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Sommaire

Suis-je normale de me sentir cheap si je donne seulement 15% de « tip » au resto?

Surtout quand le terminal de paiement te propose de verser 18 %, 20 %, 25 % ou même 30 % de tip. 🧐

Une personne paye son café avec sa carte de crédit via un terminal de paiement.

Comment te sens-tu quand la machine Interac te propose de payer plus de 15 % de pourboire sur ta facture?

Éditrice, Nouvelles

Les opinions exprimées sont celles de l'auteur ou l'autrice et ne reflètent pas nécessairement la position de Narcity Media sur le sujet.

Cette proposition de plus en plus insistante à laisser un pourboire supérieur à 15 % au restaurant me taraude - et je ne suis pas la seule, selon un sondage canadien, alors qu'on me le suggère souvent au moment de payer ma facture via les terminaux de paiement. Déjà que « tout » coûte plus cher, y compris mes sorties gastronomiques, quelle est la limite de ma générosité et celle de mon sentiment de culpabilité?

Suis-je normale de feeler cheap en choisissant l'option qui équivaut au prix des taxes en tip sur la machine Interac (ou en l'entrant manuellement, car elle n'est plus toujours offerte sur le terminal)? Quoi penser de cette pratique qui me fait perdre mes repères quant à l'appréciation du service que j'ai reçu au resto?

Je pense surtout en fonction du service aux tables, mais il est devenu monnaie courante (jeu de mots à prendre au mot, ici) de nous suggérer de verser un pourboire au comptoir pour emporter, au café ou encore à la boulangerie. Assiste-t-on à des débordements de ce concept drôlement élargi par les temps qui courent? Puis-je être en paix en ne donnant rien pour certains services ou « seulement » ce qui est considéré comme le bare minimum de l'industrie de la restauration?

« Je ne veux pas insulter personne, mais il y a un peu de la manipulation là-dedans », me confie Daniel Lafrenière, stratège en expérience client, qui m'a un peu rassurée quant à ce feeling qui s'empare de moi et de mon portefeuille.

Et apparemment, nous sommes nombreux à ressentir ce genre d'émotion négative : un sondage réalisé par le site Web de finances personnelles Hardbacon a révélé que plus de 60 % de la population canadienne considère avoir été manipulée par cette « stratégie ». Ces personnes sondées disent « avoir laissé un pourboire plus élevé que prévu en raison des choix présentés par le terminal de paiement, que ce soit en calculant le pourcentage de pourboire sur le total après taxes ou en présentant des pourcentages de pourboire plus élevés ».

Et les taxes dans le calcul?

Parlons-en, du fait qu'on remet du pourboire sur le montant total de la facture qui inclut les taxes. « Quand je choisis de donner 15 %, [je me] rapproche finalement du 18 %. N’oublions pas cette affaire-là », souligne M. Lafrenière, qui tient une chronique mensuelle dans le journal Les Affaires.

Si on peut déjà remettre en cause cette façon de faire, on devrait également s'interroger sur la valeur réelle du tip qui est perçu comme étant le « minimum acceptable » par des membres du personnel de la restauration. « Tiper en dessous de 15 % est un moyen de communiquer sa déception du service des serveurs et des bartenders », a affirmé un serveur dans une entrevue à Narcity Québec. « Encore là, rien n’est obligatoire, mais le serveur reste pénalisé si le tip n’est pas 15 % de la facture originale », a ajouté ce dernier.

Dans le cas où je recevrais un très mauvais service (ce qui ne m'est pas arrivée depuis longtemps), je ne me sentirais pas coupable de donner moins que ce fameux barème. Surtout si on se réfère à cette règle : « Le pourboire doit refléter le niveau de service », me rappelle le chef Paul Toussaint, propriétaire du resto du même nom au Time Out Market à Montréal - ainsi que Americas BBQ à la même adresse et Kamúy, au centre-ville.

Celui qui est également chef exécutif à la microbrasserie Aux Quartiers Belle Gueule va même jusqu'à dire que « c'est une culture, le pourboire ». D'ailleurs, il s'oppose farouchement à l'idée de proposer 18 % ou encore 20 % sur ses terminaux de paiements pour ses restaurants au Time Out Market, qui n'offrent pas de service aux tables. Il y a l'option de donner 10 % de pourboire ou même aucun. « Je ne [vais] pas dans le sens de pousser, pousser [pour le tip] et que ça devienne un problème », fait-il valoir.

