Voici combien tu dois gagner pour vivre sans pauvreté en 2022 dans ces villes au Québec

Le coût de la vie a grandement augmenté dans les derniers mois en raison notamment de la pandémie et de la crise économique qu'elle a engendrée, ainsi que des conflits armés en Ukraine. Le prix des loyers au pays, en 2022, aurait atteint un nouveau record avec une hausse de 20,6 % en moyenne selon un communiqué de L'Association canadienne de l'immeuble (ACI).

L'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) s'est intéressé au salaire moyen qu'un.e habitant.e d'une ville donnée doit faire pour vivre au-dessus du seuil de pauvreté en 2022. La publication sortie le 5 mai 2022 dévoile le revenu viable pour vivre dans chacune des villes suivantes : Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, Saguenay, Trois-Rivières et Sept-Îles.

L'IRIS s'est focalisé sur trois sortes de ménages différents soit les personnes vivant seules, une famille monoparentale avec un·e enfant en CPE et une famille de deux adultes et de deux enfants en CPE.

Quels sont les critères?

Les analyses sont faites selon différents critères en élaborant un panier de dépenses qui comprendrait entre autres le loyer, l'alimentation, les vêtements et les transports ainsi que d'autres nécessités comme les produits de soins personnels, le téléphone, l'Internet, le câble, les vacances, etc.

À noter que les revenus sont calculés après impôts.

Cette année, exceptionnellement, l'IRIS a dû adapter son analyse du coût de l'essence en raison des sanctions économiques dues au conflit russo-ukrainien actuel : « [...] environ 360 $ s’ajouteront aux dépenses annuelles des ménages qui doivent utiliser une automobile dans un contexte qui resterait similaire à celui prévalant au début du mois de mars 2022. »

Combien dois-tu gagner dans ces villes pour vivre sans pauvreté?

En se fiant aux analyses, ce serait les habitant.es de la ville de Sept-Îles qui devraient détenir le salaire le plus élevé, avec 34 814 $ pour une personne seule, 47 339 $ pour un ménage monoparental avec un.e enfant, et 70 332 $ pour un ménage de deux adultes et deux enfants, pour avoir une vie financière « agréable ».

Cette municipalité de la Côte-Nord est suivie par la ville de Gatineau avec 29 793 $ pour une personne vivant seule et 65 743 $ pour un ménage de deux parents deux enfants. À noter que pour une famille monoparentale, c'est plutôt la ville de Saguenay qui se place au deuxième rang avec un revenu avoisinant les 46 000 $.

Bien que Montréal est souvent perçue comme étant très dispendieuse, elle prendrait, ici, le troisième rang de l'échelle. Les résident.es de la métropole ont effectivement été victimes de la récente inflation puisque le revenu vital pour un ménage de deux adultes et deux enfants a augmenté de 3 149 $ (soit 61 884 $ en 2021 et 65 033 $ en 2022) en seulement un an.

Ce serait les villes de Saguenay et de Trois-Rivières qui permettraient aux ménages susmentionnés de vivre plus adéquatement en raison du coût de la vie.

« Pour qu’une personne seule puisse vivre dignement en 2022, nous évaluons qu’elle doit pouvoir compter sur un revenu disponible se situant entre 25 128 $ (Saguenay) et 34 814 $ (Sept-Îles) », dénote l'IRIS.

Autres faits saillants

« Au Québec, environ une personne sur cinq vit sous le seuil du revenu viable. L’augmentation du salaire minimum de 13,50 $ l’heure à 14,25 $ l’heure en début de semaine est loin d’être suffisante pour atteindre le niveau du revenu viable [...] En travaillant à temps plein, il faut au moins 18 $ l’heure pour arriver. Dans certaines localités, ce taux horaire est insuffisant », peut-on lire dans le communiqué.

Selon l'institut de recherche, le crédit de 500 $ annoncé par le gouvernement en mars 2022 afin de combler les conséquences de l’inflation ne serait pas suffisant pour aider réellement les ménages.

« Le crédit remboursable ponctuel et uniforme de 500 $ annoncé dans le budget du Québec 2022-2023 à l’intention des adultes gagnant 100 000 $ et moins ne règle pas les obstacles structurels à l’amélioration des conditions de vie au bas de l’échelle des revenus. De plus, il a pour effet de les masquer. »

Aussi, selon les données de l'IRIS, en 2022, le transport en commun aiderait beaucoup à réduire le coût de la vie : « L’inflation qui caractérise l’année 2022 et la volatilité du coût de l’essence et des voitures d’occasion augmentent les dépenses des ménages dépendants de l’automobile. »

Il faut savoir que les transports en commun n'ont pas été pris en compte pour la région de Sept-Îles puisque celle-ci est déficitaire de tels services.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.