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Sommaire

Voici pourquoi le terme «personne ayant un vagin» est devenu une saga politique au Québec

Le sujet touche une corde très sensible.

Des statues représentant des femmes sont placées devant l'Assemblée nationale du Québec.

La motion votée par l'Assemblée nationale du Québec pour mieux « désigner les femmes » suscite la controverse.

Éditrice, Nouvelles

La Cour suprême du Canada a utilisé le terme « personne ayant un vagin » dans une récente décision portant sur des causes d'agressions sexuelles. Cette expression est au coeur d'une nouvelle controverse, alors qu'une motion adoptée à l'Assemblée nationale du Québec statuant sur le choix des mots pour « désigner les femmes » ne fait plus l'unanimité sur la scène politique, en plus de soulever les préoccupations d'un mouvement féministe sur l'identité de genre.

La ministre de la Condition féminine, Martine Biron, s'est justifiée concernant l'objectif du dépôt de son texte qui a été voté par l'ensemble des parlementaires, la semaine dernière. Celui-ci avait pour but de dénoncer le choix des mots « personne ayant un vagin » par la plus haute instance judiciaire du pays, mais aussi rappeler la lutte pour les droits des femmes (voir les détails ci-dessous).

Au cours des dernières heures, deux des partis politiques d'opposition ont soudainement exprimé des réticences, alors qu'ils étaient précédemment d'accord avec la motion.

Voici le texte qui, rappelons-le, a été adopté sans opposition, ni abstention à la colline parlementaire de Québec, le 14 mars dernier :

« Que l’Assemblée nationale dénonce le choix des mots utilisés dans un récent jugement de la Cour suprême pour désigner les femmes; Qu’elle réitère l’importance de conserver le mot "femme"; Qu’elle se dissocie de l’utilisation de termes ou de concepts contribuant à invisibiliser les femmes; Qu’elle rappelle les gains importants réalisés dans les dernières décennies afin de faire avancer les droits des femmes et la nécessité de protéger ces droits acquis ».

Ce que tu dois savoir : La ministre Martin Biron déplore l'utilisation des mots « personne ayant un vagin » dans un jugement de la Cour Suprême rendu le 8 mars dernier, lors de la Journée internationale des droits des femmes. « C'est une description qui est chargée et qui fait débat dans la société et je ne pense pas, moi, que les 67 références à la femme [dans le jugement de 249 pages] banalisent cette référence-là », a-t-elle dit sur les ondes de Radio-Canada lundi dernier.

La politicienne a aussi reconnu que cette décision « fait avancer le droit des femmes » et qu'elle en a pris connaissance avant de déposer sa motion. Le jugement, qui regroupe deux causes d'agressions sexuelles non reliées, stipule ceci : « Lorsqu’une personne ayant un vagin témoigne de manière crédible et avec certitude avoir ressenti une pénétration péno-vaginale, le juge du procès doit pouvoir conclure qu’il est peu probable qu’elle se trompe ».

Pour la porte-parole des Féministes en mouvement de l'Université Laval (FEMUL), Fabienne Gareau, le problème va bien plus loin que l'utilisation du terme controversé. « Quand on parle des femmes, on a tendance à exclure, qu'on le veuille ou non, toutes les personnes non binaires ou trans qui peuvent avoir un vagin. Le fait de ne pas le préciser, ça contribue a l'invisibilisation de ces personnes-là », soutient cette dernière en entrevue à Narcity Québec.

Au cas où tu ne le savais pas : Deux partis d'opposition se sont rétractés concernant leur appui à la motion au cours des dernières heures. « C'est allé beaucoup trop vite », a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire (QS) à Radio-Canada, le 19 mars. Ce dernier a ajouté que son parti voulait envoyer un message contre l'invisibilisation des femmes.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) a aussi voulu rectifier le tir. « Si c'était à refaire, la rédaction de la motion aurait été différente de notre côté », a dit le chef intérimaire Marc Tanguay lors de la même mêlée de presse.

Dans ces deux cas, les explications données ne sont pas très claires. Pour la féministe Fabienne Gareau, la raison est évidente : « Ils marchent un peu sur des oeufs, car il ne veulent pas se mettre une partie de leur électorat à dos », dit-elle sur une touche plus personnelle. Selon elle, c'est un choix politique de se prononcer sur les questions de genre. « Et le fait de ne pas inclure [certaines personnes], c'est aussi un choix politique. On peut choisir d'accepter tout le monde, d'être une société diverse ou de l'être un peu moins », poursuit la militante.

Seul le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a maintenu son appui à la motion déposée par la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans ce même point de presse, réitérant qu'il « ne regrette pas » son vote dans la mesure où l'emploi de ce terme controversé « n'était pas anodin ».

Pour en savoir plus sur le sujet : Si la ministre Martine Biron a souligné les gains importants réalisés pour les droits des femmes, Mme Gareau croit qu'elle oublie l'apport de plusieurs individu.e.s. « On n'inclut pas nécessairement toutes les personnes de la diversité de genre et [des communautés] culturelles qui ont énormément contribué à un activisme fort sur la place publique » souligne-t-elle.

Cette dernière estime qu'il y a encore de grands besoins de représentation et d'écoute à combler au niveau politique et social à ce niveau. « Ce serait important de comprendre c'est quoi l'intersectionnalité et de comprendre ces enjeux-là [sur l'identité de genre] », ajoute la féministe.

Cette notion d'intersectionnalité, qui consiste en différentes formes de domination ou de discrimination vécues par une personne, fondées notamment sur le sexe, a d'ailleurs fait l'objet d'une autre controverse du côté de la CAQ. L'an dernier, la ministre Martine Biron a déclaré que cette vision du féminisme ne faisait pas partie de son gouvernement.

Quelques jours plus tôt, la députée de QS Ruba Ghazal avait présenté une motion pour que l’Assemblée nationale encourage « l’analyse différenciée selon les sexes (ADS +) dans une perspective intersectionnelle afin de défendre les droits de toutes les femmes au Québec ». Le texte n'a toutefois pas été soumis à un vote en chambre et le ministère de la Condition féminine avait dit avoir voulu retirer la mention de l’intersectionnalité dans ce dossier.

Pourtant, le droit à l’égalité pour toutes les femmes, notamment celles qui font face à des discriminations croisées fait partie de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027. « À cet égard, on peut notamment penser aux femmes immigrantes ou racisées, autochtones, aînées, en situation de pauvreté, en situation de handicap ou de la diversité sexuelle et de genre. Afin de proposer des actions efficaces, il importe de s’intéresser aux interactions entre ces différents facteurs dans le vécu des femmes », lit-on dans le document.

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    • Éditrice

      Josianne Desjardins est éditrice chez Narcity Québec. Diplômée de l’Université de Montréal en sociologie et journalisme, Josianne est une reporter à la fibre humaine! Elle possède 15 ans d’expérience, autant dans la presse locale, nationale qu’internationale avec ses multiples reportages réalisés en Haïti et au Mexique pour différents médias canadiens. Josianne est particulièrement sensible aux enjeux concernant la santé mentale, la condition féminine et les phénomènes sociaux préoccupants de l’heure. Elle se passionne également pour les grandes tendances alimentaires et agroalimentaires. En 2019, elle a remporté le Prix Rosaline-Ledoux pour l’excellence de la couverture journalistique touchant la vie des femmes en milieu rural.

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