucoup le départ d'une saison, le service mobile d'InstaPneus a déjà pu prévoir la majorité de ses rendez-vous avec ses entreprises clientes. « Toutes les dates de nos 10 unités sont presque toutes réservées jusqu'au 30 novembre. Donc on le ressent [l'effet de la météo], mais on le ressent moins vu notre modèle d'affaires », soutient François Bertrand Lemay.

Et pour lui, la belle météo qui se poursuit ces jours-ci comporte ses avantages. « Nous, on travaille à l'extérieur, donc on est encore plus efficace vu que la météo est bonne », fait-il valoir.

Cependant, les dates les plus populaires et donc, les plus achalandées de la saison, ne sont pas encore arrivées - la mi et fin novembre étant les périodes de prédilection de la clientèle. « Il y a un moment où les dates de fin novembre sont devenues complètes, donc nos clients [n'avaient] pas le choix de se rabattre sur les dates d'octobre », témoigne M. Bertrand Lemay. Mais comme cette possibilité n'est plus et que le temps presse, des délais sont à prévoir pour les automobilistes qui auront repoussé l'échéancier.

Amende salée

À noter qu'un risque guette ceux et celles qui prendront le téléphone trop tard durant la saison : un non-respect de la date limite du 1er décembre, et donc, la menace d'une contravention salée en vertu du Code de la sécurité routière. Plus concrètement, les automobilistes délinquant.e.s s'exposent à une amende de 200 $ à 300 $, plus les frais applicables. Une pénalité que tu as tout intérêt à éviter avant la période des Fêtes!

À titre indicatif, la chaîne météo anglophone The Weather Network a publié un guide indiquant à quel moment les grandes villes de la province devraient atteindre cette température de 7 °C, selon les prévisions à venir. Tu peux donc consulter la date à laquelle tes pneus d'hiver devraient être posés à Montréal ou selon ta région ici.

Cet article a été mis à jour depuis sa publication originale.