Tout ce qu'on sait sur la disparition de la petite fillette de 3 ans

MISE À JOUR, mercredi 18 juin 15 h 45 : La fillette de 3 ans disparue été retrouvée vivante, confirme la Sûreté du Québec

Le Grand Montréal, voire le Québec au grand complet, est en état d’alerte alors que la Sûreté du Québec (SQ) continue ses recherches pour retrouver une fillette de 3 ans portée disparue depuis dimanche dans des circonstances encore nébuleuses à ce jour. Voici les derniers développements.

Dans les dernières heures, la mère de l’enfant a été formellement accusée d’abandon d’enfant et a comparu par téléphone la nuit dernière. Elle est toujours détenue au moment d’écrire ces lignes, a confirmé la SQ.

La journée même de la disparition, dimanche 15 juin, la femme de 34 ans a publié une courte vidéo de quatre secondes sur son compte TikTok dans laquelle elle apparaît avec la petite dans ses bras et déclare, en anglais et visiblement irritée : « Tu tentes ça de nouveau, et ça va devenir laid ».

À cela s’ajoute le descriptif de la vidéo : « As-tu déjà affronté une mère qui n’a plus rien à perdre ? »

Les opérations de recherche, menées par la SQ, se poursuivent sans relâche. Des unités spécialisées et de nombreux agents sont déployés sur le terrain, notamment dans le secteur de Vaudreuil-Dorion, à proximité des autoroutes 20 et 30.

C’est dans cette zone qu’un animal, possiblement celui de la fillette disparue, a été retrouvé, alimentant l’hypothèse que l'enfant aurait pu s’y trouver récemment.

Des groupes de marcheurs et marcheuses, des équipes cynophiles et d’autres ressources spécialisées ont été mobilisés. Les recherches pourraient également s’élargir à d’autres secteurs en fonction des informations recueillies par le personnel enquêteur.

Ce que dit la loi sur l’abandon d’enfant

Selon l’article 218 du Code criminel, « quiconque illicitement abandonne ou expose un enfant de moins de dix ans, de manière que la vie de cet enfant soit effectivement mise en danger ou exposée à l’être, ou que sa santé soit effectivement compromise de façon permanente ou exposée à l’être est coupable :

• soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans;
• soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire ».

Retour sur les faits

La petite enfant a été vue pour la dernière fois dimanche matin, vers 9 h 45, dans l’arrondissement LaSalle, à Montréal.

Vers 15 h 30, la mère s’est rendue dans un commerce du chemin St-Emmanuel, à Coteau-du-Lac, en Montérégie, affirmant d’un air confus « avoir perdu l’enfant » et ne pas savoir où elle se trouve, selon les informations publiques de la SQ.

La femme aurait laissé chez elle tout appareil électronique, dont son téléphone cellulaire.

L’enquête se concentre en partie sur les déplacements d’un véhicule conduit par la mère de l’enfant. Il s’agit d’un Ford Escape gris, modèle 2007, facilement identifiable grâce à un autocollant jaune « Baby on board » apposé sur la lunette arrière, côté passager.

Toute personne ayant vu ce véhicule le dimanche de la disparition, entre 9 h 45 et 15 h, est invitée à contacter la centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec.

Ne souhaitant rien laisser au hasard, les forces de l’ordre ont fouillé de fond en comble l’immeuble de 150 appartements dans lequel la mère et l'enfant vivent, à LaSalle.

Lundi après-midi, la SQ a retrouvé mort en bordure de l’autoroute 30, dans le secteur de Vaudreuil, le chien de la famille, un chihuahua, disparu en même temps que l'enfant.

Des sources près du dossier ont confirmé à l’Agence QMI que la police a fait des découvertes plutôt troublantes en fouillant le contenu du téléphone cellulaire de la femme de 34 ans, notamment des recherches au sujet d’urnes pour enfants et des arrangements funéraires.

Aux dernières nouvelles, la SQ recherchait une fermière qui aurait rencontré la suspecte dans la journée de dimanche. La rencontre aurait eu lieu entre 9 h 45 et 15 h 30 chez la dame qui habiterait sur une ferme en Ontario ou en Montérégie.

En après-midi, mercredi 18 juin, la police a confirmé que la fillette de 3 ans avait été vue vivante en compagnie de sa mère dans la région de Casselman et Saint-Albert, en Ontario, dimanche, vers 14 h. Moins de 90 minutes plus tard, le chien de la famille était retrouvé sans vie en bordure de route, à Vaudreuil, au Québec.

Si tu as aperçu ce véhicule dimanche entre 9 h 45 et 15 h, ou si tu détiens la moindre information, n’hésite pas à appeler la Sûreté du Québec au 1 800 659-4264.

Pourquoi ne pas déclencher d’alerte AMBER ?

Plusieurs internautes se demandent pourquoi la Sûreté du Québec n’a pas déclenché d’alerte AMBER à travers la province afin d’alerter la population de la disparition de la jeune enfant.

D’abord, c’est quoi, une alerte AMBER ? Il s’agit, grosso modo, d’une alerte déclenchée à grande échelle pour retrouver une personne mineure victime d’un enlèvement. Au Québec, seuls la SQ et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) peuvent la lancer.

Ce programme de collaboration entre les services de police et des partenaires « vise à diffuser rapidement des informations cruciales lorsque l’enlèvement d’un enfant est signalé », peut-on lire sur le site Web du SPVM.

Trois critères doivent être assidûment remplis pour pouvoir déclencher l’alerte nationale :

• Les corps de police ont des motifs raisonnables de croire que la personne mineure a été victime d’un enlèvement;
• Ils ont aussi des motifs de croire que la sécurité physique ou la vie de cet enfant est sérieusement en danger;
• Des informations permettraient de localiser l’enfant, le ou la suspect·e, et/ou le véhicule de cette personne.

Sur les réseaux sociaux, la SQ a affirmé à de nombreuses reprises ne pas avoir lancé la célèbre alerte pour retrouver la fillette « car les critères ne sont pas rencontrés ».