Mérite versus obligation

Personnellement, je trouve que c'est un réel problème de devoir entrer manuellement l'option du 15 % si c'est ce que je souhaite laisser comme tip. Dans les derniers mois, ça m'est arrivé plus d'une fois de choisir automatiquement le 18 % plutôt que de prendre le temps d'être fidèle à moi-même, et ce, malgré la présence du serveur ou de la serveuse à mes côtés. De plus, c'est très pernicieux de voir les mentions « bien, très bien ou excellent » qui accompagnent les options de pourboire suggérées sur certains terminaux - le « excellent » étant généralement pour 20 % et plus.

Ces « paramètres », qui ont drôlement changé depuis la pandémie, me font parfois dévier d'une notion essentielle : « Le pourboire ne devrait pas être automatique ; il devrait se mériter, insiste M. Lafrenière. C’est une façon pour moi, comme consommateur, d’exprimer que j’ai eu un bon service. Souvent, on sent que c’est une obligation, peu importe les circonstances, de donner 15 %. Un instant! », me dit-il avec aplomb pour exprimer son désaccord.

Le chef Paul Toussaint reconnait que ce sentiment d'être obligé de laisser du pourboire, coûte que coûte, est une réalité. « Ça devient malaisant parfois, car il y a des clients qui ont eu un mauvais service et vont laisser un pourboire pareil ».

Un détail qui peut tout gâcher

En passant, si j'ai le feeling de ne pas avoir assez tipé après mon repas et que de cela en découle une émotion négative, ça vient « gâcher mon expérience client », comme me le mentionne si bien Daniel Lafrenière. Et ce, encore plus dans le cas où le système de paiement d'un établissement donne l'impression de profiter de nous ou d'une situation...

Il y a certainement une partie du problème que je peux gérer moi-même, c'est-à-dire de mieux relativiser les choses, notamment en lien avec les lourdes conséquences de la pandémie sur l'industrie de la restauration. « Just saying, c'est terminé ça. Là, on est dans un autre monde », me dit le stratège comme pour me raisonner. Donc fin de la culpabilité pour ce chapitre.

Cet « autre monde » est aussi teinté par une réalité économique difficile, marquée notamment par la hausse des prix des aliments. Et du même coup, l'inflation qui se fait ressentir sur la facture de mon repas au resto avant même de payer le montant que j'alloue au service - également « inflationné » par certains choix offerts sur la machine Interac.

La lutte est bien réelle contre le coût de la vie : devant se serrer la ceinture, la population coupe dans son budget resto. Paul Toussaint me dit que ses chiffres d'affaires sont jusqu'à 60 % inférieurs à ceux de l'été dernier. Je comprends totalement la nécessité de trouver des solutions, mais ça ne devrait pas passer par ce genre de « stratégies incitatives » faisant appel au sentiment de culpabilité ou de faute de la clientèle.

Pour ma part, c'est vraiment un irritant. Encore plus si on me retire l'option du 15 %. Mon conseil à tout.e propriétaire d'un restaurant : ne faites pas ça ou remettez-moi ce choix bien à sa place. Ça se peut que je laisse plus de tip, mais au moins, je le ferai de plein gré.

Dans le meilleur des mondes, est-ce que ça m'aiderait à me sentir moins cheap? Je crois que oui!

Cet article a été mis à jour depuis sa publication originale.

La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.

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    • Éditrice

      Josianne Desjardins est éditrice chez Narcity Québec. Diplômée de l’Université de Montréal en sociologie et journalisme, Josianne est une reporter à la fibre humaine! Elle possède 15 ans d’expérience, autant dans la presse locale, nationale qu’internationale avec ses multiples reportages réalisés en Haïti et au Mexique pour différents médias canadiens. Josianne est particulièrement sensible aux enjeux concernant la santé mentale, la condition féminine et les phénomènes sociaux préoccupants de l’heure. Elle se passionne également pour les grandes tendances alimentaires et agroalimentaires. En 2019, elle a remporté le Prix Rosaline-Ledoux pour l’excellence de la couverture journalistique touchant la vie des femmes en milieu rural.

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