La hausse des loyers au Québec, particulièrement élevée dans les régions métropolitaines, impacterait encore plus les étudiant.es. C'est ce qu'a démontré une enquête de l'Unité de travail pour l'implantation de logement étudiant (UTILE) menée sur 10 000 étudiant.es universitaires provenant d'un peu partout dans la province.
Eh oui, le prix des logements étudiants a augmenté de 18 % sur une échelle de quatre ans, alors que la hausse observée pour les locations générales est de 11,5 %. Cette situation s'avère assez problématique d'autant plus que ceux et celles qui quitteraient le domicile familial pour vivre la vie en solo ou en colocation à l'université sont connus pour ne pas avoir un budget des plus élevé. Une différence importante de près de 6,5 % qui pourrait donc engendrer des conséquences majeures sur une population vulnérable qui représente environ 245 000 personnes au Québec.
L'étude rapporte que plus de la moyenne de cette tranche de la population pourrait avoir de la difficulté à payer leur loyer : « 62 % d'entre eux gagnent moins de 20 000 $ par année et 64 % doivent allouer plus de 30 % de leur budget aux frais de logement. Pour référence, il est généralement admis que dépasser ce seuil est problématique pour la santé financière d'un ménage. »
De la totalité de la population étudiante universitaire, 58 % d'entre eux.elles aurait vécu des situations problématiques telles que : « se sentir en danger dans son quartier, vivre dans un logement insalubre, subir un mauvais traitement de la part du ou de la propriétaire ou vivre avec des personnes avec lesquelles ils ou elles ne se sentent pas en sécurité », stipule l'enquête PHARE 2021.
« En raison de ses déménagements fréquents et de son manque d'expérience sur le marché locatif, la population étudiante est particulièrement vulnérable aux hausses de loyer. Et comme les locataires étudiants occupent majoritairement le même parc locatif que le reste de la population, ces hausses alimentent la crise du logement abordable pour tout le monde en plus d'être un important frein à l'accessibilité aux études », mentionne Laurent Lévesque de l'unité de travail UTILE.
Dans la ville de Montréal, le loyer médian de la population générale pour ces quatre dernières années est de 893 $ par mois, un chiffre bien en dessous du prix médian que paye les étudiant.es qui est de 1 120 $ par mois.
Même son de cloche pour la ville de Québec, dans laquelle on observe une différence de 95 $ entre le prix locatif de la population générale, 805 $ par mois, et le prix locatif des logements étudiants, 900 $ par mois.
Selon Laurent Lévesque, une des solutions pour résoudre cette situation délicate serait d'investir dans des logements abordables pour les étudiant.es de la province afin de prévenir une précarité financière chez les jeunes.
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